Attendu depuis des mois par les fans de jeux de course, Tourist Trophy débarque dans nos contrées. Mis au monde par le studio créateur de la série Gran Turismo, Polyphony Digital, son annonce a fait l'effet d'une onde de choc au sein de la communauté des pilotes virtuels. Enfin une vraie simulation de moto ? La réponse à travers ces lignes.
Annoncé pour la première fois le 16 septembre 2005,
Tourist Trophy promettait d'être ce que nous n'avions encore jamais vu jusque-là : une vraie simulation de moto. Son objectif ? Recréer les sensations procurées par le fameux et tant adulé
Gran Turismo, mais sur deux roues. Dès le premier trailer, le travail de
Polyphony Digital était immédiatement reconnu. Mettant alors l'eau à la bouche et alimentant notre impatience par le biais de communiqués, nouvelles vidéos et images, le développeur se devait de fournir une production à la hauteur de ses prédécesseurs, si l'on peut toutefois les appeler de la sorte. Car oui, en plus d'être basé sur le même moteur que
Gran Turismo 4,
Tourist Trophy affiche les mêmes menus, sons et circuits que ce premier. Pouvons-nous cependant parler de pari remporté ?
GT version deux roues
Comme à chaque nouveau jeu de
Polyphony Digital, notre attention se porte de prime abord sur la cinématique d'introduction du soft. Débutant par des scènes vêtues d'images de synthèse, cette vidéo explose tout simplement la rétine. Ces quelques séquences laissent ensuite place à des phases de jeu issues de
replays. Mais l'heure est venue d'attaquer les choses sérieuses, à savoir le jeu lui-même. Dès votre arrivée, le soft vous demandera votre nom de pilote, ainsi que votre taille. Pourquoi ? Sûrement pour que chacun d'entre vous ait un sentiment d'identification. Passées ces quelques formalités, vous pourrez commencer à parcourir le contenu du titre, à savoir les différents modes de jeu. On en retrouve deux principaux, le mode Arcade, et le mode
Tourist Trophy. Ce premier vous permettra de vous plonger immédiatement dans l'aventure, vous laissant le choix du circuit et du véhicule. Les inconditionnels de
Gran Turismo retrouveront donc immédiatement leurs repères : les menus sont identiques au quatrième opus de la série à succès. Quant aux circuits, une quarantaine, ce sont les mêmes à quelques exceptions près : Laguna Seca, Midfield Raceway, ou Suzuka, ils sont tous présents. Pour les néophytes, ce sera l'occasion de connaître de nouveaux circuits, tous aussi variés les uns que les autres, des plus simples aux plus complexes, des plus courts aux plus longs. Quant aux deux-roues, vous n'aurez que l'embarras du choix. Bien que leur nombre n'atteigne pas celui d'un
Gran Turismo, il reste tout de même assez vaste, vous proposant des modèles des plus anciens aux plus récents, des moins rapides aux plus puissants, des scooters aux véritables motos de course. Plusieurs types de jeu vous seront donc proposés dans ce mode Arcade : un contre un, contre la montre, course, et multijoueur en écran splitté.
Un air de déjà vu
Le second mode, et certainement celui sur lequel vous passerez le plus de temps, est appelé
Tourist Trophy. C'est dans ce dernier que vous ferez progresser votre avancement dans le jeu, en faisant des courses qui vous rapporteront les récompenses nécessaires pour la poursuite des objectifs : motos, matériel, pièces détachées… Ici, points de crédits à remporter pour vos achats, les « bonus » vous étant offerts en récompense de vos victoires. Bonne ou mauvaise nouvelle, c'est selon les affinités. Chaque course ne comporte que quatre pilotes, dont vous, ce qui signifie que vous n'aurez que trois adversaires. Cela semble relativement peu, en comparaison des cinq adversaires de Gran Turismo ou encore de la myriade de pilotes qui s'affrontent lors de chaque course de
Moto GP. Le HUD est très similaire, pour ne pas dire identique à ce dernier. Les informations les plus essentielles sont affichées, comme votre position, votre temps actuel, votre meilleur temps au tour, la carte du circuit, et bien entendu votre compteur de vitesse. Etant basé sur le même moteur graphique que la dernière version de
Gran Turismo, il n'y a aucune surprise à ce niveau : les motos ainsi que le pilote sont très bien réalisés. Ce dernier nous offre un sentiment très rarement ressenti dans un tel jeu, celui de faire corps avec la moto, de l'entraîner dans les virages, de s'en détacher. Les comportements physiques, qu'ils concernent le véhicule ou le pilote sont très bien rendus. Malgré tout, il est judicieux de noter que les environnements souffrent d'un léger aliasing. Hormis ce petit détail qui passera au-dessus de votre esprit une fois le concept adopté, c'est du tout bon. L'animation est très bien réalisée, les poignets du pilote mettent les gaz, embrayent et débrayent au moment opportun, les pieds actionnent le frein arrière, passent les vitesses, bref, des détails sans réelle importance, mais qui font toujours plaisir à voir.
La prise en main se révèle assez déroutante dès le début, simulation oblige. Les comportements sont très réalistes, qu'il s'agisse du pilote ou des engins motorisés. Il va donc falloir gérer les transferts de masse, les freinages, la vitesse, la trajectoire ainsi que le poids de chaque moto, et ce n'est donc pas en un quart d'heure que vous maîtriserez parfaitement le
gameplay de ce titre. Néanmoins, c'est au bout de quelques heures que vous prendrez réellement votre pied. Chacun des 134 véhicules disponibles (parmi les marques les plus prestigieuses comme Honda, BMW Motorrad, Yamaha, Aprilia, Buell, Ducati, Kawasaki, Moriwaki, AV Agusta, Suzuki, Triumph et Yoshimura) a un comportement différent (street bike, course, scooter…), et cela, dû notamment à sa puissance et son poids. Ce sera à vous d'adopter la prise en main idéale. On sent vraiment que les développeurs ont tout fait pour que l'on ait l'impression de manier de véritables véhicules et non pas de simples amas de polygones. Cette volonté de bien faire, et surtout le résultat pour le moins satisfaisant, sont à souligner. L'impression de vitesse est très bien retransmise, surtout lorsque vous vous positionnez en vue subjective. En effet,
Tourist Trophy propose 3 types de vue : troisième personne, subjective et bulle. Vous pourrez procéder à certains réglages avant chaque course, comme le type de pneus dont votre véhicule sera doté, mais aussi le type de transmission, voire même la position de votre pilote sur sa bécane. C'est très sommaire par rapport à ce dont
Polyphony Digital nous avait habitués par le passé, mais l'on devra s'en contenter. La bande-son est quant à elle de qualité. Vous retrouverez des musiques de fond diverses et variées. Mais le plus important concerne bien entendu les bruitages. Les sons que dégagent les moteurs sont d'une fidélité assez rare, pour ne pas dire jamais vue. C'est un véritable plaisir de faire monter les véhicules dans les tours. Dans ce cas précis, opter pour une boîte manuelle procure une sensation dont on se délecte sans modération. Les plus attentifs d'entre vous entendront même le vent fouetter le casque du pilote, pour peu que vous ayez choisi la vue subjective. Pour finir, la durée de vie s'avère conséquente, à la hauteur de ce que nous pouvions attendre de ce
Tourist Trophy. Il vous faudra une quarantaine d'heures, si ce n'est cinquante pour venir à bout de ce nouveau chef-d'œuvre, qui aura de nouveau réuni le couple détonnant
Polyphony Digital/
Sony pour le meilleur… et seulement le meilleur !