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Je vous propose l'interview ( très moyenne ) par
Gamekult de
François Ruault, Directeur de la Division
« Entertainment & Devices » chez
Microsoft France.
Tout d'abord, peut-on fait le point sur les ventes de la Xbox 360 en France à la fin de l'année 2009 ?
François Ruault : L'an dernier, on avait eu une année capitale en Europe du Sud, y compris en France, où on a vendu plus de consoles que notre concurrent direct. Et en 2009, on ambitionne de rester sur les mêmes volumes que l'an dernier, indépendamment de la supposée crise. En base installée, on va franchir le cap des 1,6 million sans doute à Noël [l'interview a été réalisée le 18 novembre 2009, ndlr]. Là encore, en Europe, et pas seulement aux Etats-Unis, on a pris le leadership - c'est la nouveauté sur cette génération. A titre de comparaison, à la même période en France, la Xbox première du nom avait vendu environ 1 million de consoles, et on est déjà 60% au-dessus avec la Xbox 360. On assiste donc à une conversion des premiers arrivants, mais surtout une adhésion d'un nombre grandissant de gamers et de familles qui voient dans un produit à 200€ une console incroyablement versatile.
Sur quelle dynamique se situe la Xbox 360 en France par rapport à l'an dernier, en valeur cette fois-ci ?
En unités, on va donc faire peu ou proue la même année qu'en 2008 qui était une année historique avec 630.000 consoles vendues au consommateur final, pas distribuées. En valeur, si on prend les consoles, les jeux et les accessoires, là, on est en progression de plus de 20%. Et ce, après une année 2008 où l'on avait déjà eu une croissance de près de 30%. Ce qui rappelle que l'industrie du jeu vidéo est une industrie de l'offre qui est portée par l'innovation technologique, et ce marché est finalement réparti en assez peu d'acteurs. Si chacun de ces acteurs innove, et c'est notre vocation première, on peut faire bouger les lignes à intervalle régulier.
Concernant la partie software maintenant, quel bilan peut-on faire de cette année 2009 sur Xbox 360 ?
Je ne peux pas vous donner le détail, mais on est sur une croissance vertigineuse. On a des croissances à trois chiffres sur certaines catégories de produits. On peut certes dire qu'on a moins de jeux en cette fin d'année, mais ils performent tous un peu mieux à l'unité. La crise a rendu plus sélectifs à la fois les producteurs et les distributeurs et comme souvent, quand on se concentre sur moins de choses, on le fait mieux. Et si j'en juge les succès qu'on a connu avec Forza Motorsport 3 récemment, mais aussi Lips : Number One Hits ou encore Halo 3 : ODST, on est au-dessus des estimations que l'on avait fait, très largement.
Peut-on malgré tout avoir une petite idée des chiffres de ventes de chacun de ces titres dans l'Hexagone ?
On ne partage pas ce genre d'informations... Sachez juste qu'on est au-dessus de nos objectifs pour Forza Motorsport 3 par exemple. Nos objectifs concernant ce titre en particulier étaient déjà très ambitieux puisqu'ils étaient deux fois plus élevés que le précédent volet, et on est au-delà donc. Au sujet d'Halo, ce qui est intéressant, c'est de voir ce qu'on construit épisode par épisode, et ce que l'on voit, c'est qu'à mesure que la franchise se renforce, elle le fait de manière exponentielle. Tout simplement parce que c'est une communauté au-delà d'être un jeu. L'offre de jeux Microsoft a donc globalement été très dynamique sur la fin d'année, mais concentrée sur peu de titres. En parallèle de cela, on continue de miser énormément sur nos jeux partenaires. On a notamment extrêmement bien performé ces dernières semaines en collaboration avec Activision via un pack Xbox 360 Call of Duty : Modern Warfare 2. Et on continue de travailler très en proximité sur la musique en général où on avait un partenariat avec Electronic Arts et MTV Games pour The Beatles : Rock Band avec des chansons exclusives sur Xbox 360. En parallèle, on continue aussi notre partenariat très fort avec Activision pour Guitar Hero et DJ Hero. On a combiné ces deux titres avec un troisième qui est Lips pour faire des tournées sur les plages cet été, qui ont contribué à faire grandir ces franchises. Que ce soit dans la musique, dans Halo ou dans l'automobile, on a complètement changé de logique : on ne sort pas des produits, mais on crée une histoire dans la durée pour des communautés de fans de tel ou tel jeu. Et concernant Forza Motorsport 3 en particulier, on a pris le pas sur notre concurrent direct qui a connu des retards. Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui regardent ce qui est offert, et qui n'ont pas envie de se priver de simulation automobile et passeront donc à la Xbox 360 pour Forza 3.
