Se remémorer les très bons moments passés sur
Starfox 64 (ou
Lylat Wars chez nous) nous font prendre conscience qu'on a tout de même pris quatorze bougies depuis, et tous les vieux sages vous le diront : c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleurs soupes. Il y a aussi « c'était mieux avant » d'ailleurs. Dans les deux cas, retrouver le titre sur
Nintendo 3DS procure une certaine satisfaction. Déjà parce qu'il n'y a pas grand-chose à manger sur la machine pour l'instant, ensuite parce que c'est un très bon jeu mine de rien et surtout parce qu'il faut bien s'en contenter vu que
Nintendo n'a pas encore cherché à nous pondre une suite digne de ce nom.
Pour ceux qui n'auraient jamais touché à un épisode de la série,
Starfox 64 3D est un shoot à l'état brut où on incarne un renard, Fox McCloud, aidé par trois coéquipiers : un lapin, une grenouille et un faucon. Alors c'est sûr, décrit comme ça, on a davantage l'impression de faire face à une aventure façon Télétubbies de l'espace mais le design offre un certain charisme à chaque personnage (sauf Slippy Toad peut-être, parce que bon...), chacun étant devenu plus ou moins culte depuis des années. Même constat pour Andross, sorte d'entité faisant office de boss de fin qui aime bien capturer le père de Fox et essayer de conquérir l'univers en passant, deux bonnes raisons qui mèneront à aller lui broyer la face à bord de votre airwing. Un mot tout de même sur les graphismes qui ont subit une sérieuse mise à jour depuis la version
Nintendo 64, rendant l'ensemble beaucoup plus fin, avec des couleurs plus vives et un frame-rate transcendant l'expérience originale. La 3D est elle plutôt satisfaisante, le genre aidant, et on a donc droit à une bien jolie aventure portée par des musiques qui feront verser quelques larmes aux plus anciens.
Dans les faits, le contenu ne change pas vraiment de la première version. Le jeu se présente comme un shoot en vue de dos où on avance automatiquement avec uniquement la possibilité d'accélérer et de freiner pour modifier la vitesse de défilement. Il suffit ensuite de diriger son vaisseau pour tirer sur les ennemis à l'écran, faire quelques loopings et récolter les bonus en route : rehaussement de la barre de vie, meilleur tir, bombe supplémentaire... Les développeurs n'avaient pas hésité à l'époque à apporter de la variété, que ce soit dans les décors (qui peuvent nous plonger dans l'espace ou sur une planète hostile), mais également dans la jouabilité avec des niveaux dits-libres où on passe de la ligne droite à une zone où on évolue où l'on souhaite, sans parler de nouveaux véhicules pour arpenter le sol et les passages sous-marins, même si c'est très loin d'être les plus intéressantes. Quelques gros boss généralement réussis viennent régulièrement vous taquiner, demandant pour chacun un minimum de skill pour en venir à bout. C'est simple, ultra efficace et fun, et on en redemande.
Car oui, le problème avec
Starfox 64 3D, c'est qu'on en veut tout simplement plus ! Le jeu est diablement court et ne doit sa durée de vie qu'aux multiples embranchements placés en cours de route (demandant généralement d'effectuer une action particulière), nous conduisant à de nouveaux stages et boss. Pas de problème de rejouabilité donc, surtout qu'il est maintenant possible moyennant une vie de recommencer le dernier niveau au cas où vous auriez raté un passage secondaire, mais on déplorera le manque total de motivation de la part de
Nintendo. On aurait bien échangé la jouabilité à la gyroscopie, inutile si on utilise la 3D, pour quelques niveaux supplémentaires. Les joueurs solo se contenteront donc d'un mode Expert à débloquer et de stages en Score Attack pour gonfler leur ego. De même, le multijoueurs manque clairement de fun malgré ces quelques bonus, surtout qu'il n'est même pas praticable en ligne. Juste risible à l'heure actuelle, et on devra se contenter de quelques modes à quatre maximum, avec une seule cartouche heureusement.
Conclusion : Comme souvent avec les titres
Nintendo, Starfox 64 n'a pas vraiment vieilli au bout de quatorze longues années. Le jeu reste toujours aussi fun et profond pour les amateurs mais on ne s'empêchera pas d'être déçu devant le manque de travail pour ce portage/remake,
Nintendo s'étant contenté d'une petite mise à jour graphique et de quelques bonus rendant l'expérience plus agréable, sans la prolonger autant qu'on l'aurait souhaité.