Après avoir rehaussé la réputation du FPS sur PC en s'imposant comme l'un des jeux les plus beaux de ces dernières années, Crysis s'offre une suite non sans s'égratigner quelque peu au passage.
2023, New York. Une mystérieuse infection a envahi l'île de Manhattan et il n'y a plus âme qui vive. Pour éviter la propagation de ce virus d'origine extraterrestre, une société militaire privée appelée CryNet se met en chasse des derniers survivants qui pourraient contaminer le reste de la planète. Vous incarnez Alcatraz, un soldat d'élite disposant d'une armure modifiant génétiquement vos aptitudes et qui va devoir retrouver un docteur qui pourrait sauver l'humanité coincé dans les ruines d'une ville dévastée.
Le duo
Crysis et
Crysis Warhead avaient été des claques graphiques en leur temps. Taxé de n'être jouable que sur des PC dernier cri, les deux derniers FPS de Crytek avaientt pourtant était largement optimisés afin d'être plus accessibles. Et c'est notamment sur ce dernier point que s'appuie cette suite polémique qui arrive également sur console afin de se vendre un peu mieux que dans le passé. Las et dès les premières minutes de l'aventure, on se rend compte des différents changements opérés pour faire face aux limitations de ce nouveau public. Élément principal de la licence, la Nanocombinaison offre à notre soldat pas mal d'atouts, et notamment une invincibilité et un mode permettant de devenir invisible. Tout cela pendant un temps évidemment très court, mais qui oblige le joueur à bien évaluer la situation avant de faire quoi que ce soit. Notons que les modes Force et Vitesse ne font plus partis intégrante de la combinaison puisqu'ils sont mis de base entre les mains des joueurs. Pour aller vite, il suffira de presser la touche correspondante, tandis que si vous souhaitez sauter très haut, un simple appui plus long que la moyenne suffira à atteindre des sommets.
Quoi qu'il en soit, c'est avec une certaine appréhension que l'on continu l'aventure, surtout après avoir vu ces changements drastiques opérés sur le gameplay. Un gameplay qui se veut d'ailleurs plus axé sur l'action avec de nombreuses possibilités de surprendre vos ennemis, comme glisser sur le sol pour les attaquer au corps à corps ou bien multiplier les explosions de bidons d'essences ou de véhicules pour les amener à se disperser. Autre nouveauté, l'environnement. Avec
Crysis 2, Crytek abandonne en grande partie ce qui avait fait le succès de sa franchise, à savoir ses environnements ouverts et sa liberté d'action. Ici, étant donné que le scénario se déroule à New York, on est donc obligé de parcourir des couloirs de buildings parsemés de débris en tout genre.
Mais pour éviter de trop frustrer le joueur, le titre offre de nombreux embranchements correspondant à diverses façons de fonctionner. Si vous préférez y aller sans trop vous poser de question, vous pourrez choisir la manière forte, alors qu'il sera tout à fait possible d'éviter des troupes ou d'y aller doucement grâce à l'apport du silencieux sur vos armes. À ces « barrières » vers la liberté quasi-obligatoire lorsqu'il s'agit de porter un FPS sur consoles,
Crysis y a surtout gagné en mise en scène. Car bien que le scénario ne soit toujours pas le point fort de la licence, on retiendra des événements plutôt bien menés et une action toujours très dense. Si votre personnage ne parle pas, ça n'est pas pour autant frustrant, car vos collègues eux, vous expliqueront précisément les raisons de la catastrophe et ce qui en découlera.
Et si le jeu perd en liberté et oblige le joueur à emprunter des passages linéaires, on retrouve au fil des niveaux une très grande diversité dans les décors. Tout est crédible, et bien que le scénario se déroule une dizaine d'années dans le futur, cela n'empêche pas le tout d'être finalement très réaliste. L'ambiance pesante qui fait suite à l'infection est vraiment intéressante à suivre bien qu'elle mette du temps à se mettre en place. Car pour réellement apercevoir les enjeux de la trame principale, il faudra d'abord fait face à une première partie poussive, mais pas pour autant ennuyante, c'est juste qu'elle n'apporte que peu de choses au titre et sert plus de gros tutorial et de présentation des nouveaux ennemis. Et c'est dans la seconde partie du titre qu'il va s'avérer plus fourni avec l'arrivée des modules pour votre combinaison qui apporteront diverses améliorations comme la possibilité de voir l'invisibilité durer plus longtemps ou offrir une vision de certains éléments. Il y a de quoi faire, et de ce côté-là,
Crysis 2 ne déçoit pas.
Intense, le titre sert surtout de vitrine technologique. Et si sur console, son arrivée a plus été remarquée pour ses défauts techniques et visuels, sur PC, le bilan est un peu moins sévère. Néanmoins, le jeu a subi de nombreuses coupes avec des textures un peu plus baveuses et un support DirectX 11 absent au lancement. La licence qui était le fer de lance de DirectX 10 à l'époque du lancement de Windows Vista a donc largement régressé sur ce point.
Crysis 2 reste impressionnant visuellement, mais on est loin de la claque que l'on avait reçue à l'époque de
Crysis premier du nom. Le FPS de Crytek se rattrape toutefois sur son identité sonore toujours aussi bien réussie avec une quarantaine de musiques dont un thème principal orchestré par le grand Hans Zimmer et des bruitages qui en mettent plein les oreilles.
Mais là où l'on attendait le plus
Crysis 2, c'est sans aucun doute sur son multijoueurs. Cet élément qui n'avait pas su déplacer les foules lors des précédents épisodes a gagné en clarté et ressemble surtout fortement à d'autres FPS du même genre. Votre personnage conserve sa nanocombinaison, mais a également le droit à tout un tas d'ajouts, dont une personnalisation des classes présentes plutôt bien pensée. Six modes de jeux sont représentées : très classiques, vous pourrez notamment jouer sur des matchs à mort ou des captures de drapeau, rien de bien nouveau là-dedans, mais la sauce prend vite. Les points d'expériences que vous gagnerez au fil de vos tueries auront un impact direct sur votre gameplay puisqu'ils vous apporteront des bonus nécessaires à l'élaboration d'éléments permettant d'offrir des plus à votre combinaison. Lors de vos déplacements en mode furtif, vous pourrez notamment les utiliser afin de marcher plus silencieusement et ainsi éviter de vous faire remarquer par les radars de vos ennemis.
Conclusion : Crysis 2 fera date dans l'histoire notamment en raison de la direction prise par ses développeurs. Linéaire, mais pourtant très diversifié, c'est pourtant sur le terrain de l'accessibilité que le jeu sera sous le feu des critiques. En choisissant de porter la licence sur console, Crytek a fait également le choix de ne plus vraiment faire attention aux joueurs PC qui s'attendaient à une nouvelle vitrine technologique. Pas sûr que cela fasse plaisir aux fans qui avaient pourtant soutenu le studio...