Quel taux d'attache attribue-t-on à la Xbox 360 en France ?
Partout dans le monde, Xbox 360 a le meilleur taux d'attache de jeux. On est à plus de huit jeux par console à date dans le monde, et cela ne prend pas en compte les jeux Xbox Live Arcade bien entendu. En France, il se situe de mémoire autour de 6 ou 6,5. Cela s'explique par trois choses : l'avantage de base installéé fait que les développeurs vont plus spontanément sur notre plate-forme. Nous avons aussi développé chez Microsoft des outils pour les développeurs qui sont particulièrement simples comme XNA. On peut donc développer plus aisément et avec moins d'argent sur Xbox 360 pour un résultat identique. Enfin, au travers du Xbox Live, on a un canal d'exposition des jeux qui est extrêmement dynamique.
L'offre Xbox 360 en cette fin d'année 2009 s'est recentrée autour de deux modèles principaux : l'Arcade et l'Elite. Lequel se vend le mieux ?
Sur cette fin d'année, on est extrêmement agressif sur le pack Elite, puisqu'en ce moment, on peut acheter l'Elite avec deux jeux pour 249€ moins 40€ dans le cadre de notre offre de Noël. Et effectivement, on a vu une très forte accélération des ventes depuis que l'on a mis en place ce dispositif. Côté répartition, à cette période de l'année, c'est très largement au bénéfice de l'Elite étant donné qu'elle est très abordable à près de 200€ donc - je vous rappelle qu'elle a été lancée sans jeu à 440€ il y a deux ans à peine. Le ratio avec l'Arcade, c'est environ un pour trois. l'Arcade, actuellement, est à 199€ (moins 20€ avec l'offre de Noël) pour la console et deux jeux qui sont Pure et LEGO Batman. La nouveauté par rapport à l'an dernier sur l'Arcade, c'est qu'on a changé notre technologie de streaming de vidéo sur le Xbox Live. Si vous achetez une Xbox Arcade à 179€ à Noël, que vous la branchez sur Internet, vous pouvez avoir accès à la VOD. La technologie permet en effet de streamer de la vidéo en haute Définition sans avoir besoin de la télécharger sur support physique.
Côté prix justement, la Xbox 360 a connu de nombreuses baisses depuis ses débuts. N'est-on pas arrivé à un seuil psychologique ?
Aux alentours de 200€, c'est effectivement très accessible. Ça reste un produit très sophistiqué nécéssitant environ 500.000 composants. On est sans doute arrivé à un palier autour de 200€, et on change de braquet mentalement en disant : on préfère investir pour innover au travers du software et du service avec Xbox Live pour enrichir en permanence l'expérience client. On a la chance, quatre ans après l'introduction de la Xbox 360, d'arriver à un nombre de consoles qui nous permet d'abaisser les coûts. On passe l'intégralité de cette réduction des coûts au client final. Cela nous permet d'être les mieux positionnés à 200€. A vrai dire, on pense que le client regarde les choses de manière très rationnelle, et se dit : "Pourquoi j'irai acheter une marque, fut-elle connue et quand bien même j'ai pu être attaché à celle-ci, pour 100€ de plus quand je peux mettre ces 100€ dans du contenu supplémentaire ?" Il y a aussi une vraie révolution en cours : on est passé d'une génération de la possession à une génération de l'accès. C'est une transformation générationnelle qui s'est opérée sur la musique et qui s'opère sur l'ensemble des contenus culturels. Donc, on répond technologiquement à cela avec un hardware très évolutif, très ouvert, que l'on va rendre encore plus riche de contenu et encore plus accessible. C'est ça notre stratégie, elle est ultra simple, et c'est ce qui nous rend extrêmement confiant pour les années qui viennent.
Puisque l'on passe en revue les différents aspects de la Xbox 360, quel contenu est le plus populaire sur le Xbox Live ?
C'est toujours le jeu en ligne auquel sont ajoutés les jeux d'arcade et la vidéo à la demande qui décolle complètement. Et pourquoi on a pris une position très forte sur la vidéo à la demande ? C'est tout simplement parce qu'on n'est pas les seuls à en être les promoteurs. L'ensemble des fournisseurs d'accès Internet ont des offres de VOD, le véritable avenir et la véritable croissance de la vidéo Haute Définition sont donc portés par la VOD. Le débat Blu-ray, pas Blu-ray, est loin derrière nous. Le client final a déjà tranché et quand il veut accéder à des vidéos, puisqu'il fait partie d'une génération d'accès, il se dirige vers la VOD. Enfin, concernant le Xbox Live, 50% des consoles vendues en France sont connectées à Internet et encore 50% de celles-ci ont un compte gold.
