Annoncé puis repoussé de nombreuses fois, le nouvel épisode de la cultissime série Wolfenstein arrive enfin sur PS3, Xbox 360 et PC. Mais après de multiples péripéties, vaut-il encore le coup ?
On ne change pas une formule qui gagne puisque l'on retrouve notre héros, BJ Blazkowicz dans une Allemagne dévastée par la guerre, faisant face aux Nazis qui ont mis la main sur un mystérieux pouvoir. Basé sur une mystérieuse secte appelée le Soleil Noir et utilisant les sciences occultes, leur but est de fabriquer des super-soldats et une super-arme afin de gagner la guerre. Notre homme est donc envoyé sur place afin de tirer tout cela au clair. Grâce à l'apport d'un outil lui permettant d'entrer dans le « voile » une dimension parallèle lui apportant des facultés insoupçonnées, il va pouvoir s'en sortir, non sans effort.
Attendu de longue date, ce nouvel épisode va s'avérer décevant sur beaucoup de points. À commencer par le début de l'aventure qui est somme toute très classique. Vous arrivez en train, tel un Gordon Freeman s'aventurant dans Cité 17, mais dès votre arrivée, quelqu'un a vendu la mèche aux Nazis puisqu'ils sont eux aussi dans la gare. Heureusement pour vous, la résistance est là pour vous aider afin de vous faire sortir, s'en suit logiquement un affrontement avec vos ennemis afin de prendre connaissance du gameplay de base. Classiques, les commandes sont celles du FPS type, ne cherchez pas plus loin, car
Wolfenstein se veut très accessible. Notamment dans sa difficulté qui manque cruellement de challenge, même si le boss de fin vous en fera voir de toutes les couleurs. Mais revenons en où nous en étions, c'est à la gare que vous allez faire la connaissance, en quelque sorte, du mystérieux pouvoir qui est tombé entre les mains des Allemands. Mais vous n'aurez pas vraiment le temps de l'identifier puisque vous devrez déjà repartir pour la ville afin de prendre vos premières missions.
Car
Wolfenstein se base sur un concept déjà visité par GTA, à savoir une liberté de mouvement et le fait de donner le choix aux joueurs. En effet, lorsque vous vous baladerait en ville, vous ferez la rencontre de plusieurs personnages qui vous donneront des missions. Le plus important est que vous pouvez commencer par celle que vous voulez. Mine de rien, ça fait son petit effet, bien qu'au final, vous devrez toutes les faire. À côté de cela, deux quêtes secondaires viendront gonfler la durée de vie assez courte, l'une vous demandera de trouver des renseignements (nombreux dans chaque mission et en ville) et l'autre, de l'or. L'argent que vous récolterez est primordial puisque vous pourrez utiliser les vendeurs du marché noir afin de customiser vos armes. Fort utile. Vous aurez par exemple le choix de mettre un chargeur plus grand dans votre fusil, ou un silencieux, tout cela afin de rendre votre aventure plus plaisante. Même les armes spéciales et le voile disposent d'améliorations qui, si elles ne sont pas indispensables, restent fortement recommandées contre vos ennemis.
Le voile parlons-en. Comme décrit plus haut, il s'agit d'une dimension parallèle qui vous conférera des pouvoirs très spéciaux au nombre de 4. La possibilité de vous protéger des balles grâce à un bouclier énergétique, ou de voir des portes cachées dans le monde réel. Autant vous le dire tout de suite, cette option n'apporte pas grand-chose au gameplay tellement ce dernier fait preuve d'une monotonie. Classique, trop classique même, on se retrouve finalement dans un FPS basique où vous enchainerez les missions durant la Seconde Guerre mondiale. À 70€, il ne serait trop vous conseiller d'acheter les ténors du genre que sont
Brothers in Arms : Hell's Highway ou
Call of Duty 5 : World at War. Surtout que l'ambiance générale n'aide franchement pas
Wolfenstein : le scénario est risible au possible, et le héros est aussi charismatique qu'une huitre avariée. C'est une réalité qui saute aux yeux au fil de votre avancée. Le pire est encore à venir car plus vous ferez de missions, plus vous vous rendrez compte que le jeu n'est pas à la hauteur de son illustre prédécesseur. Les niveaux se ressemblent tous (mention spéciale à l'hôpital), les couloirs sont tous construits de la même façon, tant et si bien qu'il n'y a aucune surprise à voir débouler les ennemis à un endroit précis quelque soit l'étage où vous vous trouvez.
L'I.A. catastrophique détruit définitivement les efforts faits sur l'immersion. Le coup de grâce nous arrive lorsque l'on tire une balle dans la tête avec une arme bruyante à un soldat d'une patrouille, et que les autres ne s'en rendent pas compte. Ou lorsqu'un ennemi se coince dans un mur ! Car oui,
Wolfenstein est également bourré de bugs, un autre point à ajouter à la longue liste de défauts. Tout cela n'est guère convaincant, tout comme le mode multijoueurs qui se veut aussi bon que Return to Castle
Wolfenstein avec des objectifs et des classes pourtant variées. Mais le lag incessant, les déséquilibres à foison et quasiment tout le reste fait qu‘on évitera à la longue de se lancer dans des sessions onlines… Il n'y a finalement que graphiquement que
Wolfenstein s'en sort avec les honneurs. Si le chara-design manque de variété, les textures méritent parfois le coup d'œil et l'aliasing est peu présent.
Si l'amusement est bien réel, ça ne rattrape pourtant pas les multiples défauts du jeu. Wolfenstein n'est pas un bon divertissement, c'est un FPS tout ce qu'il y a de plus classique, mais avec des éléments dépassés qui font clairement tache en 2009. Suivant ?