Phillip Bradley Bird, alias Brad Birdest né le 24 septembre 1957 à Kalispell dans le Montana. Passionné par le dessin depuis toujours, c'est au cours d'une visite des Walt Disney Animation Studios à l'âge de 11 ans que le jeune Brad annonça qu'il voudrait devenir animateur. Il réalisa alors son premier court métrage d'animation, qu'il mit deux ans à terminer, Le Lièvre et la Tortue. Ce petit film lui valut d'être remarqué par Milt Kahl, animateur légendaire des Walt Disney Animation Studios qui devint son mentor. Néanmoins, Brad continua ses études et fut diplômé de la Corvallis High School, dans l'Oregon en 1975. Trois ans plus tard, Brad entra à la California Institute of the Arts (CalArts), dans la première année du programme de formation des animateurs. C'est là-bas qu'il fait la connaissance de nombreux autres futurs talents tels que Tim Burton, John Lasseter, Glen Keane, John Musker ou Ron Clements.
Brad Bird débute sa carrière en tant qu'animateur aux Walt Disney Animation Studios sur Rox et Rouky. Il quittera les studios avant même la sortie du film. Brad travaille alors sur de nombreuses séries animées au département animation, ainsi que sur deux films, Animalympics (1980) et The Plague Dogs (1982). En 1987 il crée la série animée Family Dogs avant de rejoindre les rangs de la célèbre série animée Les Simpson en 1989 pour laquelle il sera réalisateur de plusieurs épisodes ainsi que consultant durant huit saisons. Il rejoint ensuite les studios Warner au milieu des années 90 pour réaliser son premier long métrage d'animation, Le Géant de Fer (1999). Beau succès critique mais quelque peu boudé par le public, ce film marquera un tournant dans sa carrière, lui permettant d'acquérir une véritable reconnaissance artistique. C'est alors que John Lasseter l’aide a rejoindre les studios Pixar pour réaliser un nouveau long métrage. Après Les Indestructibles, Brad Bird récupérera la réalisation de Ratatouille avant de se tourner vers le film live avec le blockbuster Mission Impossible : Protocole Fantôme ou encore le film A la poursuite de Demain. Il retournera dans l’animation et réalisera plus tard la suite des aventures des Indestructibles en 2018.
Les premiers concepts des personnages des Indestructibles ont été réalisé plus de dix ans avant le début de la production. Épaulé par Lou Romano et Ralph Eggleston a la direction artistique, Teddy Newton et Tony Fuclie s’occupent tout deux de la création des personnages. L’artiste Teddy Newton a notamment travaillé très tôt sur le projet, réalisant même plusieurs collages, mettant en avant les couleurs de manière à les rendre plus stylisées. Il réalisa aussi des sculptures des personnages pour les artistes 3d permettant de mieux en comprendre les formes. Pour la toute première fois du studio, Les Indestructibles était le premier film incorporant tous des humains, le défi était de taille pour les animateurs de Pixar, et les personnages réalistes ont demandé un énorme travail surtout au niveau des chevelures en images de synthèse comme celle de Violet ou encore certaines musculatures de Bob. Le court-métrage « le jeu d’échec » en 1997 a d’ailleurs contribué à l’étude des mouvements pour aider au mieux les animateurs.
Pour créer les Indestructibles, Brad Bird puise un peu dans sa vie personnelle et s’inspire des films des années 1960 pour donner une vraie authenticité a son œuvre tout en créant une esthétique unique pour ce film et sa suite.
Brad Bird : "J’ai été inspiré par des séries et films d’espionnage tels que la franchise James Bond, Mission impossible, Des agents très spéciaux Notre Homme Flint ou encore le dessin animé d’aventures diffusé en prime time Johnny Quest. C’est l’alliance d’élégance et de décontraction propre aux divertissements des années 1960 que nous avons essayé de reproduire à l’écran."
"J’ai réalisé que ce qui m’intéressait le plus dans l’histoire, c’était la dynamique entre les personnages de la famille Parr, et non leur identité de super-héros. Je pense que les spectateurs se sont identifiés à eux et que c’est la raison pour laquelle ils les ont tant plébiscités. Les Indestructibles et Les Indestructibles 2 racontent avant tout l’histoire d’une famille."
L’ambiance atypique qui se dégage de ce Pixar a notamment été baignée dans des décors aux architectures très contemporaines avec cette petite touche futuriste qui se ressent dans la variété des environnements.
Ralph Eggleston le chef décorateur : "Notre objectif n’était pas de montrer les années 50 telles qu’elles ont existé mais telles que les gens se les représentent, en optant pour un style rétro-futuriste inventé."
"La justesse avec laquelle Brad a écrit les personnages et l’histoire nous a permis de créer un univers très caricatural. Nous n’avons pas cherché à créer un monde réaliste mais un monde vraisemblable, et sa vraisemblance est assurée par l’histoire bien plus que par les décors. Les personnages sont incroyablement authentiques – quand bien même les chevilles de Bob mesurent à peine plus de cinq centimètres de diamètre alors que ses épaules ne passent pas dans une porte !"
Dans sa suite sortit en 2018, le personnage d’Helen Parr alias Elastigirl est beaucoup plus mis en avant , un parallèle au premier film où on suivait le point de vue de Mr Indestructible. Par ailleurs, cette héroïne existait déjà dans une autre version issue des comic book Doom Patrol qui fut publié entre 1963 et 1968. Dave Mullins , un des chefs animateurs raconte la supervision du personnage dans les deux films à travers un processus de sa modélisation vers son animation 3d.
"Nous avons pu faire des choses qui étaient encore impossibles sur le premier film. Quand j’ai animé Elastigirl la première fois, j’avais défini mon propre cahier des charges, mes propres règles. Sur le deuxième, nous avons pu les appliquer et nous en servir comme base pour encore améliorer les choses."
"Le rig d’animation d’Hélène est capable de s’étirer, mais nous avons créé un second rig qui ajoute plein de fioritures à partir du rig créé pour Hank dans Le Monde de Dory et qui a également été utilisé pour la langue de Dante dans Coco"
Et comment ne pas parler du personnage de Jack-Jack , qui dans le premier film avait certes un rôle très secondaire pour ce révélé être très convaincant dans les Indestructibles 2, et c’est d’ailleurs Tony Fucile un des chefs animateur qui nous parle un peu plus en détail de l’étude des mouvements de Jack-Jack.
"Nous avons étudié la manière dont bougent les bébés. Ils ont toutes sortes de gestes particuliers que seule une observation détaillée permet d’identifier. La manière dont ils marchent sur leurs orteils, la façon dont ils se rattrapent quand ils tombent… C’est un mélange de capacités athlétiques quand ils parviennent à maîtriser leur corps, et de déplacement maladroit et d’équilibre chancelant quand ils n’y arrivent pas."
Si les Indestructibles de Brad Bird ont su captiver son public en 2004 par sa prouesse technique, sa bande son et son scénario, sa suite en 2018 reste une assez bonne continuité du sans-faute de l’époque, une époque légendaire pour le studio Pixar.
Mon film de Super-héros préféré. Et peut-être mon Pixar préféré aussi. Un monde et des personnages que j'aime tellement. La musique, le character design, l'ambiance, la sincérité des dialogues et situations...