Lorsque les « gentils » X-men s’allient à la « méchante » confrérie des mutants, cela donne X-Men Legends 2, suite d’un hack & slash moyen paru il y a de cela un an. Voyons voir comment les choses ont pu évoluer.
Sorti fin 2004, le premier
X-Men : Legends avait tout de même réussi à marquer les esprits par son approche un peu plus originale qu’un vulgaire jeu de combat à trois sous. Pourtant réalisé par
Raven Software à qui l’on doit entre autres la série des
Jedi Knight et, dans un futur proche,
Wolfenstein 3 et Quake 4 (pas des amateurs donc), ce n’est heureusement pas un FPS auquel nous avons eu à faire, mais bel et bien à un Diablo-like. Réutilisant les solides bases de
Baldur’s Gate : Dark Alliance, nous avions donc le loisir d’incarnez jusqu’à 15 X-men différents pour casser de l’ennemi dans divers donjons plus ou moins glauques. Malheureusement, terni par de nombreux défauts dont une action incroyablement brouillonne, le titre n’a pu atteindre le panthéon du genre. Voyons si en l’espace d’une année, les modifications nécessaires ont pu être apportées.
Réunification
Le monde est au plus mal : Apocalypse, l’incarnation du mal et accessoirement premier mutant existant (3.500 bougies pour son gâteau d’anniversaire), a décidé, comme tout méchant qui se respecte, d’envahir la planète (ou la galaxie, ça dépendra de son humeur). Ce léger problème tend à énerver deux groupes d’individus : les X-Men d’abord, dirigé par le professeur X, qui prônent la paix partout où ils vont et, également, la confrérie des mutants, avec à sa tête le puissant Magnéto qui n’est pas vraiment heureux de voir un autre que lui dirigé la Terre. Seule l’association de ces deux groupes, ennemis depuis toujours, pourra triompher du vieux mutant. Voilà pour le scénario, certains le trouveront niais à souhait, les autres sauteront de joie à l’idée d’incarner leurs héros charismatiques en collants serrés, que ce soit Wolverine, Tornade, Diablo, Magnéto, ou encore Cyclope. Au nombre de 18 dont 3 à débloquer, chacun des personnages possède son lot de caractéristiques upgradables allant de l’équipement aux pouvoirs spéciaux.
Et c’est à ce niveau que le jeu puise sa plus grande force. Les niveaux défilant assez rapidement, il vous faudra plus d’une fois faire des choix cornéliens pour obtenir le guerrier parfait, même si, au final, la possibilité d’augmenter chacune des caractéristiques au maximum est réélle. Alors certes, les fans du genre ne trouveront pas de véritable originalité dans le choix des diverses statistiques, au faible nombre de 4 (force, vitesse…), mais plutôt dans l’incroyable nombre de pouvoirs différents pour chaque combattant. La fidélité envers les comics est de mise : Magnéto pourra déplacer ennemi et objet par télépathie, Cyclope enverra des lasers, Wolverine pourra lancer une salve de coups dévastateurs ou accélérer la régénération de ses points de vie, etc.… Si les bonus tels que l’augmentation du pourcentage de force sont bien entendu automatiques, sachez que les attaques directes devront être assignées via une des 4 touches de raccourcis et que cela incombera une fois de plus des choix cruciaux. Enfin, lorsque vous atteignez un niveau supplémentaire, il vous sera possible d’augmenter la puissance de l’un de vos pouvoirs déjà acquis : en considérant que chacun d’entre eux (une quinzaine pour chaque personnage) peut être augmenté plus de 10 fois pour atteindre son maximum, il vous faudra de nombreuses heures avant de pouvoir déclencher des attaques aussi dévastatrices que dans le bouquin.
Tout comme avant !
Ceux ayant terminé le premier opus remarqueront que les points forts de ce dernier ont été pour le moins améliorés. Question qui brûle alors sur toutes les lèvres : en est-il de même pour le reste ? Et bien non, cent fois non ! Le level design d’abord est toujours aussi mauvais : c’est simple, la caméra est si proche de l’écran qu’il nous faut sans cesse regarder la carte (possibilité de la mettre en petit sur un coté de l’écran ou en énorme au centre) tant la route à suivre semble difficile à discerner à l’œil nu. On se contente alors de poursuivre les quelques objectifs indiqués par un gros point ou par une flèche lorsqu’ils sont trop éloignés (toujours sur la carte car croyez-moi, votre regard ne s’en détachera que très rarement) ce qui, malheureusement, nous fait perdre de nombreux points d’expérience pour chaque créature oubliée, mais également nous force à mettre de côté certaines quêtes secondaires qui consistent souvent à retrouver de petits objets dissimulés dans les décors. Celles-ci avaient au moins le mérite d’être particulièrement variées et l’on passe rapidement de la jungle dense à un combat mouvementé au sommet d’un deltaplane (qui, par ailleurs, sera bercé par un nombre de ralentissements tout juste hallucinant).
Foutage de gueule ou pas, les développeurs n’ont bien entendu pas cherché à améliorer la plus grosse lacune du précédent opus, à savoir le grand bazar qui réside à l’écran. Vous avez peur d’avoir du mal à prendre part à l’action à cause des problèmes précédents cités ? Tout n’a pas encore été dit pourtant. Le jeu incorpore de base 4 personnages lors des combats (joué par des humains ou par l’ordinateur), ce qui fait forcement une base de statistiques à chaque coin de l’écran (jusqu’ici, tout va bien…). L’horreur arrive alors avec le commencement d’un combat dù à l’apparition de quelques soldats : on ne voit plus rien. Ca frappe de partout, les personnages bougent dans tous les sens (n’ayez pas le malheur de quitter le votre des yeux), on commence à confondre certains ennemis avec amis, une foultitude de renseignements explose à l’écran (énergie de l’ennemi, un tel à gagné un niveau, un tel est gravement blessé…)… Un vrai quiproquo qui piquera plus les yeux qu’il ne donnera de montée d’adrénaline et qui se poursuivra jusque dans les menus. Le changement d’équipement faisant partie du quotidien du fan de Hack & Slash, la plupart choisiront ici une simple pression du bouton automatique pour répartir les différentes pièces d’armures équitablement afin de ne pas se fatiguer davantage l’esprit.
Plus c’est long…
Evidemment, le jeu n’a probablement aucune raison de ne pas aussi bien marcher (commercialement parlant) que son prédécesseur. Ceux qui n’avaient rien trouvé à redire à l’époque se jetteront sur celui-ci et seront d’ailleurs heureux de constater que ce nouvel épisode les tiendra en haleine de nombreuses heures, car, en plus de l’indétronable mode multijoueurs (jusqu’à 4), vous aurez maintenant la possibilité de parcourir l’aventure avec 3 amis en réseau (sauf sur GameCube bien entendu). Rajoutez à cela une ingénieuse salle des dangers qui consistera à terminer plusieurs minis épreuves dans un temps imparti afin de gagner quelques objets ou de l’expérience. Quant aux fans, ils fouilleront chaque parcelle du jeu afin de débloquer l’ensemble de la galerie (composé d’artworks inédits et de diverses couvertures de comics) ou mettront leur matière grise en activité afin de répondre aux différentes questions du quiz.