Si je comprends bien, on ne verra donc jamais de lecteur Blu-ray sur Xbox 360 ?
Non, parce qu'on n'y croit pas. Pourquoi avoir à un moment proposé un lecteur physique supplémentaire [le lecteur externe HD-DVD, ndlr] ? C'est parce qu'on avait un doute sur la nécessité d'un support physique et je pense que la génération qui regardait les consoles à ce moment-là partageait ce doute. Le Blu-ray va trouver son audience, mais on voit aujourd'hui dans les chiffres que sa diffusion est très confidentielle. C'est une part infinitésimale des ventes de DVD : sur la somme des DVD vendus pour cette année, on est à moins de 5% de Blu-ray. C'est plus une histoire de génération, l'une est attachée au support physique, mais tout va en sens contraire... Si j'ai le choix de télécharger de la VOD, c'est quand même plus pratique que d'aller chercher un support physique. Je pense qu'il ne faut pas aller contre le sens de l'histoire. Encore une fois, les fournisseurs d'accès à Internet sont les premiers moteurs de l'explosion de la VOD, c'est leur intérêt et ils vont continuer de pousser cela. Nous venons amplifier le mouvement avec les partenariats que nous avons scellés, et l'écologie va dans ce sens autant que le support physique pose des problèmes d'encombrement. Je vais prendre une image un peu caricaturale mais qui est juste : 500 films, si je les stocke dans un meuble, c'est un meuble qui va faire à peu près 2 m de long sur 2 m de haut et 30 cm de profondeur... Ça fait 60 cm² [au sol]. Vous voyez où je veux en venir ? Surtout si l'on prend le coût du mètre carré à Paris par exemple... Alors, ce qui vous coûte le plus cher si l'on reste sur le modèle physique, c'est l'emplacement de vos DVD. Indépendamment de l'empreinte écologique, c'est une aberration économique.
Pour rester dans le dématérialisé, peut-on faire un bilan sur la partie Games on Demand du Xbox Live ?
Pour les jeux plein sur Games on Demand, on a une philosophie extrêmement simple : la fenêtre de tir de distribution des six premiers mois appartient à la distribution physique parce qu'on pense qu'ils peuvent jouer un rôle de conseil mieux que personne. Et bien souvent, cette même distribution - qui craint la dématérialisation - ne veut pas non plus matérialiser ses stocks au bout de six mois pour des titres dont la rotation est insuffisante. Donc, je pense qu'on arrive à résoudre la quadrature du cercle avec le Games on Demand, c'est-à-dire qu'au moment où la distribution physique n'en voudrait plus, on dématérialise. Mais on permet quand même à la distribution physique de les vendre au travers des points. L'éditeur s'y retrouve aussi : alors que son jeu devrait être théoriquement mort puisque condamné à quitter les linéaires, il retrouve une nouvelle vie dans un linéaire virtuel.
Et s'agissant de l'éternel débat au sujet des prix des titres dématérialisés qui pourraient être moins élevés que pour les jeux physiques du fait de l'absence de production d'une boîte ?
Qu'est-ce qui coûte cher dans un jeu ? Ce n'est certainement pas la production physique. Une boîte à produire, c'est un à deux euros, donc ce que l'on rémunère quand on achète, c'est le travail de l'équipe de développement. C'est tout.
Passons à un autre sujet, qui concerne toutefois toujours le monde en ligne.
Comment expliquez-vous que si peu de MMO sortent sur Xbox 360 par rapport à tous ceux qui ont été annoncés ces dernières années (Age of Conan : Hyborian Adventures, All Points Bulletin...) ?
Je n'ai pas le sentiment qu'on en ait annoncé beaucoup... Mais encore une fois, quand on écoute et quand on observe le marché, on ne peut pas lui demander d'avoir un comportement non naturel. Et sur le jeu MMO, c'est clairement le PC qui est la plate-forme par défaut. Il n'y a rien qui coince sur Xbox 360, c'est exportable technologiquement, mais je pense que les gens sont habitués à jouer aux MMO sur leur PC.
Le Xbox Live vous a également permis de bloquer récemment et définitivement l'accès au service à un large nombre de consoles piratées, ou ne respectant pas les règles d'utilisation. Le piratage reste-t-il un phénomène de niche sur Xbox 360 ou prend-t-il une nouvelle tournure ?
