La nuit est déchirée par les coups de feu, les flammes vous encerclent, les explosions redoublent d’intensité, des soldats hurlent de douleur et votre meilleur ami vient de mourir sous vos yeux, pas de doute, Medal of Honor est de retour sur consoles.
Après un deuxième opus exécrable et un
Medal of Honor : Batailles du Pacifique plus que moyen, la licence
Medal of Honor semblait à jamais perdue, au grand dam des fans de cette saga débutée sur PSOne. Evidemment, c’était sans compter sur la persévérance et l’obstination (qui a dit marketing ?) des développeurs de chez
Electronic Arts qui, par le biais de ce
Medal of Honor : Les Faucons de Guerre, comptent bien relancer l’intérêt d’une série certes longtemps adulée, mais dont l’estime des joueurs s’estompe au fur et à mesure que les nouvelles pointures du FPS comme
Killzone,
Halo 2 ou encore
TimeSplitters Future Perfect accumulent les éloges de la presse et du public. Un épisode clé donc, qui se devait de ne pas décevoir les joueurs. Et pourtant…
Des nouveautés ? Où ça ?
Si
Medal of Honor : Soleil Levant avait déçu de par ses faiblesses techniques, sa durée de vie rachitique et son manque d’innovations flagrant, on remarque immédiatement que pour ce nouvel opus, les développeurs ont enfin daigné inclure quelques nouveautés, pas franchement inédites c’est certain, mais l’initiative mérite toutefois d’être saluée. Avant tout, il est intéressant de noter que si les précédents épisodes nous plongeaient souvent dans des intérieurs, cet opus nous plonge immédiatement dans la guerre, la vraie, avec une première mission détonante, à la mise en scène Hollywoodienne. Les explosions abondent, les balles fusent de toutes parts et le rendu sonore est très immersif bien qu’un peu trop pompeux. On s’aperçoit rapidement que des objectifs secondaires sont accessibles tout comme certains passages délicats peuvent être déjoués de diverses manières, ce qui donne la bonne impression d’une liberté d’action enfin accrue. Evidemment, le scénario est toujours aussi linéaire et vous devrez sans cesse réaliser des actions précises pour que le scénario puisse tranquillement continuer son petit bonhomme de chemin. Autre nouveauté si l’on peut dire, comme dans
Call of Duty, des soldats vous accompagneront dans votre périple et il sera même possible de leur donner quelques ordres…primitifs. En effet, hormis leur demander de vous rejoindre ou bien d’aller à un point précis, vos fiers acolytes n’auront de cesse de se déplacer dans tous les sens, et ce, même lorsque vous essaierez tant bien que mal de leur administrer les premiers soins, ce qui donnera souvent lieu à des courses poursuites d’une drôlerie absolue. A noter que l’on remarque rapidement leur inutilité sur le terrain, mais également que le fait de les soigner vous enlèvera de précieux
médikits. On en vient donc rapidement à oublier totalement cet aspect « tactique » loupé pour se concentrer sur l’action.
Le
gameplay est pour sa part toujours aussi simple d’accès et les néophytes comme les vieux briscards prendront donc immédiatement le coup de main. Pour finir avec les nouveautés de cet opus, comment ne pas citer l’énigmatique mode Adrénaline ? En effet, au bout de quelques minutes d’une tuerie sauvage, vous pourrez actionner un effet spécial (appelé Adrénaline donc) qui vous permettra de décupler vos sens, de devenir invincible, et qui vous donnera également des munitions illimitées pendant un certain laps de temps. Un peu à la manière de
Painkiller, on devient ainsi une véritable machine à tuer, décimant les ennemis avec une barbarie d’une rare intensité… surtout pour un jeu basé sur la Seconde Guerre mondiale à vrai dire. En outre, vous ramasserez par endroits des kits de réanimation qui vous permettront même de revenir à la vie après être tombé au combat. On pourra donc se questionner encore longtemps sur l’intérêt de ces options dans un soft qui se veut réaliste, d’autant plus que le flot ennemi n’est jamais d’une densité infranchissable, même s’il est vrai que la seconde partie de l’aventure se révèle nettement plus corsée que la première, et ce, notamment du à l’arrivée de certains boss qui donneront lieu à des combats plutôt réussis il faut l’admettre. On le voit, les soi-disant nouveautés instaurées par ce
Medal of Honor ne sont pas franchement excitantes, lorsqu’elles ne sont pas carrément rédhibitoires. Il ne nous reste donc plus qu’à espérer que les développeurs auront su améliorer la technique du jeu pour proposer un rendu agréable et un moteur physique décoiffant, et ainsi rehausser l’intérêt de ce
Medal of Honor.
La guerre, c’est toujours aussi moche
Autant en finir de suite avec ce suspense digne des meilleures séries d’AB Productions, non la réalisation n’est clairement pas à la hauteur des capacités techniques actuelles. Pire même, on en vient parfois à se demander s’il y a véritablement eu un quelconque changement entre les trois opus 128 bits de la série. Les décors sont certes variés, mais la qualité de l’ensemble laisse trop à désirer, d’autant plus que la distance d’affichage devient parfois risible de par sa portée ridicule. Les ennemis bénéficient toujours de la même IA affligeante qui leur permet de vous louper à un mètre, mais jouissent également de la présence de nombreux bugs pour traverser allègrement les sols, tirer à travers un mur ou bien encore frémir sur le sol après leur mort jusqu’à ce que le CPU daigne enfin les faire disparaître. Et la liste est longue croyez-moi. On notera également de-ci, de-là quelques petits ralentissements, présents même jusque dans les menus du jeu c’est dire. Le moteur de jeu montre d’ailleurs toutes ses faiblesses dès la première mission du soft, l’animation est souvent hachée, les personnages manquent cruellement de polygones et les décors sont vides et ternes. De plus, les alliés qui vous accompagnent ont une fâcheuse tendance à vouloir jouer à votre place, si bien qu’il est parfois tout à fait possible de les envoyer au casse-pipe, tout en les soignant de temps en temps, et ainsi finir une mission sans tirer quasiment le moindre coup de feu. Le comble de la frustration.
Enfin, comment ne pas pester contre la faible durée de vie du jeu ? Six heures pour boucler les 4 campagnes qui composent le jeu c’est court, et ne comptez pas sur un éventuel mode Online pour relancer l’intérêt, les développeurs ayant jugé bon de ne pas en inclure. Quant au mode multi en écran splitté, je ne vous ferai même pas l’affront de vous en parler tant celui-ci relève du scandale. Bref de par sa réalisation désuète, ses bugs à foison, sa durée de vie minime, ses nouveautés douteuses et la relative répétitivité des missions, Les Faucons de Guerre contribue malheureusement à faire s’embourber encore un peu plus la série. Seuls la relative liberté d’action proposée et quelques passages réussis soutenus par une ambiance sonore tendance héros de la nation permettent au soft d’éviter de flirter avec les bas fonds du FPS sur consoles…