Digne représentant à lui seul du Summer of Arcade 2010, le petit mais magnifique
Limbo aura finalement mis un an à arriver sur le
Playstation Store, prouvant que tout est possible en ce bas-monde, même lorsque les développeurs hurlent à tout-va que le titre est et restera une exclusivité « à vie ». Une bonne chose finalement puisque tous pourront s'essayer à un véritable petit bijou du dématérialisé, dont on va se charger de rappeler l'intérêt.
Dénué de scénario à première vue et doté d'une fin aussi polémique et frustrante que sujette à débats,
Limbo est une sorte de conte. Un conte assez glauque et malsain mais un conte tout de même, où on incarne un petit être plongé dans un univers hostile qui devra prendre son courage à deux mains pour retrouver sa sœur disparue. Les images parlent d'elles-mêmes : la principale force du titre réside dans son esthétisme totalement réussie, affichant des graphismes monochrome souvent angoissant qui offre l'impression de découvrir un monde abandonné, froid, et où la mort nous guette à chaque tournant. La bande-son n'est d'ailleurs pas en reste avec une absence totale et évidente de musique pour ne laisser que quelques bruitages d'ambiance, rehaussant d'autant plus le trip pour peu qu'on s'y plonge avec un bon casque.
Coté gameplay, le bébé de
PlayDead nous fait faire un petit bond dans le passé avec une jouabilité proche d'anciens titres de réflexion-aventure, comme
OddWorld,
Another World ou encore
Heart of Darkness. Comprenez pas là que le jeu n'incarne pas vraiment ce qui se fait de plus nerveux, avec une progression lente et réfléchie, pour la simple et bonne raison qu'il est possible de mourir à chaque instant, l'univers étant parsemé de pièges mortels, l'occasion pour les développeurs de placer à chaque fois des mises en scène assez glauques (écrabouillement, démembrements, etc.). Heureusement, la mort n'est jamais trop rageante vu l'abondance de checkpoints. Absence de combats oblige, le but est donc d'échapper à la mort tout en résolvant les énigmes jouant pour une bonne partie sur l'excellent moteur physique du jeu, particulièrement vers la fin du jeu avec la dextérité qui prend le pas sur la réflexion.
Si on apprécie le genre,
Limbo pourrait donc approcher une certaine perfection dans son genre, si le contenu ne lui faisait pas autant défaut. En effet, malgré un retard d'un an, le prix n'a pas bougé d'un iota et reste d'une quinzaine d'euros. L'ennui, c'est qu'à moins d'avoir deux mains gauches, il ne vous faudra pas plus de trois ou quatre heures pour terminer l'aventure, avec bien peu de replay-value. Bien sûr, les chasseurs de trophées pourront toujours tenter de refaire le jeu en évitant de mourir plus de cinq fois (bon courage), sans parler de la zone secrète cachée dans cette version PS Store, mais ça reste bien faible.
Conclusion : Que ce soit sur le
Xbox Live Arcade ou sur le
Playstation Store,
Limbo reste une des plus belles perles du dématérialisé, dont on se souviendra probablement encore dans quelques années. Une très courte mais excellente expérience à vivre seul dans le noir, pour s'imprégner un maximum de l'ambiance.