Incarnant le plombier le plus connu de l'histoire de jeu vidéo alors qu'on ne l'a jamais vu déboucher le moindre évier, Mario a au moins le mérite d'être présent sur quasiment tous les autres fronts. Dans le sport notamment (foot, tennis, golf, basket…), dans le tetris-like, la course, la réflexion, le RPG, la musique, le party-game mais aussi et surtout la plate-forme, genre dans lequel il s'est imposé comme une référence en 2D comme en 3D. Il est d'ailleurs étonnant de voir que c'est seulement la deuxième fois dans l'histoire de la série que le moustachu a droit à une vraie « suite » dans ce domaine (tout en restant sur la même console), la première fois étant en 1986 avec
The Lost Levels, un titre reprenant à l'identique la formule de
Super Mario Bros. en y ajoutant de nouveaux pièges et une difficulté parfois hallucinante. Si l'annonce de
Super Mario Galaxy 2 a autant surpris que déçu pour ceux qui y voyaient un manque de créativité de la part de
Nintendo, la firme nous prouve une fois encore à quel point ses développeurs fourmillent d'idées.
Après une introduction hommage aux opus 2D, l'histoire est posée : Bowser, plus puissant que jamais, enlève la princesse/boulangère Peach à l'autre bout de l'univers et vous devrez comme toujours tout faire pour la sauver et espérer un petit bisou. Voili voilo… Au moins, nous avions le mérite d'être prévenu par Miyamoto qui avait sous-entendu le manque d'intérêt d'un scénario dans ce genre de jeu. Mario va donc rapidement recevoir l'aide des Toads et des Lumas, une aide incarnée par un vaisseau (une mini-planète en fait) pouvant se déplacer aussi loin qu'on le souhaite dans l'espace, à condition bien sûr de lui fournir suffisamment de puissance, cette dernière étant incarnée par le nombre d'étoiles dans notre besace. A l'écran, le cheminement se présente donc avec une carte à l'ancienne, où on progressera de galaxie en galaxie en choppant un maximum d'étoiles dans les planètes qui s'y trouvent. Le HUB central, le vaisseau ici, a donc bien moins d'importance que le manoir sur
Nintendo 64 ou la Place Delfino sur Game Cube mais on pourra toujours y trouver quelques trucs à faire, comme recevoir quelques conseils, chopper des vies supplémentaires ou mettre des cristaux à la banque pour récolter quelques bonus et permettre si vous le souhaitez qu'une personne utilisant un autre fichier de sauvegarde puisse utiliser vos fonds.
Dès le premier niveau, on ne remarquera pas de grand bouleversement face au précédent épisode. La jouabilité reste sensiblement la même, c'est-à-dire quasi parfaite, et il faut évoluer d'un point A à un point B avec quelques checkpoints en cours de route, certains objectifs étant plus longs à atteindre que d'autres. Chaque niveau a évidemment droit à plusieurs étoiles, une à chaque parcours, ainsi que des secrets comme des grosses pièces à récolter ou des Lumas gourmands qu'il faudra gaver de pièces jaune, signifiant qu'il ne faudra pas mourir avant d'arriver à lui puisque chaque perte de vie remet les pièces à zéro, et ce afin de créer une nouvelle voie rapportant une étoile secrète. Il y a également les comètes qui viennent faire des siennes avec des passages de niveaux à retraverser avec des malus : chrono, un seul point de vie, ennemis supplémentaires, etc. Au final, Mario devra récolter au moins 70 étoiles pour affronter le boss final, et un peu plus de 240 pour vous vanter d'avoir terminé le jeu à 100%. A noter en passant que Luigi fera encore son apparition, parfois dans des stages spécifiques, mais également une fois vaincu Bowser pour pouvoir l'utiliser dans tous les niveaux du jeu.
