«Il y a deux sortes de métaux dans cette casse : la ferraille, et les œuvres d'arts.
Si tu dois manger quelque chose, mange la ferraille. Ce qui se trouve en cet instant DANS TA BOUCHE, C'EST DE L'ART !»
Jeune talent prometteur dans le domaine de l'animation Brad Bird débute sa carrière chez Disney et à peine âgé de 14 ans, il réussit à décrocher un stage lui donnant l'opportunité de côtoyer des figures emblématiques telles que Milt Kahl, un des principaux animateurs de la société, qui a travaillé sur des films comme Blanche Neige et les sept nains, Pinocchio ou encore Bernard et Bianca. Après avoir suivi des études au California Institute of the Arts, il retourne chez Disney où il est recruté en tant qu'animateur principal pour le film Rox et Rouky. Plus tard il est rapidement licencié par Disney et s'oriente alors vers le petit écran, devenant consultant puis réalisateur sur des séries comme Les Simpson, avant de lancer sa propre série animée Family Dog, qui est basée sur un épisode de la série Histoires Fantastiques de Steven Spielberg.
À la suite de l’énorme succès du Roi Lion en 1994, plusieurs studios, y compris la Warner, tirent parti de cet engouement pour proposer leurs propres films d'animation. La Warner se tourne alors vers le talentueux réalisateur et lui propose dans un premier temps un scénario nommé «Ray Gunn» , un récit polar noir de science-fiction. Ce projet annulé et pensé en 2D à l’époque par la Warner sera plus tard ressuscité par Skydance en long-métrage d'animation 3d prévu en 2026 sur Netflix.
Désirant maintenir sa coopération avec Bird, la Warner lui suggère de se pencher sur un projet qui n'a pas avancé depuis un certain temps, Le Géant de Fer. Initialement imaginé comme une comédie musicale, Bird remanie complètement le projet proposant l'idée ingénieuse de situer l'intrigue dans les années 50, en plein milieu de la Guerre Froide, tout en exploitant la paranoïa ambiante de l'époque liée à la menace nucléaire. Il choisit également de focaliser l'histoire sur une thématique fondamentale de la science-fiction : l'émergence d'une âme dans une arme robotique.
En éliminant les éléments de la comédie musicale, Brad Bird introduit de nombreux personnages, tels qu'un agent du gouvernement et Dean, tout en transformant la mère d'Hogarth en une mère célibataire. En fin de compte, l'approche de Bird s'éloigne considérablement du livre qui l'inspire. La Warner avait beau valider les idées du réalisateur, niveau finance, c’était plus que limite, le projet est donc impacté par une baisse de budget, ce qui ne décourage pas Brad Bird pour autant en réalisant des prouesses sur le plan créatif que technique. En utilisant le logiciel After Effect tout en mélangeant des images dessinées à la main avec de la 3D pour le robot, Bird a pu compter sur l’aide de Joe Johnston (le réalisateur de Jumanji) qui a d’ailleurs conçu le design du robot.
Cette hybridation entre l’After Effect et les images dessinées ont créé un véritable contraste 2d/ 3d ou les intégrations du robot en 3D sont quasi invisibles. Si Brad Bird était à fond sur cette production, la Warner à carrément sacrifié sa promotion conduisant à un bide au box-office.
Si le film est toujours aussi agréable à visionner , Le Géant de Fer est une œuvre culte et admirable d’une richesse intéressante par ces thèmes matures , tant pour l’enfant que pour l’adulte , ces nombreux clins d’œil sont une vrai déclarations d’amour à la science-fiction.