Après avoir pris un tournant radical l’année dernière, la série des Tony Hawk nous revient dans une version qui ne se prend pas au sérieux une seule seconde. Logique, puisqu’une partie de l’équipe de Jackass, Bam Margera en tête, fait désormais partie intégrante des péripéties de notre cher skateur Antoine Faucon. Que les puristes se rassurent, ce Tony Hawk’s Underground 2 propose aussi un mode scénario classique, d’où le clinquant slogan utilisé par Activision pour la promotion de son titre : « deux jeux en un ». Verdict dans les lignes qui suivent.
« Oulà, encore un Tony Hawk ! » s’exclameront certains. Et oui, le meilleur skateur du monde nous revient dans un sixième épisode de sa série vidéoludique si appréciée par les joueurs, qu’ils soient adeptes de la planche à roulettes ou non. L’année dernière,
Neversoft Entertainment a pris le risque de nous proposer un opus au ton complètement différent de ce qu’à quoi la franchise nous avait habitué. Terminé les enchaînements de niveaux sans saveurs, le soft nous plaçait dans la peau d’un jeune sportif désireux de devenir un véritable professionnel. S’inspirant du phénomène
Grand Theft Auto, avec notamment la possibilité de descendre de son skate pour aller gambader et grimper sur le toit des maisons, le titre, s’il avait réussi à intéresser de nouveaux joueurs, avait quelque peu déçu les puristes de la série d’Activision. Pas de soucis,
Neversoft Entertainmentt nous revient en cette fin d’année avec dans son sac la solution au problème : deux modes principaux complètements différents.
Viva la Bam !
Commençons par le plus intéressant (et accessoirement, le plus délirant), celui mettant en scène la team de Jackass. Alors que vous n’êtes encore qu’un jeune skateur plein de promesses au début de sa carrière professionnelle, le légendaire Tony Hawk vous invite à rejoindre son équipe pour une compétition dans laquelle vous devrez marquer des points pour votre escouade au travers d’épreuves plus déjantées les unes que les autres. L’équipe de Tony et celle de Bam vont s’affronter dans six des plus grandes villes du monde (de Boston à Berlin) au cours d’une compétition de skate « underground ». Son nom : le World Destruction Tour. Complètement scénarisé par l’intermédiaire de
cut-scènes bien souvent saugrenues, ce mode vous proposera des challenges tantôt classiques, comme atteindre un certain nombre de points, tantôt loufoques, comme jeter des tomates sur un certain nombre de passants. Chaque niveau intègre au total une vingtaine de défis différents, dont une douzaine cachés. Pour les découvrir, il faudra trouver votre coéquipier, un invité, ainsi qu’un skateur secret, tous trois dispersés dans des zones difficiles d’accès.
Le mode classique, comme son nom le laisse penser, s’apparente au mode principal des premiers
Tony Hawk. Pas de taureau à affronter et de passants à apeurer ici, il s’agit de remplir des objectifs simples : retrouver les lettres du mot SKATE, effectuer un combo d’une certaine valeur, faire le meilleur score, etc. Et à l’instar des
Pro Skater d’antan, le tout devra évidemment s’effectuer en moins de deux minutes. Les nostalgiques seront aux anges. Le titre d’
Activision fait également la part belle à la création, au sens large du terme. Du skateur au park, en passant par le graffiti et le trick, tout est ici personnalisable de A à Z et ce, via une interface relativement souple et accessible. Contrairement à la version PlayStation 2, cette version Xbox ne bénéficie pas de mode en ligne et il faudra donc se contenter d’un mode multijoueurs en écran splitté, certes très sympathique.
Nice ass, Jack
Côté
gameplay pur et dur, on retrouve fort logiquement tout ce qui a fait le succès de la série jusqu’alors, heureusement saupoudré de quelques nouveautés çà et là : le « Wall Push », qui permet au skateur de s’appuyer sur un mur pour prendre de l’élan, le mode concentration, qui permet d’enclencher une sorte de ralentissement façon Matrix afin de mieux visualiser ses tricks pour les exécuter parfaitement, et enfin, le «
Freak Out », permettant de lâcher sa frustration sur sa pauvre planche après une chute. A part ça, on redécouvre toujours la possibilité de quitter son skate pour aller se balader à pied, et éventuellement escalader quelques murs. A noter qu’il est désormais possible, un peu à la manière de
Jet Set Radio, de jouer les délinquants juvéniles en taguant les façades avec son propre graffiti, préalablement créé avec l’éditeur.
Sur le plan de la réalisation,
Tony Hawk’s Underground 2 fait figure de très bon élève. Graphiquement, si le moteur a peu évolué par rapport au dernier opus, et si l’
aliasing joue parfois les
guest stars malvenus, l’ensemble reste de bonne facture. La modélisation de Bam Margera, de son cher papa Phil Margera, de Wee-Man, ou encore de Steve-O est réussi, tout comme celle des différents environnements. L’animation des protagonistes est fluide et précise, et le
frame-rate flirte avec les sommets sans jamais montrer de faiblesses. La bande-son n’est pas en reste, et nous offre un mélange détonant des plus réussis (Faith No More, Jimmy Eat World, Metallica, Red Hot Chili Peppers, Frank Sinatra, etc.).
Vidéo Tony Hawk's Underground 2
9/10