Sorti en mars 2008, il y a donc presque deux ans, le premier
Army of Two avait su nous plaire sans pour autant nous transporter au nirvana, la faute à un gameplay beaucoup trop lourd et une linéarité jusque dans les actions à effectuer, mais qui avait au moins le mérite de bien mettre en avant l'aspect coopération, à défaut de pouvoir rivaliser devant le potentiel d'un
Gears of War. Deux ans plus tard donc, le duo Salem et Rios a laissé tomber le secteur privé pour monter leur propre boîte. Ca rapporte tout autant de pognon et, mine de rien, c'est bien moins risqué pour nos deux compères qui ont eu leur lot de problèmes durant la première aventure. Le début du jeu démarre d'ailleurs tranquillement à Shanghai par une mission de routine où vous devrez tout simplement placer quelques mouchards en prenant soin d'éviter (ou tuer) les quelques vigiles sur votre route. Easy. Seulement, les choses ne tardent pas à se gâter avec une soudaine attaque imprévue de missiles avec immeubles détruits, civils en panique et tout ce qui va avec. La ville prend rapidement des allures de New-York en plein milieu du film Cloverfield et il va falloir se barrer rapido en tirant sur tout ce qui se dresse sur notre route.
Les premières minutes ne montrent pas vraiment de révolution dans la façon de se mouvoir dans les niveaux. Le gameplay est plus ou moins identique et on retrouve cette sensation de diriger des personnages un peu plus lourd que dans un
Gears of War. Bon point à signaler de suite : si la caméra se place toujours au dessus de l'épaule droite, on peut basculer sur celle de gauche quand on veut en appuyant sur un simple bouton. Pratique selon l'angle de vue que l'on veut adopter. Le principale changement vient dans les actions en coopération qui se montrent plus réussies que par le passé. Si on retrouvera toujours ces principes d'entraide comme relever son partenaire, le trainer hors d'une zone de combat, ouvrir une porte à deux (etc.), les actions obligatoires du premier épisode qui cassaient un peu le rythme sont devenues un peu moins monnaie courante. Ainsi, les passages en dos à dos ne se retrouvent que deux fois durant l'aventure (dont une qui ne sert à rien dans le contexte), tandis que le tir sniper en double n'est plus ponctuelle mais utilisable n'importe quand.
On remarquera que ce qui faisait la force du premier est toujours d'actualité avec le principe de diversion qui peut s'appliquer en bourrinant l'adversaire pendant que votre coéquipier fait le tour pour tirer dans son dos (bien utile contre les ennemis amateurs de boucliers), en faisant le mort pour récupérer tranquillement son énergie ou en simulant le drapeau blanc pour faire baisser leur garde et les attaquer ensuite en mode bullet-time. Mais la nouveauté la plus importante dans le gameplay restera l'apparition des choix moraux dans l'aventure, qui vous fera ainsi débloquer de nouvelles cinématiques ou armes selon que vous jouiez les bons samaritains ou les pires ordures. La balance « morale » se modifiera selon votre capacité ou envie à tuer ou sauver les civils, ligoter des ennemis ou les envoyer dans l'autre monde, ou alors carrément des choix à effectuer en pleine cinématique de fin de niveau. La fin du premier est assez explicite en la matière : allez-vous laisser s'échapper votre contact ou lui coller une balle pour gagner une petite prime ?
Techniquement, le titre a fait un petit bon en avant sans non plus valoir les derniers ténors du genre,
Uncharted 2 en tête. Les couleurs sont certes chatoyantes et l'animation gagne en réalisme, que ce soit chez les ennemis ou entre les deux gaillards qui pourront toujours se vanner ou même se lancer dans un petit pierre-feuille-ciseaux entre deux joutes. Le véritable point fort reste cependant la mise en scène explosive qui n'est pas sans rappeler des titres comme
Modern Warfare 2 à certains moments, malgré des textures pas toujours très folichonnes, notamment lors des gros plans sur les bâtiments d'arrière-plan, avant que ces derniers tombent en miettes. Une bonne et une mauvaise nouvelle pour terminer sur ce point. La bonne, les niveaux sont devenus un peu plus vastes que par le passé (ça reste de gros couloirs), offrant des séances de tirs bien plus tactiques vu que les ennemis peuvent désormais apparaitre de n'importe où. La mauvaise, on fait face à un incroyable manque de variété vu que le seul décor proposé tout au long du jeu reste Shangaï, alors que le premier nous faisait voyager aux quatre coins du monde.
Autre point noir à signaler, la durée de vie légèrement risible puisqu'il nous a fallu 4h30 pour le terminer en mode coopération (difficulté normale). C'est incroyablement peu, surtout que le titre n'offre pas une aussi bonne replay value que son prédécesseur, la faute à un nombre moindre d'armes à débloquer. On pourra toujours tenter de réattaquer en mode difficile en choisissant de nouveaux choix moraux et en essayant de shooter toutes les fichues statuettes de chats cachées dans le décors mais ça reste bien court. Le monde online rattrape les choses comme il peut avec des modes classiques mais néanmoins efficaces : deathmatch en duo, capture de territoires, missions spéciales en équipe (placer la bombe, voler des documents, infliger le plus de dégâts à un ennemi quasi-invincible, etc.). On trouve du monde pour assurer quelques parties et seuls quelques lags qu'on espère voir rapidement corrigés sauront entacher le tout.
Malgré une note identique au premier épisode, Army of Two : Le 40ème jour est indubitablement meilleur que son prédécesseur. De l'eau à simplement coulé sous les ponts avec l'arrivée de titres comme Gears of War 2 et Uncharted 2 avec lesquels le titre d'Electronic Arts a bien du mal à lutter. Pour autant, l'aventure est très agréable et le duo commence sérieusement à monter en charisme pour laisser présager du lourd à l'avenir. Reste pour les développeurs, en vue d'un probable troisième épisode, à travailler un peu sur la lourdeur dans les déplacements, la durée de vie et surtout le manque de variété des décors et des situations.