Sans la moindre pitié, la nouvelle génération de Pokémons a frappé le petit cœur de millions de japonais, d'américains et d'européens. On va maintenant voir si ce rouleau compresseur est avant tout signe de qualité ou d'un hype incessant qui dure depuis déjà quinze longues années.
Bien ignorant celui et ceux qui avaient déclaré ouvertement que la série Pokémon était devenue l'un des vestiges du passé, car avec plus de quatre millions d'exemplaires vendus au Japon, et près de deux millions aux USA en quelques jours, les bestioles prouvent qu'elles resteront présentes pour les nombreuses années à venir. D'ailleurs même face au débarquement de la 3DS, la firme du plombier avait tout intérêt à profiter du parc immense de sa petite sœur (un record à ce jour) avec une cinquième génération de créatures, l'occasion une fois de plus pour les développeurs de mettre en place une évolution de la licence, jamais une révolution, qui se devra de plaire aux nouveaux-venus sans dénaturer l'esprit d'origine bien chère aux nombreux fans. Et de ce coté, l'objectif est atteint sans problème.
Qui dit nouvelle génération dit également nouveau territoire, avec cette fois Unys, qui est sans conteste l'une des archipels les plus réussies de la saga. Tout y est parfaitement construit, rempli de petits secrets en tous genres, donnant davantage envie aux joueurs de pousser l'exploration des différentes zones, surtout que le titre se montre plus agréable à l'oeil avec une jolie 3D pour les décors, certains étant plus impressionnant que d'autres, et davantage de petites animations. Pour autant, DS oblige, le contenu énorme a demandé de nombreuses concessions et on garde donc des personnages en 2D et des combats bien pauvres en mise en scène. Certains diront que ça n'en reste pas moins mignon et que la série n'est peut-être pas encore prête au grand bouleversement graphique. Peut-être, peut-être...
Les fans de la première heure savent déjà à quoi s'attendre en s'attaquant à
Blanc et Noir mais il serait bon de faire une petite piqûre de rappel pour ceux qui tenteraient de prendre le train en marche. Pour faire simple, la série vous plonge dans un univers rempli de Pokémons, créatures de divers types (feu, glace, acier, psy, roche, terre, vol, etc.) pouvant en gros faire quelques taches ménagères, travailler pour n'importe qui, et surtout combattre entre elles. Ce qui tombe bien vu que vous incarnez à chaque fois un dresseur de Pokémons, qui va devoir traverser le monde comme un pèlerin pour récupérer les badges des arènes de chaque ville, et affronter au final quelque boss pour prouver que vous êtes bien le meilleur dresseur de la planète. En cours de route, chaque zone vous permettra de combattre et d'attraper des Pokémons sauvages qu'il faudra ensuite entraîner pour les faire gagner en puissance, les faire évoluer, les faire s'accoupler pour avoir des petits, etc. Voilà un peu comment on peut résumer (très simplement) la licence.
L'enfant qui s'éclatait sur les versions
Bleu et Rouge a grandi, il est normal que la série en face de même. On se retrouve donc cette fois avec un adolescent (ou une adolescente) qui va une fois encore devoir accomplir sa grande quête de dresseur en accumulant de nombreux pokémons de plus en plus puissants en récoltant les quelques badges offerts à chaque arêne. Seulement, le scénario est un peu plus profond qu'à l'accoutumée. Ce n'est pas non plus un trip d'ordre psychologique mais on appréciera les quelques nouveautés comme deux rivals au lieu d'un (qui prendront les deux pokémons de départ que vous n'aurez pas choisi) et une Team Plasma qui lutte pour autre chose que la conquête du monde, cette dernière ayant pour but de mettre fin aux agissements des dresseurs qui exploitent sans vergogne des créatures innocentes. Pas que vous êtes soudainement devenu le grand méchant de l'histoire mais on a parfois l'impression d'être passé de l'autre coté de la barrière...
Ces deux nouvelles versions présentant un chapitre inédit, on a donc droit à des créatures 100% inédites. Les développeurs nous offrent donc 156 nouveaux pokémons à affronter/trouver/capturer qui seront mis en avant de la meilleure manière qui soit : il est impossible de rencontrer les pokémons de générations précédentes dans la cartouche. Pas bête. Les nouveaux-venus arriveront de toute manière à attirer la sympathie de tous et si certains sont moins réussis que d'autres, le constat est plutôt positif, bien qu'en deçà de la première génération. A moins que la nostalgie y soit pour quelque chose. Bref.
Ce qui choquera en revanche une partie des jeunes joueurs, et qui satisfera les habitués, c'est la présence (enfin!) d'une difficulté revue à la hausse, au point d'avoir rajouté des soigneurs en dehors même des centres spécialisés. Grâce à un très gros rééquilibrage, la plupart des créatures ont donc maintenant leur place dans votre équipe. Il n'y a quasiment plus de pokémons inutiles car trop faibles ou de légendaires trop cheatés. Résultat, les combats à trois contre trois n'en sont que plus tactiques et il faudra parfois leveler un peu de temps à autres pour espérer traverser certains endroits en toute tranquillité, car ni les pokémons sauvages, ni les petits dresseurs rencontrés en route ne se laisseront battre facilement. Et ne parlons pas des maîtres d'arènes qui vous enverront bouler sans problème si vous n'êtes pas capable de vous constituer une équipe un minimum équilibrée.
L'aventure est donc prenante et gorgée de surprise, mais on n'oubliera pas que ce qui fait la force du jeu réside dans l'aspect collection et les combats contre des joueurs « réels ». De ce coté, les développeurs se sont retroussés les manches pour offrir le maximum et on pourra donc s'affronter avec des amis en local ou de parfaits inconnus en Wi-Fi. Le online nous permettra également de s'échanger des créatures avec le système repris de la précédente génération : on met en ligne un de nos pokémons en indiquant celui qui nous intéresserait en échange, pour ensuite éteindre sa console et découvrir un beau matin que ce dernier est maintenant dans notre cartouche. Évidemment, le principe d'échange nous permettra également de récupérer les anciens pokémons pour tenter de compléter les 649 fiches du pokédex. Bon courage !
En plus de la possibilité d'aller faire un tour dans le monde d'un autre joueur (peu intéressant puisque consistant à faire quelques mini-jeux pour gagner des bonus), l'une des grandes nouveautés vient du Pokémon Global Link, un site dont la version européenne ouvrira ses portes le 30 mars et qui devrait comme son homologue japonais proposer une masse de statistiques sur vous et les autres dresseurs de la planète. Le plus important restant le fait d'endormir son pokémon pour l'envoyer ensuite en ligne et l'utiliser sur le site. Au programme, quelques petites épreuves et surtout la possibilité de rencontrer de nouveaux pokémons qui pourront ensuite être capturé dans notre cartouche, à travers la forêt des rêves. Croyez-le, il va y avoir du monde sur le site à l'ouverture !
La cinquième génération de Pokémons a toutes ses chances de devenir la meilleure pour bien des fans, grâce à une aventure plus profonde et un contenu proprement hallucinant. 3DS ou pas, il s'agit là d'un titre à acheter impérativement pour les amateurs et ceux qui souhaitent découvrir une série bien plus tactique et intéressante que ne laisse croire son esthétisme.