C'est le 31 octobre 2007 que débarqua en France
Force de Défense Terrestre 2017, véritable ovni dans le catalogue de la Xbox 360 qui pouvait rapidement être résumé par : moche, animation risible, textures honteuses, ralentissements à tout va, modélisation moisie, doublages honteux, absence totale de scénario, répétitif, gameplay simplet... Et pourtant, ce troisième épisode (les deux premiers ne sont jamais sortis en Europe) a attiré un tas de fans, heureux de retrouver un jeu d'action aussi old-school et totalement fun pour peu qu'on arrivait à rentrer dedans. Quatre ans plus tard, les insectes reviennent envahir notre belle planète avec un spin-off spécialement développé par l'équipe américaine de
Vicious Cycle, en attendant que les développeurs à l'origine de la saga balancent le quatrième épisode d'ores et déjà annoncé.
Que les non-habitués comprennent bien çà quoi s'attendre ! La série est un symbole du kitsh, de par son gameplay tout d'abord (mais on va y revenir), mais également dans son ambiance.
Insect Armgaddedon échappe aux règles des jeux modernes en oubliant de poser le moindre background ou scénario : on incarne simplement un soldat qui doit repousser les attaques d'envahisseurs extra-terrestres, façon Starship Stroopers. Pas la moindre cinématique ni même une tentative d'attachement au héros, celui-ci est l'équivalent d'un bot qui n'est du coup jamais mis en avant. Ça peut surprendre mais ça ne dérange aucunement dès qu'on s'attarde sur le reste, mais on tapera tout de même sur les doigts de
D3 Publisher qui n'a même pas cherché à localiser le jeu en français, contrairement à
2017. Et on ne vous parle pas du livret dans la boîte : deux pages par langue pour indiquer les fonctionnalités des touches.
Oui, des bestioles viennent envahir la planète. On ne sait d'ailleurs pas trop pourquoi ni comment ces ennemis ont réussi à développer une technologie pour atteindre notre galaxie puisque l'ensemble du background se résume à des fourmis et araignées géantes (et leur équivalent en robot) ainsi que quelques abeilles de temps à autre plus ou moins puissantes, et des vaisseaux aliens qui pullulent rapidement les cieux. Pour faire office de boss même si on les croise à plusieurs reprises, on aura donc droit à des araignées encore plus grosses qui larguent des tiques explosives (façon
Gears of War), d'autres aux longues pattes qui s'amusent à balancer des boules d'énergie, des appareils qui s'occupent de renouveler le quota de vaisseaux, des mantes religieuses-robots et enfin des méchas plus ou moins grands selon les situations. Un minimum de variété donc, en dépit de nouveautés. A quand les papillons et les cafards histoire de remonter en nous quelques phobies ?
Comme dit plus haut, l'un des points les plus perturbants de
2017 fut l'aspect technique (on s'y habituait tout de même assez rapidement). Dans
Insect Armageddon, les choses vont un peu mieux même si ce n'est pas non plus l'extase total. Les ennemis disposent d'une meilleure modélisation et d'une animation un poil plus poussé. Coté grand spectacle, les chutes d'immeubles sont un peu plus imposantes (même si on aimerait bien qu'ils tombent sur le coté de temps à autre), de même que celle des gros vaisseaux ennemis qui s'écrasent enfin véritablement contre le sol avant d'exploser, détruisant une partie des structures alentours. En revanche, le frame-rate continue de toussoter lors des multiples explosions, et on notera malheureusement quelques tares qui n'existaient pas dans le précédent opus : la présence de murs invisibles dans les missions pour éviter d'aller trop loin, et les cadavres ennemis qui ont tendance à disparaître un peu trop rapidement.
Le titre reste en tout cas très simple à prendre en main, et les habitués noteront l'arrivée du rechargement rapide façon
Gears of War, une aubaine vu que certaines armes peuvent mettre près de dix secondes à se recharger. Vous êtes donc largué dans une ville envahie de streums et les ordres se résument dans 98% des cas à tuer tout ce qui se présente face à vous. Problème, on passe également 98% de son temps à la surface entre un paquet d'immeubles, là où
2017 autorisait un peu de variété comme des niveaux sur la plage, et d'autres dans les profondeurs de la Terre. Mais la principale grosse nouveauté réside dans la présence de classes d'armure (avec choix des couleurs pour chacune) : le soldat classique assez polyvalent dans ses caractéristiques, le spécialiste des armes lourdes qui s'avère très résistant face aux attaques, le poseur de tourelles et l'amateur de sensation équipé de son jet-pack. Chacun possède donc ses petites détails personnels, de la façon d'esquiver (pas de coté, roulade...) à la vitesse de déplacement en passant surtout par la compétence spéciale de chacun : un a son jet-pack, tandis que d'autres ont droit à un bouclier, une impulsion énergétique pour repousser les attaques ou tout simplement la possibilité de placer des mini-tourelles bien plus efficaces que par le passé.
