Et de 10 ! Oui, ce FIFA 2004 n’est autre que le dixième épisode de la fameuse licence si chère à Electronic Arts. Un anniversaire que comptait bien fêter la firme canadienne en renvoyant une bonne fois pour toute son concurrent Pro Evolution Soccer 3 au placard. Objectif atteint ? Verdict de Jeux-France !
La guerre du meilleur jeu de football est devenue une habitude ces dernières années entre les deux géants
Electronic Arts et
Konami. D’un côté,
Pro Evolution Soccer rassemble les amateurs de simulation pure et dure, et de l’autre,
FIFA rallie les amoureux de licences complètes et de prise en main rapide. Pourtant, les ptits gars d’EA semble de plus en plus lorgner du côté du soft de
Konami. Le duel devient de plus en plus serré d’année en année et pour ce cru 2004,
FIFA a véritablement changé. Explications.
PESisation
Dès les premières minutes de jeu on remarque un net changement au niveau du gameplay. Le jeu est plus lent qu’auparavant, peut-être même plus lent qu’un
Pro Evolution Soccer 3, et l’intelligence artificielle des adversaires vous oblige à construire votre jeu. On joue donc en passes, cherchant la moindre faille dans la défense (qui au passage, s’organise plutôt bien). Le système Off the Ball, dont
Electronic Arts est si fier, ajoute un aspect considérablement plus technique au gameplay. Et même si diriger deux joueurs en même temps n’est pas chose aisée, le concept se révèle au final assez intéressant puisqu’il ajoute au soft un élément de plus influant directement sur la marge de progression du jeu. De même, les coups de pied arrêtés sont plutôt bien gérés, sans être toutefois aussi instinctifs que dans le titre de
Konami. La prise en main est plutôt déroutante au début pour un
FIFA, et l’entraînement vous ouvrira grand ses portes si vous souhaitez quelque peu vous améliorer et comprendre les différentes subtilités du jeu. Hélas, si le gameplay a fortement évolué, et dans le bon sens, il reste tout de même quelques défauts récurrents. Les frappes tout d’abord manquent clairement de finesse. Peu importe le placement du joueur, la balle a de très grandes chances d’atterrir à l’intérieur du cadre. Dans le même registre, on a remarqué que les joueurs ne préparent pas assez leurs frappes. La moindre pression sur la touche de tir déclenchera une frappe, quelque soit là encore la position du joueur. Autre point noir, la lenteur de changement de direction des joueurs qui rend pratiquement impossible le débordement d’un adversaire. Une initiative probablement prise dans le but d’apporter un plus au niveau simulation, c’est malheureusement raté. Résultat, on joue pratiquement uniquement en passes, et les exploits individuels sont impossibles. Un comble pour un
FIFA ! Mais dans l’ensemble, le gameplay reste tout de même de qualité (les changements par rapport à
FIFA 2003 sont flagrants), sans atteindre malheureusement l’intouchable
Pro Evolution Soccer3.
« Paris est magique ! »
Jouez à
FIFA 2004, c’est un peu comme être plongé dans le Stade de France lors de la finale 1998 de la Coupe de Monde. L’ambiance des stades est parfaitement retranscrite, avec près de 300 chants officiels de supporters. Le public réagit parfaitement à l’action, même si sa modélisation en 2D est plutôt limite. Les commentaires sont eux aussi parfaitement dans le ton, Remi Garde (commentateur de
Pro Evolution Soccer 2) et Grégoire Margotton remplissent comme il se doit leurs rôles. Les menus sont toujours agrémentés de musiques aussi variées qu’agréable, à des années lumières de la techno ultra rétro de
Pro Evolution Soccer 3.
Bouge ton corps
FIFA 2004 a également changé d’un point de vue technique. Les animations de nos milliardaires en short ont gagné en finesse, et sont nettement plus réalistes. Du côté de la modélisation, le constat est aussi positif même si le syndrome « grosse tête » est toujours de la partie. Les carrures ne sont pas vraiment différentes d’un joueur à l’autre, si bien que Toefting et Carrière semblent avoir le même gabarit. Les stades, nombreux, sont à l’image de l’ensemble, c’est à dire tout à fait réussis. Dommage toutefois que les quelques bugs d’affichage (notamment sur les sponsors ou les numéros des maillots) n’aient pas été corrigés et que des ralentissements fassent leur apparition de temps en temps.
La série ne déroge pas à sa règle d’or : proposer un maximum d’équipes et de championnats. Cette année, on ne retrouve donc pas moins de 10 000 joueurs pour 350 équipes. Les championnats sont eux aussi plus nombreux, avec l’arrivée de la ligue hollandaise et portugaise sans oublier les troisièmes et quatrièmes divisions anglaises. Au niveau des modes de jeu, c’est là aussi très complet. Le mode carrière, colonne vertébrale du soft, vous permettra à la fois d’être entraîneur et joueurs d’une équipe. Au programme donc, gestion des entraînements, marché des transferts, etc.
FIFA 2004 est aussi le premier jeu de football sur console à bénéficier d’un mode Online. Malheureusement, le service proposé par
Electronic Arts ne nous a pas complètement convaincu à cause de problèmes évidents d’optimisations (lag et problèmes de connexions). Espérons que ces défauts soient corrigés dans les prochains temps, car les quelques parties auxquelles nous avons pu participer étaient vraiment excellentes. Mais le soft d’EA souffre aussi d’oublis assez navrants. Pas de coupe du monde ou de coupe d’Europe possible, absence du Japon et des Pays-Bas, impossibilité de consulter le classement dans le mode carrière, ou encore absence d’un mode de configuration des touches.
Mais on s’amuse ou pas ?
A cette question existentielle qui concernent tous les types de jeux vidéo, nous répondrions oui. Certes, ce
FIFA 2004 possède encore un bon nombre de défauts, mais son gameplay amélioré, son ambiance extraordinaire, et encore son mode Online sont des atouts considérables.
FIFA 2004 plaira sans aucun doute aux inconditionnels de la série, qui auront devant leurs yeux un produit qui a clairement changé par rapport à ses prédécesseurs. Les amateurs de
Pro Evolution Soccer (dont je fais partie) préfèreront certes le gameplay plus instinctif de ce dernier, mais seront inévitablement sous le charme du mode online, et d’une bande-son à faire hurler les voisins. C’est indéniable,
FIFA est devenu un très bon jeu de football.