Je crois que si les prix sont convenables, les gens sont suffisamment intelligents pour comprendre qu'à long terme, il faut s'auto-réguler. Maintenant, il ne faut pas non plus se voiler la face, le piratage existe, et on va l'approcher avec une grande sévérité. Il y a des actions régulières qui vont en ce sens, et d'autres qui sont en chantier. C'est le cas pour Microsoft mais aussi pour nos deux concurrents, en l'occurrence partenaires sur ce genre de sujet [l'interview a été réalisée avant le premier jugement de l'affaire des linkers pour Nintendo DS en France, ndlr] puisqu'on se pose les mêmes questions en tant qu'industrie. Les premiers concernés et les premiers à en être préoccupés sont les utilisateurs finaux et les clients, puisque si l'on tarit la source, à un moment, on ne jouera plus qu'à un seul jeu et non à mille. Les éditeurs sont aussi très concernés et sont en quête de business model intéressants et de nouvelles manières dont sont structurés les jeux. A terme, le fait qu'il y ait des contenus épisodiques est commandé par la tentation du piratage que peuvent avoir certains. Si vous n'avez pas de barrière mentale à le faire, vous pourrez pirater sur notre plate-forme - bien que ce soit difficile -, mais si vous ne pouvez du coup pas avoir accès au reste, alors, ça change tout. La partie online est une excellente réponse face au piratage, qui prémunit tout le monde contre une minorité de gens. On ne peut en tout cas pas tolérer le piratage, qui menace un business à l'origine d'emplois partout, y compris en France. Tout le monde est en tout cas suffisamment mature pour se poser les bonnes questions. Il y des réponses industrielles, des réponses techniques, des réponses légales et des gens qui ont suffisamment de morale et de conscience, et la combinaison de tout ça fait que ça peut être contenu et réduit.
Avant de passer au PC, j'aimerais aborder un autre point sensible : celui du taux de retour des Xbox 360 qui a encore défrayé la chronique tout récemment...
(Il s'énerve un peu) C'est un point que je ne commenterai pas. C'est de l'histoire ancienne. On a investi un millard de dollars pour résoudre cela, c'est derrière nous...
Passons du coup au PC. Quelques semaines après le lancement de Windows 7, peut-on dire que celui-ci est un succès en France ?
On n'a jamais vendu un O.S. aussi vite chez Microsoft, on est en train de dépasser tous nos records. Je crois que c'est lié à la manière dont on a amené le produit en amont : c'est un produit que l'on a construit avec les clients notamment grâce au feedback de millions de bêta-testeurs. Il y a aussi la dynamique des PC sur cette fin d'année, qui est intimement liée à Windows 7. Dans les sept premiers mois de l'année, on était sur un marché décroissant du PC en volume comme en valeur. Et si vous prenez la période d'août à maintenant et la projection que l'on fait jusqu'à la fin de l'année, c'est un marché qui sera en croissance, peut-être même à deux chiffres. C'est à la fois le reflet des manufacturiers qui ont été incroyablement innovants et de l'arrivée de Windows 7 qui est un moteur incroyable. Il rend non seulement très rapide et très puissant les machines qui sortent et qui sont de toute façon par définition déjà puissantes, mais aussi les machines plus anciennes. Si j'ai un PC qui a un an ou deux et qui est compatible Windows 7, quand je vais installer ce nouvel O.S., il va aller une fois, une fois et demie ou même trois fois plus vite ! Donc il y a en réalité deux dynamique dans le PC : les nouveaux PC, soutenus par l'innovation, et le marché actuel des PC qui n'ont pas encore été upgradés en Windows 7. Et un gamer sur PC a précisément besoin de ce gain offert par Windows 7, qui peut par exemple lui sauver la vie dans un MMO...
Mais concrètement, en termes de ventes ?
Il y a deux manières de lire les ventes : celles des nouveaux PC (avec Windows 7 intégré) et la partie Windows 7 en boîte. Sur ce dernier segment, on a triplé nos objectifs de ventes par rapport à nos estimations, et ce, partout en Europe. Tout ce que l'on avait prévu de vendre dans les neufs premiers mois a été vendu dans le premier mois. On est donc en période de reproduction très intense.
Côté jeux vidéo sur PC, qu'est-ce qui explique selon vous le manque de dynamique sur cette plate-forme ? Peut-on toujours blâmer le piratage ou s'agit-t-il d'autre chose ?