Chacune des armures peut évoluer sous huit niveaux, l'expérience se gagnant au fur et à mesure des missions en buttant des bestioles et en accomplissant des objectifs. A chaque pallier, votre personnage augmentera ses points de vie, sa vitesse de rechargement de la jauge des capacités spéciales, sa défense ou encore l'équipement pouvant être porté. Car chaque armure possède ses propres armes dédiées (pour un total d'environ 300), réparties dans les sessions habituelles de type mitrailleuse, pompe, lance-roquettes, sniper, etc. Notons par exemple que le spécialiste mitrailleuses-roquettes ne pourra pas s'équiper de sniper. Bref, chaque niveau vous offre donc d'équiper de nouvelles armes, certaines pouvant simplement être achetées via l'argent récolté dans les missions, tandis que les autres apparaîtront aléatoirement lorsqu'on a vaincu un boss ou ce qui s'en rapproche.
Le système s'avère toujours aussi efficace et on est motivé à refaire plusieurs fois les mêmes niveaux pour grappiller de l'expérience/argent et espérer chopper la nouvelle arme qui fera la différence. Dommage par contre que les développeurs n'aient pas cherché à reprendre l'excellent principe de
2017, qui permettait d'augmenter définitivement sa jauge de vie en ramassant des points d'armures sur le cadavre des ennemis, un excellent moyen de leveler en quelque sorte. Enfin, pour en terminer coté gameplay, on signalera que les véhicules sont toujours d'actualité et bien plus maniables que par le passé : tourelle, mécha, mitrailleuse lourde à bord d'un hélico (seulement à certains moments clés) et le fameux char où on peut maintenant monter à plusieurs dessus.
Le titre propose donc 15 missions (répartis en trois chapitres) au lieu des 53 de
2017. Alors oui, ça peut donner envie de crier à l'arnaque mais contrairement à ce dernier qui avait parfois droit à des sessions de trois ou quatre minutes, les missions de
Insect Armageddon sont beaucoup plus longues, de dix à vingt minutes voir parfois plus. En bref, terminer simplement l'aventure ne prendra qu'une demi-douzaine d'heures à tout casser, mais l'intérêt n'est pas là croyez le. Car pour ceux qui veulent faire la quête du 100% (niveau 8 dans toutes les armures et les 300 armes), il faut aborder chacun des modes de difficulté. Celui de base (normal) est assez simple à appréhender même si certains passages pourront vous faire suer un minimum. En revanche, une fois en mode Difficile puis Inferno, les choses changent du tout au tout, nous obligeant à mettre de coté le bourrinage habituel pour laisser place à la stratégie. Car oui, dans l'impossibilité d'augmenter indéfiniment notre jauge de vie comme pour le précédent opus, perdre alors qu'on est au niveau8 avec de superbes armes prouve qu'il y a un léger problème dans notre façon d'arpenter le champ de bataille.
Pour se faciliter un peu la tache et éviter de claquer sa tête contre un mur qui n'a rien demandé, il reste la présence du mode coopération, à deux en local grâce à l'écran splitté et jusqu'à trois en ligne. Le tout rend les missions les plus difficiles un poil plus gérable vu qu'il est possible de relever un ami mis à terre. Notons que les coéquipiers dirigés par l'ordinateur peuvent également le faire en solo mais vu la qualité de l'IA, autant ne pas compter sur eux. Trois modes de difficulté qui demanderont donc un bon moment avant d'en venir à bout, auxquels on rajoutera la campagne remix (ennemi aléatoire et absence de bots alliés) et le mode survie qui comme son nom l'indique, vous demandera de survivre jusqu'à six joueurs face à des vagues ennemies de plus en plus puissantes. Notons que ce mode est l'occasion parfaite de retrouver la sensation d'envahissement massif qui s'est un peu atténué dans la campagne. Enfin, même si ça ne compte pas pour le moment, la présence d'un onglet DLC laisse présager quelques nouveautés dans un futur plus ou moins proche.
Conclusion : Les développeurs de
Vicious Cycle s'en sont finalement bien sortis pour un premier essai dans la saga Earth Defense Force. On reprochera tout de même le manque de variété dans le bestiaire et les décors mais l'arrivée de nombreuses nouveautés offrent un petit coup de jeune qui devrait amplement satisfaire les fans de la saga, surtout vu son prix (40€). Bien sûr, si vous avez détesté
Force de Défense Terrestre 2017, peu de chances que vous accrochiez à ce nouvel opus.