Les jeux de stratégie temps réel semblent s'enchaîner sur les dernières consoles du marché. Pour le bonheur des amateurs ? A condition de ne pas être trop exigeant…
Tout partait pourtant d'une bonne idée. Un peu comme
Tom Clancy's EndWar et sa jouabilité avant-gardiste au micro, ou encore le récent
Halo Wars qui assumait son contenu axé pour le grand public. Du coté de
Creative Assembly (série des Total War), on souhaitait offrir avant tout aux joueurs consoles (malgré une sortie sur PC) un gameplay profond mais accessible et qui permettrait surtout à la manette classique de ne pas trop rougir face au combo clavier/souris. Un pari à moitié réussi comme nous allons le voir.
C‘est nous la loi
Dans un futur apocalyptique mais néanmoins plausible, une guerre effroyable a plongé l'humanité sous un climat pour le moins mortel, obligeant la plupart des Hommes a migré au cœur de la terre pour survivre pendant des années. La plupart, car certains touchés de plein fouet par la catastrophe ont fini par subir des mutations importantes pour finalement devenir une race à part nommé ici les Sai. Ces derniers revendiquent leurs droits et vont faire front à notre propre espèce, cette dernière combattant sous le nom de l‘Echelon. Un scénario qui n'a rien d'extraordinaire, et qui sera d'ailleurs très mal mis en scène. On dit ça, mais chacun sait aujourd'hui qu'un bon STR n'est pas obligatoirement synonyme à une bonne histoire, mais il aurait été au moins agréable de bénéficier d'un chara-design à la hauteur, celui de
Stormrise étant plutôt générique chez les humains et ridicule chez les Sai. On rajoute à cela un doublage français risible pour compléter notre tableau déjà bien tristounet.
Doté d'un contenu très classique, que ce soit dans les unités ou la gestion de nos troupes (possibilité de faire des équipes par exemple),
Stormrise a cherché à se démarquer avant tout grâce à quelques nouveautés du gameplay, la principale étant le fait que chacune des équipes se gèrent indépendamment les unes des autres. Pour résumer, vous disposez au départ des missions d'une poignée d'équipe, avec la caméra basse situé derrière l'une d'entre elles. Vous pouvez ainsi donner des ordres à cette troupe et uniquement elle, pour devoir ensuite passer à une autre en poussant simplement le joystick droit vers l'équipe en question (des symboles sont affichés à l'écran pour s'y retrouver plus facilement). Le concept est bon, se prend en main en l'espace de quelques secondes, mais pêche par deux défauts. Le premier étant qu'il devient vite barbant de passer d'une équipe à l'autre pour devoir donner les mêmes ordres, le second s'incarnant par le fait qu'à partir d'un certain moment du jeu, votre écran sera surchargé de symboles et vous perdez un temps fou à vous y retrouver à chaque fois. Le genre étant réputé pour sa demande en matière de vitesse et vigilance, on remarque alors très vite qu'il y a un sérieux hic.
Sans horizon
Autre point, cette fameuse vue à la troisième personne joue également sur notre perception du terrain. Une vue assez basse vous empêche de voir au-delà des bâtiments et structures qui sont devant vous, vous obligeant à user de vos hommes spécialisés pour grimper assez haut et voir ce qui se présente. Malheureusement, si l'idée est bonne, ce genre de principe a bien du mal à s'associer avec celui du STR et le tout devient une fois encore barbant. On peste contre la caméra et il est difficile de déplacer ses unités de manière à se la jouer infiltration en attendant de repérer chacun des groupes ennemis, ces derniers pouvant se trouver à n'importe quel tournant. Pourtant, si ce principe ne fonctionne que trop peu en campagne, il prend toute son ampleur en mode on-line (jouable jusqu'à huit) où chaque joueur jouera de traîtrise, rehaussant complètement l'intérêt même du jeu.
Un dernier détail pour les stratèges, il ne suffira pas maintenant de foncer vers les armées ennemies pour gagner la partie, en multi comme en solo. Les différents clans devront au fur et à mesure de leurs avancées conquérir des points d'accès (sorte de mini-base) ces derniers permettant de créer de nouvelles unités. Autant dire que plus vous prenez d'assaut ces fameux points, plus vous aurez de combattants sous votre égide. Attention pourtant, même s'il serait tentant de balancer ensuite toute votre armée contre les adversaires (et gagner la partie donc), vous laisserez sans défense vos différentes bases et l'idée des développeurs est que chacun des bases vit grâce à celle qui a été activé juste avant. Ainsi, si vous avez cinq bases, et que l'ennemi arrive à reprendre la troisième que vous aviez activé auparavant, la quatrième et la cinquième seront de nouveau désactivé, de quoi mettre à mal votre réapprovisionnement d'unités. Un concept intéressant qui permet d'énormes retournements de situations.
Le titre de Creative Assembly est donc une bonne surprise dans les faits, mais reste un jeu de stratégie sur consoles qui garde une partie des défauts typiques, comme une accessibilité parfois loin d'être facile (malgré de très bonnes idées) et une campagne solo décevante. Pour les amateurs de parties en ligne, obligatoire vu le genre, le titre peut être conseillé si vous avez envie de tâter un gameplay un poil différent qu'à l'accoutumé.