Peuple de JeuxFrance, Shadow of Rome entre aujourd’hui dans l’arène du test. Lèverons-nous le pouce ou bien achèverons-nous d’un coup de glaive ce nouveau titre estampillé Capcom ? Réponse dans ces quelques lignes.
Après nous avoir transporté avec brio et maestria dans l’univers des samouraïs avec la série
Onimusha, après le futur robotisé de la série
Megaman,
Capcom s’apprête désormais à nous faire revivre l’époque de la Rome Antique à travers ce
Shadow of Rome. Vous suivrez donc les aventures du centurion Agrippa, lequel apprend alors qu’il combat les forces germaniques que Jules César vient d’être assassiné. Pire encore, selon le Sénat, le coupable de cette tragédie n’est autre que le père d’Agrippa, Vipsanius. Pour prouver l’innocence de son père, Agrippa devra devenir gladiateur et pourra compter sur son ami Octavien qui, peu doué pour le combat, se chargera de recueillir des informations visant à disculper le présumé coupable. Ce beau duo sera également épaulé par la douce et moderne Claudia, sœur de Sextus, superviseur respecté d’une équipe de gladiateurs.
Morituri Te Salutant
D’entrée de jeu, la jaquette annonce la couleur en arborant fièrement un +18 en son coin inférieur gauche, ce qui n’est pas tellement choquant tant les
screenshots et les vidéos dévoilés par
Capcom laissaient présager d’un soft sanglant et gore. Autant le dire tout de suite, les amateurs d’hémoglobine seront servis. En effet, chaque coup d’épée porté laisse s’échapper des quantités de sang monstrueuses dans les airs. De plus, certaines armes vous permettront de décapiter, éventrer voire même de démembrer vos ennemis. Les combats sont ici retranscrits avec une férocité rare qui en impose énormément. L’intensité et la violence des combats contrastent totalement avec les cris de joie de la foule qui viendront même récompenser vos plus belles atrocités en vous jetant de nouvelles armes ou bien encore de quoi vous restaurer. Les développeurs ont même poussé le vice très loin puisqu’une fois votre ennemi dépecé, vous pourrez saisir sa tête ou encore ses bras pour vous en servir d’arme. Une violence inouïe, mais qui s’intègre cependant parfaitement à la barbarie que laissaient présumer les combats de gladiateurs. Chaque coup ou enchaînement porte également un nom dans
Shadow of Rome. Ainsi, le « Sculpteur de viande » vous sera décerné lorsque vous ferez voltiger plusieurs membres d’un seul coup, le « Volcan rouge » surviendra lorsque vous aurez pourfendu un adversaire en deux, quant à « l’Utopie du sadique », elle consiste à empaler un ennemi au sol alors que celui-ci se retourne de douleur après une malencontreuse amputation. Il existe en tout 200 techniques de ce genre dans le jeu, ce qui devrait permettre aux plus sadiques d’entre vous d’assagir vos pulsions les plus enfouies. Les différentes armes mises à votre disposition varient de l’arc au marteau en passant par l’incontournable glaive ou encore le sabre. Les phases de chars disponibles un peu plus loin dans l’aventure nous permettent de vivre des joutes fantastiques et remémorant le mythique Charlton Heston dans Ben Hur. Les passages avec Agrippa se révèlent donc jouissifs malgré une violence qui pourra en choquer plus d’un. Cela dit, on a la possibilité, dans les options, de configurer le niveau de violence ainsi que la présence ou non de sang.
Mais cette barbarie laisse aussi place à un peu de furtivité dès lors que vous incarnerez le jeune Octavien. Ici, point d’arme, juste votre logique et votre discrétion. Vous devrez par exemple vous faufiler dans le Sénat sans vous faire repérer. Pour ce faire, vous devrez attirer l’attention des gardes, les assommer, déplacer leurs corps, piquer des vêtements, etc. Attention cependant, car si vous vous faites repérer, un coup suffira à vous envoyer dans l’au-delà et vous serez bon pour tout recommencer. A ce propos, il est parfois assez frustrant de devoir recommencer un niveau entier pour une petite erreur commise en fin de parcours, mais passons. En revanche, l’intelligence artificielle des différents gardes étant loin d’égaler celle d’un
Metal Gear Solid par exemple, vous n’aurez bien souvent pas grand mal à vous faire oublier en vous cachant par exemple dans une jarre ou derrière un mur. Ces phases dites d’infiltration se révèlent toutefois moins abouties et prenantes que les joutes auxquelles on prend un immense plaisir à participer. Malgré des qualités de jeu indéniables, le soft de
Capcom pêche par endroits de certains désagréments plus ou moins pénibles.
Des défauts qui résistent à l’assaillant romain
Avant tout, le début du périple est sans cesse ponctué de temps de chargement et de
cut-scenes plus ou moins réussies. Ainsi, la première heure de jeu se révèle au final assez soporifique et la trame a un mal fou à se mettre en place. Après cela, les choses se démêlent un peu et l’on a nettement plus l’impression de « jouer » plutôt que de rallier un point A à un point B pour aboutir sur un temps de chargement qui donnera lieu à une énième
cut-scene. La caméra, quant à elle, est assez bien choisie notamment pour les phases en plein air. En revanche, dans les espaces confinés comme les couloirs d’une prison par exemple, vous n’aurez de cesse de recadrer celle-ci et de rechercher l’ennemi invisible qui vous pilonne à coup de lance. Le système de visée pour sa part s’avère assez inégal puisque s’il est efficace sur un champ de bataille, il devient tout de suite plus compliqué de
locker une cible en particulier dans un espace restreint. Graphiquement, le jeu fait dans ce qu’il y a de mieux sur PS2 malgré un
aliasing parfois un peu trop présent. De plus, la représentation de Rome est superbe et les différents protagonistes bénéficient pour la plupart d’un soin tout particulier, même si le manque flagrant de charisme d’Octavien fait horriblement penser à Raiden de par son physique et son rôle d’espion furtif.
Enfin, concernant l’aspect sonore du soft, les développeurs de chez
Capcom nous gratifient d’un Dolby Prologic II de qualité. Les musiques collent parfaitement à l’ambiance malgré leur relative répétition, et les effets sonores (dont les cris de douleur) sont excellents. Les puristes verront certainement une forme d’anachronisme en entendant César et les siens s’exprimer en anglais dans l‘Empire Romain tout comme certains pestaient d’entendre Jean Reno et Samanosuke parler anglais dans le Japon médiéval d’
Onimusha 3 : Demon Siege. Mais cela reste évidemment du domaine du chipotage perfide tant le jeu est prenant et original.