Après une myriade d’opus parus sur Playstation 2 et sur Xbox, la série Dynasty Warriors fait un petit détour par la case PSP. Un soft tout en douceur vous vous en doutez.
La série
Dynasty Warriors (hormis le premier opus) a toujours laissé la part belle à des affrontements sauvages, mettant en scène des centaines de combattants dans une ambiance médiévale chinoise. Si sur PS2 et Xbox, la force du titre résidait dans cette capacité à offrir aux joueurs des luttes rageuses, le soft montrait clairement ses limites graphiques, notamment par des chutes de frame rate importantes malgré la présence d’un brouillard permettant habilement de masquer un clipping inévitable. La puissance de la PSP, bien qu’énorme, permettra-t-elle de fournir la même expérience que sur console ? Les développeurs ont-ils su trouver des astuces pour alléger les calculs et offrir un soft semblable aux versions 128 bits ? Réponse.
Un déroulement de jeu chamboulé
Une fois la partie lancée, l’habillage global du soft reste certes très sobre, mais l’affichage est une fois de plus d’une netteté irréprochable. Le premier temps de chargement est particulièrement long, mais ceux qui suivront derrière seront nettement plus courts fort heureusement. Outre le mode principal (Musou Mode), le soft propose également le Free Mode qui vous permettra notamment de revivre la mission de votre choix parmi les 7 batailles proposées. Il est également possible de visionner les généraux que vous aurez débloqués sans le mode Musou, ou encore de se les échanger entre joueurs. Vient ensuite l’indémodable mode options qui vous permettra de gérer la difficulté du soft, les commandes de jeu ou la présence ou non d’une barre de vie pour les ennemis. On espère donc que le mode Musou promet assez d’heures de jeu, car il est évident que le jeu ne brillera pas par la diversité des modes de jeu proposés.
Une fois le mode Musou lancé, vous devrez choisir parmi un court éventail de personnages, qui s’étoffera par la suite, chacun disposant évidemment d’un style de combat propre et donc de caractéristiques différentes. Si l’on pouvait s’attendre à un déroulement de jeu semblable aux opus consoles, il n’en est rien. En effet, dans cet opus, après avoir choisi les généraux qui vous accompagneront dans la mission (ceux-ci vous apportent notamment des améliorations physiques : force, vitesse…), vous devrez opter pour le chemin à prendre via les différentes cases qui composent l’aire de combat. Il est donc possible de parvenir au boss en préconisant le chemin le plus court, mais ce serait passer à côté de certaines cases bénéfiques, qui vous donneront par exemple un surplus de moral ou encore des ressources bonus. Le joueur est donc totalement libre de choisir sa voie et cela donne au soft un petit goût de stratégie des plus louables. De plus, les territoires acquis pourront tout naturellement être reconquis par l’armée adverse, vous faisant ainsi perdre le bonus alloué dans cette même zone, cruel dilemme alors de décider d’affronter le boss sans les bonus ou bien de revenir sur nos pas pour reprendre la zone. Une orientation stratégique bienvenue, mais qui pose toutefois bien trop rapidement ses limites. En effet, chaque action de jeu ne dure alors qu’une poignée de minutes et l’action frénétique propre à la série se voit ici sans cesse interrompue. Dommage.
La PSP mise à mal
D’un point de vue strictement technique, on retrouve le même
gameplay que sur console, à savoir un martelage constant du bouton Carré, en passant de temps en temps par les touches Rond et Triangle pour les attaques spéciales. Graphiquement, le soft propose des environnements d’un vide absurde, certainement de manière à pouvoir offrir cette très bonne modélisation des personnages, ainsi que leur conférer des animations très réussies. Les opposants sont nombreux, trop même, si bien que l’on aura très souvent droit à d’incroyables ralentissements de l’action, l’animation devenant alors terriblement saccadée, à la limite de l’injouable. Autre point noir à noter, la gestion de la caméra est d’une lourdeur sans commune mesure, ne prenant jamais la peine de se replacer derrière le joueur, il arrive souvent que l’on doive taper dans le vide, le personnage nous faisant face. Evidemment, il est possible de la recadrer manuellement en pressant L1, qui fait également office de parade, mais le fait de devoir être immobile pour cela rendra vite cette option obsolète. De même, il est vraiment dommage que la caméra soit placée aussi près de l’action, ce qui pénalise grandement le champ de vision. Il est également fâcheux de ne pas pouvoir profiter de l’écran 16/9 dans son intégralité, en effet, 1/4 de l’écran sera occupé par la carte des lieux.
Niveau jouabilité, le stick analogique est plutôt bien géré dans l’ensemble même si l’on éprouve bien souvent quelques difficultés à faire avancer notre personnage de manière bien droite. De même, parvenir à retourner son personnage est un calvaire, mais le faire se retourner lorsqu’il chevauche une monture (cheval, éléphant) est un véritable enfer. Enfin, comme ses prédécesseurs,
Dynasty Warriors PSP nous offre un brouillard constant, qui masque le clipping du décor certes, mais pas celui des ennemis. En effet, il n’est pas rare d’avancer et de voir apparaître un groupe d’ennemis à deux mètres devant soi. En ce qui concerne la durée de vie du soft, les développeurs nous proposent un total de 42 combattants à déverrouiller, mais une aventure cruellement courte et relativement facile dans son ensemble. On retiendra donc de cette opus PSP des graphismes en demie teinte, avec des personnages bien modélisés qui contrastent avec le vide intersidéral des décors, une approche de jeu différente bien que limitée, un
gameplay des plus classiques, très répétitif et victime de nombreux ralentissements, et donc au final un soft plus que dispensable, que seuls les fans les plus invétérés parviendront à apprécier.