Déjà disponible sur PC, le très bourrin Broforce est maintenant accessible pour les joueurs PlayStation 4, apportant avec lui toute la quintessence des années 80.
Tout comme la trilogie Expendables s'est chargé de raviver la flamme d'une époque où la sueur et les muscles suffisaient à se défaire d'une armée, Broforce se montre comme la caricature même de tout ce qui squattait les bornes d'arcade à la fin des années 80, de Commando, à Ikari Warriors en passant par Contra (pour ne citer qu'eux). Le run'n gun donc, un genre qui a souffert de l'arrivée de la 3D mais qui s'est néanmoins maintenu dans l'ombre, avec aujourd'hui ce nouveau représentant suffisamment burné dans le ton, pouvant presque faire passer Gears of War pour un simulacre de réflexions pseudo-philosophiques dignes de certains J-RPG. Dans Broforce, ça cause pas, ça bute. Le gros drapeau américain flotte au dessus de nos têtes pour aller faire exploser tout ce qui n'est « pas assez » démocratique, nous laissant incarner des têtes connues mais non avouées des films d'action : Rambo, Terminator, Neo (Matrix), Mister T, Chuck Norris, Will Smith en mode MIB, Snake Plissken, John McClane, Ash, Conan, Ripley, Van Damme… Bref, du beau monde qui n'est pas là pour faire dans la demi-mesure, et ça ressent à l'écran.
La campagne si on peut appeler ça ainsi nous fait naviguer sur une world map en passant d'une mission à l'autre, toutes découpées en sous-niveaux demandant à chaque fois le même objectif : atteindre le final sans se soucier du reste. Explosions, corps démembrés, victimes en flamme qui hurlent, explosions, salve de missiles, boss (parfois), explosions et hop, on saute sur l'échelle de l'hélicoptère pour laisser une explosion derrière soi. Pas très fin mais pourtant, il faudra vite prendre en compte l'aspect die&retry et le besoin de lâcher le bouton de tir pour éviter de faire n'importe quoi. En premier lieu, on meurt en une balle donc il faut apprendre l'art de l'esquive et surtout avoir un sens de l'observation très rapide pour éviter les zones à tonneaux explosifs qui ont tendance à enlever une partie du décors et des vies humaines qui les entourent. Plus grave encore, la quasi totalité des éléments du décors pouvant être détruits, mieux vaut éviter de faire n'importe quoi au risque de vous retrouver bêtement coincé sans pouvoir avancer.
Cela n'empêche pas une progression rapide une fois la prise en main adoptée, ce qui n'est pas toujours très simple de prime abord. Certes, il n'y a que trois boutons (saut, tir, attaque spéciale) couplé à la possibilité de courir et de grimper sur n'importe quoi mais le simple fait de ne pouvoir tirer qu'à l'horizontale est presque choquante pour les habitués du genre qui ont retourné tous les Metal Slug. Il faut donc s'adapter à la situation, et plus encore par le fait que le casting a beau être ultra varié, chacun ayant son propre style (gatling, mitrailleuse, épée, dynamite, etc.), vous ne pourrez jamais choisir qui incarner. En effet, à chaque début de stage, on vous refile un perso au hasard parmi ceux que vous avez débloqué et s'il ne vous plaît pas, rien n'empêche d'aller sauver un prisonnier (une poignée par zone) pour obtenir une nouvelle vie et changer automatiquement de perso, là encore sans le choisir. Effet Kinder Surprise qui pourra s'avérer frustrant, surtout que certains sont tout de même moins intéressants que d'autres, mais un maintien dans ce trip de nervosité où il faut savoir faire face à tout ce qui se présente.
Pour autant, plusieurs reproches surgissent, à commencer par un coté « JV » limité. Alors on joue hein, c'est pas le problème, mais le contenu est livré de manière étrange : stages qui s'enchaînent bêtement et sans logique, aspect scoring en retrait, vies infinies (juste un retour au checkpoint ou au début du niveau en cours selon le compteur)… Un peu comme si derrière ce concept, on s'était contenté de fournir de fournir des stages à la chaîne sans chercher à véritablement « construire » un jeu un minimum cohérent dans sa forme, qui aurait d'ailleurs pu chercher à voir plus loin dans la variété des décors. Un multi à 4 (online et local) permet d'atténuer le coté répétitif, l'occasion d'augmenter drastiquement votre puissance de feu avec tous les effets pervers que cela implique : on n'y retrouve plus du tout à l'écran et tout le monde doit se partager les vies supplémentaires. Encore plus difficile qu'en solo, mais fun. En tout cas davantage que le mode Versus qui n'a pas grande utilité.
Les plus
Les moins
+ La testostérone incarnée
+ Le casting percutant
+ Et chacun son style
+ Bourrin, mais pas trop
+ Et surtout défoulant
- Le bordel en coop
- Le coté aléatoire parfois frustrant
- Manque une vraie structure
- Des modes (PC) ont disparus
- Un étrange lag à chaque début de niveau
Conclusion : Lettre d'amour à une époque méconnue des moins de 30 ans (sauf pour ceux qui se sont construits une culture), Broforce est d'une efficacité certaine le temps de quelques soirées, aussi bien seul pour les méticuleux qu'à plusieurs pour avoir la définition du mot « boxon ». Malheureusement, le manque de modes actuels et son scoring en retrait (par le coté aléatoire mais voulu) risque de limiter l'intérêt sur la durée. Fun malgré tout, mais peut-être pas aussi culte qu'on veut bien le laisser entendre.
7/10
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