Revenons-en à la jouabilité. Pour ceux qui n'auraient pas touché au premier
Super Mario Galaxy, sachez que le titre vous proposera non pas de grands terrains comme dans le volet N64 et
Sunshine, mais plutôt des parcelles plus ou moins grandes et toutes plus différentes les unes que les autres qu'il faudra traverser jusqu'à la suivante, et ainsi de suite jusqu'à l'objectif. Classiques, sphériques ou ovales, tout est bon pour affronter les centaines de pièges qui se dresseront sur notre chemin pour le plaisir des amateurs de plates-formes à l'état brut. On trouvera d'ailleurs davantage de sessions purement 2D, ainsi que quelques missions plus arcades comme des séquences sous les griffes d'un piaf, celle de la glissade à la
Super Mario 64 (avec la musique qui va avec !) ou celle où on doit arriver à la fin d'une route en étant en équilibre sur une boule. Les pouvoirs ont aussi droit à une mise à jour et si on retrouve les classiques boules de feu et les transformations comme l'abeille ou le fantôme, deux autres viennent se greffer à tout cela : le nuage (permettant de faire apparaître trois petits nuages pour atteindre des recoins surélevés) et la pierre, histoire de passer en mode Goron et rouler à toute vitesse pour détruire tout ce qui se présente face à vous, au risque de chuter malencontreusement. On rajoute également l'objet torpille pour creuser un tunnel d'un bout à l'autre des sphères/cylindres.
Lorsque
Nintendo sort la formule
« Un monde, une idée », il suffit de jouer à
Super Mario Galaxy 2 pour voir que ce n'est clairement pas du chiqué.
Rarement un jeu n'aura autant donné l'impression de se renouveler toutes les 10 minutes, avec une variété des situations tout bonnement incroyable. Ne cherchons pas plus loin, on est en matière de gameplay face au Mario le plus riche qui soit, et les développeurs ont su titiller la fibre nostalgique du fan avec des musiques tirées de la plupart des anciens épisodes, sans parler des dizaines de clins d'œil dans les pièges comme le bestiaire. A ce propos, comment ne pas signaler le retour de Yoshi qui n'a jamais été aussi jouable en 3D, tout le monde se remémorant la déception qu'offrait l'animal dans
Super Mario Sunshine, avec sa jouabilité lourde, le fait de mourir en touchant l'eau et son inutilité palpable. Ici, le dinosaure va se montrer être le meilleur ami du plombier en étant plus résistant, plus présent aussi, et surtout plus jouable, ne serait-ce que par l'apport de la Wiimote qui permet de viser sans problème pour chopper tout ce qui bouge avec notre langue. La bête a également ses propres pouvoirs, trois fruits qui se présenteront quand la situation le demandera : le rouge pour courir beaucoup plus vite, même à la verticale, le bleu pour vous transformer en ballon et atteindre des sommets, et enfin le jaune qui agira façon
Monocle de Vérité en nous montrant des plates-formes invisibles à l'œil nu.
Si une bonne partie des objectifs qui se présenteront à nous ne seront pas des plus compliqués, notamment pour les habitués du genre, préparez-vous à suer méchamment sur certaine, notamment les étoiles secrètes qui demanderont une maîtrise parfaite du plombier. Pourtant, et c'est une habitude dans plus d'un jeu de la firme, mourir n'est jamais énervant vu que la faute revient directement au joueur et non à un problème de gameplay ou de caméra. Résultat, on recommence sans broncher et on fini toujours par y arriver. Pour les nouveaux-venus, les développeurs n'ont pas hésité à offrir toute l'aide possible avec un manuel bien complet, un DVD d'initialisation offert dans la boite permettant d'apprendre tout ce qu'il y à savoir sur les bases, des écrans vidéos (les Plasma Stuce !) au cœur de certains niveaux pour indiquer le meilleur moyen d'atteindre son but et, si ça ne suffisait pas, un « Esprit Cosmique » qui vous fera directement passer un passage ardu si vous perdez trop de vies au même endroit. Attention néanmoins, si ce dernier vous aide ne serait-ce qu'une seule fois, l'étoile à récolter sera en bronze au lieu de l'or, vous obligeant à un moment ou un autre à recommencer de vous-même. Enfin, signalons le retour du mode deux joueurs, un peu plus complet que dans le premier puisque vous permettant d'incarner un Luma qui pourra affronter quelques ennemis et récolter cristaux et pièces jaunes. Rien de bouleversant mais toujours sympathique pour les plus jeunes.
Passer après Super Mario Galaxy était loin d'être chose aisée, même pour sa propre suite. Ce second épisode s'en sort pourtant à merveille en offrant un contenu encore plus dense et une variété jamais vue jusqu'à présent qui nous collera à la manette jusqu'à des heures indues, au point de se demander comment vont faire les développeurs pour nous offrir du mieux dans un futur éloigné ou non. Car quasiment dénué de défaut, hormis quelques passages proches du premier, Super Mario Galaxy 2 s'impose comme un des plus gros jeux de plates-formes existants, tous supports confondus, si ce n'est le meilleur.