Ah … Gran Turismo… une des saga les plus célèbres du jeu vidéo. Cela faisait longtemps que l’on attendait la suite du magnifique Gran Turismo 3 et c’est chose faite avec Gran Turismo 4 « prologue ». Mais peut-on vraiment parler d’une suite ? Non, c’est une « semi-suite », un « prologue » à la suite digne de ce nom : Gran Turismo 4. Une mise en bouche en quelque sorte qui nous prépare et nous annonce le prochain chef d’œuvre de Kazunori Yamauchi.
Revenons en arrière et rappelons ce qui a fait le succès de
Gran Turismo. Tout d’abord,
GT c’est une simulation, une vraie ! Un mode arcade est disponible mais l’intérêt principal a toujours résidé dans le mode carrière qui consiste à évoluer dans son métier de pilote. Il vous faut passer les différents permis, acheter une voiture bas de gamme d’occasion, faire des multitudes de courses et gravir les étapes afin de finir riche propriétaire d’un garage de folie et champion des plus grandes courses mondiales. Au passage il faut acheter des pièces pour faire évoluer ses bolides, puis les repeindre, en acheter des nouveaux, etc.
Bref,
GT est pour ainsi dire le RPG des jeux de voiture et propose toujours des centaines de véhicules et des heures de jeux. Mais surtout, la recette de
GT c’est la beauté, un réalisme saisissant qui a toujours marqué les esprits et une jouabilité exemplaire.
Mais qu’en est-il de cet opus ?
Deux aspects primordiaux subsistent par rapport au précédent volet.
La claque graphique ! C’est tout bonnement impressionnant de réalisme. Les reflets sur les carrosseries, les décors, la physique des véhicules, on se croirait devant la télévision. Et les ralentis ! Incroyablement beaux et bourrés de détails. Seuls un peu de clipping et d’aliasing viennent jouer les trouble-fêtes mais c’est caractéristique à la PS2 (ce sera normalement gommé dans
GT4).
GT3 était déjà magnifique mais là, chapeau bas ! On ne peut que être admiratif du travail effectué.
La jouabilité est également criante de vérité. Selon le véhicule que vous conduisez, le pilotage diffère du tout au tout. C’est parfait, rien à redire en matière de simulation automobile. La vitesse de défilement est elle aussi très bien retranscrite selon le bolide que vous conduisez. A bord d’une Lupo, vous aurez l’impression d’être sur un vélo et vous serez frustré d’être pied au plancher et de saturer à 140 km/h/ mais à bord d’une Skyline sport vous serez cette fois-ci bluffé par l’impression de vitesse et vous pousserez des cris de joie tellement c’est bon d’être à plus de 300 km/h en quelques secondes.
GT4 « prologue » est réaliste, c’est indéniable, et c’est une vraie réussite aussi bien visuellement qu’au niveau de la jouabilité.
Pourquoi « prologue » ?
Et c’est ici qu’intervient le bémol…
GT4 « prologue » ne possède pas le fameux mode carrière. Uniquement un mode
arcade et un mode
entraînement.
Tout d’abord, le mode entraînement, est composé de 45 leçons qui vous permettront d’apprendre les rudiments du pilotage dans
GT. Des leçons variées et très bien réalisées rappelant les permis des précédents volets. A chaque leçon réussie vous débloquerez une voiture (celle qui vous aura servi au test) utilisable dans le mode arcade. Ce mode vous demandera quelque heures de jeu (environ 3 à 4 heures) et la rumeur, appuyée par les paroles des créateurs, court que vos permis passés dans cet opus vous serviront dans GT4 en gardant votre sauvegarde. Un mode intéressant et captivant, pas forcément facile mais dont on vient à bout assez rapidement.
Une fois ce mode accompli vous pouvez désormais vous amuser avec tous vos bolides (une cinquantaine) dans le mode arcade composé de seulement cinq circuits. Trois circuits sur piste où vous pourrez affronter des adversaires : le Fuji Speedway, le Tsukuba Circuit et New York. Ce dernier est magnifique et la ville de New York très bien retranscrite. Un circuit en solo contre la montre, le Citta Di Aria en Italie où vous pilotez dans des rues étroites, l’impression de vitesse y est saisissante. Et enfin, le Grand Canyon ou vous pourrez vous exercer au rallye sur terre.
En définitif, on est un peu déçu de la pauvreté des modes proposés, très contrastée avec la qualité de la réalisation du jeu.
Une démo de luxe ou un jeu à posséder ?
GT4 « prologue » ressemble en définitive plus à une grosse démo de
GT4 qu’à un jeu à part entière. En effet, il n’est distribué en France qu’à quelques dizaines de milliers d’exemplaires accompagné d’un DVD bonus sur les coulisses du jeu et avec une bande annonce de
GT4. Si vous êtes vraiment trop pressé de découvrir
GT4, vous pouvez débourser 40€ pour profiter du plaisir de jeu offert dans ce volet. Mais si vous attendez un vrai
Gran Turismo digne de ce nom qui vous offrira de longues heures de jeu, attendez
GT4. D’autant plus qu’à la vue de ce « prologue »,
GT4 promet d’être sensationnel ; et il y aura cette fois-ci une centaine de circuits et près de 500 véhicules dans un mode carrière que l’on attend de pied ferme, ainsi qu’un mode Photographe qui vous permettra de faire des clichés de vos ralentis.
Article rédigé par Benoit Boutinot