Sony nous lâche sa nouvelle originalité. Pas sûr en revanche que cette dernière corresponde à toutes tranches de joueurs. Pas du tout même.
Quand l'éditeur a placé en ligne les premiers trailers de
Hohokum, il fallait se renseigner pour comprendre quoi que ce soit au principe. Une fois le jeu entre nos mains, il a fallu autant de temps pour capter où on se dirigeait. Classé définitivement dans le genre « autre », cette expérience nous lance dans un univers sans la moindre indication, ni aide. Pas même un pauvre HUD pour finalement comprendre ce qu'on fait là, ce que nous représentons et notre but. Une manière comme une autre de laisser libre court à l'interprétation de chacun, un peu lorsqu'on se retrouve devant toile symbolisant l'abstrait, que l'on demande « Et ça représente quoi au juste ? », et que son auteur habillé comme un Lagerfeld nous lance « Ce que vous en pensez ». Et nous, ce qu'on en pense, c'est qu'on dirige ici un spermatozoïde ayant mangé des champignons peu recommandables.
Donc on est un peu largué au départ à danser avec d'autres serpents en débloquant des couleurs jusqu'à activer un trou (?) vers un autre monde. Puis un autre, et encore un autre... On finit tant bien que mal par comprendre qu'il y a un truc spécial à faire dans chacun de ces mini-univers en adoptant une idée assez originale et bienvenue : alors que des milliers de jeux aiment vous confronter à une énigme en vous laissant vous débrouiller (plus ou moins) pour trouver la solution,
Hohokum vous laisse d'abord chercher où est l'énigme, avant de chercher à comprendre comment la résoudre. Seulement, vous comprenez alors très vite qu'il est très facile de se perdre. Déjà parce qu'on ne sait pas toujours quoi faire mais également parce qu'on ne sait tout simplement plus ce qu'on doit encore faire. Pas le moindre indicateur de progression, et vu que le titre se prête admirablement bien aux petites sessions, on finit avec le temps par oublier ce qu'on avait déjà fait et quels « mondes » sont déjà terminés au cœur de ce labyrinthe. Résultat, il est très facile de tomber dans l'ennui à force de chercher on ne sait quoi, et la magnifique patte graphique, esthétique et musicale n'y changera rien.
Les plus | Les moins |
+ Une œuvre d'art dans la forme
+ Le fait de devoir chercher soi-même le problème avant la solution | - Court
- Peut-être « trop » libre
- Faut aimer le trip... |
Conclusion : Hohokum est étrange. C'est presque par obligation qu'on lui met une note qui servira de moyenne tant le jugement se fera en fonction des goûts de chacun. Incroyablement contemplatif et hypnotique, le titre se montre en revanche très vite frustrant devant les problèmes d'équilibrage sur le genre même adopté, la balance étant susceptible de pencher très facilement vers l'énervement devant une liberté trop prononcée et des énigmes parfois trop ardues, cassant le rêve pour laisser la sensation d'une expérience ludique finalement très limitée.