C'est beau le destin. Alors que Treyarch a toujours vécu dans l'ombre d'Infinity Ward, le premier a finalement attendu que le second succombe pour enfin arriver à égaler le travail de ce dernier (vous suivez ?). Black Ops est-il le gros titre qu'on espérait tous ? Oui, sans contestation possible.
La guerre, toujours la guerre. Mais pas de seconde guerre mondiale, ce qui est devenu coutume chez certains comme avec
Modern Warfare 2 ou le dernier
Medal of Honor mais qui n'était pas joué d'avance avec
Treyarch dont le dernier titre reste
World at War. Bref, nous plongeons maintenant dans l'un des plus grands conflits du vingtième siècle avec cette fameuse guerre froide, pour une aventure qui débutera en trombe dans l'incident de la Baie des Cochons et la tentative d'assassinat (ratée) de Fidel Castro. Un début de jeu qui a d'ailleurs fait scandale à Cuba mais ceci est une autre histoire… Bref, les développeurs ne se sont pas moqués de nous et nous font voir du pays. Bien entendu, on se gardera de tout dévoiler mais pas besoin d'être devin, surtout vu l'avalanche de médias, pour comprendre par exemple qu'une partie du jeu se déroulera pendant la guerre du Vietnam avec ses beaux effets et sa jungle luxuriante. Assurément les plus beaux paysages du jeu d'ailleurs. Notons aussi qu'on croisera quelques têtes connues dans l'aventure, certaines surprenantes comme Kennedy, d'autres fictives avec Viktor Reznov que les amateurs de
World at War reconnaitront.
La campagne, toujours jouable uniquement en solo, se présente donc à nous avec sa quinzaine de niveaux qu'on pourra torcher en difficulté maximum en moins de huit heures. Court, mais toujours plus long que le précédent, sans parler de certains concurrents comme
Medal of Honor. Mais contrairement à ce dernier justement qui avait réussi à nous faire bailler malgré son contexte, on ne s'ennuie à aucun instant dans
Black Ops. Les développeurs ont tout fait pour nous happer dans ce conflit où on s'attardera davantage sur les différentes situations en plein jeu que sur le scénario toujours aussi simplet. Il faut dire que le feeling blockbuster de la série fonctionne toujours aussi bien avec un gameplay rapidement pris en main et des features surtout liées au véhicule (hélicos, jeep, tank…) qui permette d'assurer le renouvellement, complété par une action non-stop à base de scripts et des décors incroyablement variés. Des moments de bravoure qui ne seront finalement terni que par quelques petits défauts comme une IA un peu juste, des scripts qui peinent à se déclencher si on avance trop vite (classique) ou le bruitage des armes qui manque un peu de punch. Une goutte d'eau dans un océan de plaisir.
Bien sûr, il faudra prendre
Black Ops pour un
Call of Duty et rien d'autre. Une manière comme une autre de dire que le jeu ne cherche aucunement à révolutionner la formule chère à la série, ce qui ne dérangera pas les fans de toute manière vu que le titre bat des records de vente partout dans le monde. Le jeu reste donc linéaire, à base de couloirs souvent pas bien grands mais c'est le prix à payer pour nous offrir un spectacle de tous les instants. Coté gameplay, rien à signaler là encore vu que vous prendrez le jeu en main en l'espace de quelques secondes pour peu que vous ayez joué à l'un des épisodes précédents. Seul changement notable finalement, la possibilité de glisser après un run pour finir accroupi, une manipulation justement aperçue dans le titre d'EA. Une jolie aventure en somme, bien mise en scène et avec suffisamment de grands moments pour nous tenir en haleine jusqu'au final, mais qui ne justifie aucunement l'achat du jeu. Non, pour ça, il y a le multi.
Et le multijoueurs, autant dire qu'il assure sévère une fois encore avec un paquet de maps super bien fichues et on où on prendra toujours autant de plaisir à se fragger jusqu'à 18 dans tout un tas de modes allant du classique mais indispensable deathmatch (chacun pour soi ou en équipe) à la Domination, Capture de Drapeau et bien d'autres qui à défaut de révolutionner le monde se montreront toujours aussi prenant. On garde également ce qui a fait la force des précédents épisodes comme ces bonus qu'on gagne en pleine bataille en enchaînant les kills histoire de choper entres autres une voiture télécommandée piégée ou de balancer des chiens meurtriers sur les troupes adverses. Le système de points est toujours au rapport pour acheter de nouvelles armes ou améliorer votre combattant et l'une des grosses nouveautés, à croire que c'est définitivement à la mode, vient de la possibilité de parier ! Oui, vous avez bien entendu.
En bref, vous pourrez mettre en jeu un peu de vos points et affronter cinq autres adversaires dans quatre modes spéciales (dont un où vous changerez d'armes automatiquement toutes les soixante secondes, fun et cries de rage assurés !), histoire de grimper un peu plus rapidement au risque perdre tout ce que vous aviez accumulé les heures précédentes. Et si cela ne suffisez pas, deux autres modes accompagner le tout. Le premier, injustement appelé « entraînement » est en fait une sorte de mode horde où vous devrez avec trois potes repousser de nombreuses vagues d'ennemis. Le deuxième, indispensable depuis
World at War est le fameux mode
Zombies toujours aussi jouissif qui nous bouffera des heures toutes plus intenses les unes que les autres en coopération à quatre, en attendant de nouvelles cartes ou un
Left 4 Dead 3.
On aura beau pester sur Activision qui fait stagner sa série en la développant à partir d'un certain cahier de charges, histoire de convaincre un maximum de personne, mais comme on prend son pied comme pas possible, on en redemande et c'est l'essentiel. Finalement, hormis une durée de vie un peu courte pour le solo, les principaux reproches viennent de l'absence de certaines options en multi, comme le manque d'un mode coopération pour la campagne, ou le peu de cartes pour les parties Zombies (trois seulement). Mais qu'importe, Black Ops s'impose comme un indispensable jusqu'au prochain, et prouve qu'il y a une vie après Infinity Ward.