Death Stranding 2 est une œuvre prétentieuse, engluée dans sa propre mythologie absconse et lestée d’un scénario qui confond complexité avec profondeur. Là où le premier opus pouvait encore intriguer par sa nouveauté et son audace formelle, cette suite semble se perdre dans un fatras de dialogues cryptiques et de symboles vides de sens, comme si chaque plan cherchait désespérément à rappeler que oui, c’est du Kojima. Les références aux œuvres précédentes du créateur sont si appuyées qu’elles frôlent l’auto-parodie, sans jamais retrouver la finesse ou la pertinence d’antan.
Sous ses allures de fable métaphysique sur la connexion et le deuil, le jeu peine à dissimuler un récit bancal et artificiellement gonflé, où chaque moment "philosophique" sonne creux, comme dicté par un générateur de citations pseudo-profondes. Kojima, qui semblait autrefois en avance sur son temps, donne ici l’impression de se parler à lui-même, à travers un casting prestigieux qui récite des monologues lunaires dans des décors somptueux mais désincarnés. Death Stranding 2, au fond, n’est pas un jeu qui cherche à émouvoir ou à questionner: c’est un monument érigé à l’ego de son créateur, fascinant par moments, mais terriblement creux une fois le vernis retiré.