Alors qu’Unreal Tournament 2004 n’a pas eu grand mal à mettre tout le monde d’accord cet été, son principal concurrent est enfin arrivé, avec un peu de retard, vous en conviendrez. Tribes : Vengeance, développé par Irrational Games, se veut donc lui aussi un FPS nerveux prenant place dans un monde futuriste où le moindre conflit se règle par frags interposés. Les nouveautés apportées ici suffiront-elles à conduire le titre de Sierra vers la gloire ? Peut-être bien…
Dans le petit monde du
frag futuriste, il y a une série qui a réussi à rallier à sa cause aussi bien les néophytes que les expérimentés,
Unreal. Le dernier épisode de la franchise, baptisé
Unreal Tournament 2004, n’a eu aucun problème à se glisser parmi les incontournables du genre sur PC. En effet, grâce à des graphismes vraiment bien foutus et l’ajout de quelques nouveautés aux potentiels fort intéressants, tels que les véhicules, le titre de
Digital Extremes a réussi à faire des amateurs de FPS musclés ses esclaves. Moins connue, la saga Tribes joue plus ou moins dans la même cour, mais se révèle nettement plus tactique et par conséquent, plus délicate à prendre en main.
Sierra semble l’avoir compris, et a donc confié ce
Tribes : Vengeance, troisième opus de la série, à un nouveau développeur, avec pour mot d’ordre de rendre le jeu plus accessible mais toujours aussi profond. Et après quelques heures de jeu, difficile de jouer les tatillons en ce qui concerne la qualité du soft.
Dans une galaxie lointaine…
Fait inédit jusqu’alors dans la série, ce
Tribes : Vengeance se voit doté d’un mode solo soutenu par un véritable scénario. Celui-ci mêle l’histoire de deux femmes : une mère dont les décisions affectent le destin de l’univers entier et sa fille qui, 20 ans plus tard, doit assumer et gérer les conséquences de ces décisions. Vous entrerez alors dans la peau de divers personnages, allant d’un empereur à un assassin mystérieux. Sans égaler l’incroyable intensité d’
Half-Life 2, cette campagne se révèle largement à la hauteur des espérances et se place comme le meilleur entraînement qui soit pour les futures joutes multijoueurs. On y apprend notamment le maniement des nombreuses armes et véhicules, sans oublier le ski et jet-pack. Alors que je vous vois déjà agiter vos sourcils tel un Jim Carrey qui aurait un peu trop forcé sur les champignons hallucinogènes, détaillons ces deux derniers éléments dans le paragraphe qui suit.
Le ski et le jet-pack, voici peut-être la plus grosse innovation de
Tribes par rapport à son concurrent
Unreal en terme de
gameplay. Si, à première vue, les deux softs semblent plus ou moins être tout aussi bourrins l’un que l’autre, le constat est complètement différent souris en main. Les personnages de
Tribes : Vengeance possèdent en effet une armure capable de générer des coussins d’airs sous les pieds, ce qui offre au joueur la possibilité de glisser avec joie et allégresse dans les vastes décors du jeu. En pratique, cela permet de se déplacer plus rapidement lorsque l’on a affaire à une pente par exemple. Le jet-pack, quant à lui, servira à s’élever considérablement dans les airs, afin d’atteindre des lieux difficiles d’accès ou bien de repérer plus facilement l’ennemi au loin. Et qu’on se le dise, grâce à ces éléments innovants dans le monde du FPS, le
gameplay du titre subit une véritable cure de jouvence. Le jeu en devient alors plus tactique et plus nerveux, offrant ainsi un énorme potentiel au mode en ligne.
Arrête de fragger ma maman !
Et en ce qui concerne les modes multijoueurs justement, force est de constater que sur le papier, il n’y a rien de bien transcendant. Certes, ces derniers sont plutôt nombreux, mais question originalité, pas grand chose de consistant à se mettre sous la dent. Heureusement, une fois plongé dans l’une de ces batailles
online, on se rend vite compte que le
gameplay fait mouche et qu’il va falloir se donner à 100 % si l’on souhaite sortir vainqueur. Néanmoins, n’espérez pas réussir à dégommer les habitués du jeu dès les premières minutes, il vous faudra d’abord beaucoup vous entraîner. Et pour les joueurs occasionnels, ceux qui préservent leur vie sociale, ne pas se faire descendre toutes les 30 secondes s’apparentera plus à un exploit qu’autre chose. Dans le même registre, il est également regrettable de constater que la moyenne des joueurs connectés est peu élevée (environ 150), et qu’il faut parfois s’accrocher pour trouver une partie.
Au niveau de l’aspect visuel, les grosses configurations trouveront en
Tribes : Vengeance le moyen idéal de faire chauffer comme il se doit leurs composants. Effectivement, le moteur 3D, sans atteindre le niveau d’excellence d’un
Half-Life 2, utilise la majorité des derniers effets graphiques possibles. Résultat, le jeu est très beau, et l’ensemble est même supérieur à ce que l’on a pu voir dans
Unreal Tournament 2004. Les textures sont riches en détails, les environnements sont modélisés avec talent et s’affichent à perte de vue et les effets spéciaux flattent nos petits yeux de joueurs injectés de sang. Revers de la médaille, une bonne machine sera nécessaire pour faire tourner le jeu correctement (un processeur 2,4 GHz et 512 de RAM sont le minimum que l’on vous conseille).