Le Cinéma est à l'honneur ce dimanche avec une chouette programmation des différentes chaines,
Arte propose de son côté une soirée dédiée à la Science-Fiction avec
Blade Runner (110 mn) de
Ridley Scott dans sa version de 1992 dite
Director's Cut (différente du montage définitif dit "Final Cut" de 2007) suivi du documentaire
Les Mondes de Philip K. Dick (60 mn). Le retour vers le futur commence à 20H 55, bonne soirée !
La fleur de l'âge
Tout, dans "Blade Runner," a fait date : les décors, inspirés d'une mégapole asiatique hybride, noyée de pluie et de solitude, où des palais aveugles semblent flotter dans la nuit, régnant sur un cloaque grouillant d'une faune étrange ; les dialogues rares, mais évocateurs ; le face-à-face habité de Rutger Hauer et de Harrison Ford, Marlowe inoubliable et cabossé de mauvais temps à venir ; les mystères du scénario (Deckard est-il lui-même un répliquant ?) ; et le destin improbable de l'œuvre, film maudit traficoté par la production et boudé par le public, pour devenir culte au fil de sept versions successives. Rien ne vieillissant aussi vite que le futur, on pouvait craindre que les aventures du "porte-lame" Deckard ne soient désormais bien datées. Il n'en est rien : trente-cinq ans après sa sortie, alors que la réalité accrédite en partie les idées noires de Philip K. Dick et le talent visionnaire du cinéaste, la poésie et la mélancolie de "Blade Runner", comme adoucies par la patine du temps, demeurent intactes.
Une plongée dans la vie et les écrits d’un extraordinaire écrivain de science-fiction, Philip K. Dick ("Minority Report", "Blade Runner"), dont l’oeuvre a anticipé comme aucune autre le monde paranoïaque et technologique de notre XXIe siècle.
L’œuvre de K. Dick est souvent comparée à celle de Kafka, Orwell et Asimov, mais plus de trente ans après sa disparition, l’écrivain semble être le plus visionnaire de l’ère digitale. Figure de la contre-culture, mais méconnu de son vivant, il fait partie de ces auteurs dont le nom est devenu un adjectif : "dickien". Il existe un sentiment dickien de l’existence, fait de doutes et d’angoisses sur la nature du réel, mais aussi de questionnements sur la notion d’humanité.
Agoraphobe, l'écrivain n’a quasiment jamais quitté sa banlieue californienne, mais a voyagé en esprit à travers un nombre incalculable d'univers – souvent avec l’aide d’amphétamines. Il décrit nombre des thèmes qui hantent nos vies aujourd’hui : les mondes virtuels, les sociétés totalitaires, les technologies asservissantes ou les désastres écologiques.
Prophète parano
Yann Coquart et Ariel Kyrou s'appuient sur les témoignages de ceux qui l'ont connu, dont ceux de sa veuve et de son biographe, pour fouiller la personnalité de K. Dick, révélant un personnage aussi fascinant que tourmenté : paranoïaque, persuadé de se souvenir du futur, attiré par les femmes "mourantes, malades ou abîmées", selon les mots de son psychothérapeute. "Sa vie était un fouillis, une succession de crises sans fin." Grâce aussi aux archives rares de l’auteur, à la présence de l’acteur Rutger Hauer et d’autres témoins, le film révèle toute la puissance et la folie d’un visionnaire de génie considéré comme l’un des plus grands auteurs de science-fiction.
Puis ça me fait une piqure de rappel avant de voir le 2049 cette semaine au ciné.
N'oubliez pas de voir les courts métrages avant d'aller au ciné.