(Il réfléchit) C'est compliqué de répondre à votre question. Je pense que c'est la combinaison de plein de facteurs. Il faut un relais d'innovation sur le jeu PC. Cela fait un petit moment qu'il n'y a pas eu une grosse révolution de contenu sur ce support depuis le MMO. Il y a de toute façon 500 millions de joueurs sur PC dans le monde, c'est un marché très supérieur à la somme de toutes les consoles, donc personne n'a réellement détourné ses yeux de cette opportunité. Je pense en tout cas à R.U.S.E. sur un PC Windows 7 tactile, elle est peut-être là la révolution dont on parlait : c'est juste bluffant. Avec ce genre de titres, on pourrait avoir un marché du jeu sur PC qui décolle. Comme partout, il faut savoir prendre des risques.
On a pourtant l'impression que Microsoft s'est retiré petit à petit du jeu sur PC avec l'absence de portages sur PC de suites phare comme Fable 2 par exemple ?
Au contraire, ces dernières années, à chaque fois que l'on pensait que c'était pertinent, on a fait une version PC de nos jeux Xbox 360. Ça dépend des titres, si on estime qu'on a fait le plein sur Xbox 360 ou non, et si l'opportunité est faible ou pas. Gears of War premier du nom est bien sorti sur PC, mais c'est au titre le titre, et nous fabriquons et distribuons sur la plate-forme Xbox à peu près 20% des jeux, donc 80% des titres sont faits par des tiers. Et nous, nous faisons les outils pour leur permettre de les porter sur PC.
Lancé récemment aux Etats-Unis avec deux magasins, l'un en Californie et l'autre en Arizona, les Windows Store semblent rencontrer un certain succès. A quand leur arrivée en France ?
Réponse courte : pas de date, pas de projet, et on n'a pas encore choisi entre l'Europe et l'Asie après les Etats-Unis. On est encore en pleine phase d'apprentissage outre-Atlantique...
Venons-en maintenant aux projets pour Microsoft et la Xbox 360 en 2010. Quels sont-ils ?
C'est continuer de faire ce que l'on fait pas mal, rester et être compétitif, mais aussi d'être pertinent à la fois pour les fans de jeux vidéo et pour un public plus large. On le fait dans l'élargissement des contenus du Xbox Live et dans l'annonce qui a été faite sur Natal. C'est encore continuer à travailler très en amont avec les studios qui développent sur Xbox 360 pour enrichir et simplifier les outils de développement. Nous sommes fabricants d'une console, et les deux autres responsabilités qu'on a au travers de Microsoft Games, c'est de faire entre cinq et dix jeux par an qui donnent envie de cette console. J'en reviens au métier premier de Microsoft : c'est le software, un amplificateur de talent... Je pense que la conversation que l'on a, si on l'avait eu il y a ne serait-ce que cinq ans, cela aurait été surréaliste (rires). Ça fait plaisir, ça prouve juste que nos concurrents et nous-mêmes poussons en permanence les frontières de ce marché. C'est à nous de le faire, de pousser les limites, ce qui nous affranchit d'une certaine manière d'une fluctuation de l'économie ou de la crise, en l'occurrence. Et ça nous permet in fine d'être en croissance à la fois pour la partie jeux de Microsoft mais aussi pour la société globale, et de réinvestir. Pour rappel, Microsoft investit chaque année 9 milliards de dollars en recherche et développement.
On vient justement d'évoquer le projet Natal, certainement votre projet le plus ambitieux pour 2010. Reste-t-il associé au grand public ou peut-on espérer voir des jeux typé gamer utiliser cette nouvelle interface ?
Natal rajoutera des fonctionnalités à des jeux gamers comme les FPS. De ce point de vue, si je suis dans Call of Duty : Modern Warfare 2 par exemple, envoyer une grenade, c'est peut-être plus intéressant de le faire directement en réalisant le mouvement avec son bras, que Natal reconnaisse cela et la force à laquelle je l'envoie. Pour autant, pour les phases de tir, je conserve la manette pour une précision très pointue. On aura aussi des jeux 100% Natal avec des licences très connues ou révolutionnaires - j'ai un ou deux titres en tête qui sont fascinants parce qu'en abaissant la barre de la manette, on peut créer des univers moins contraignants. Enfin, on aura à l'opposé des jeux sans fonctionnalité Natal. Et entre les deux, des titres qui vont donc combiner les deux si c'est pertinent. La Xbox 360, c'est en quelque sorte le meilleur des deux mondes avec Natal. Il y a des choses qui étaient très intéressantes dans la Wii, mais il ne fallait pas répliquer exactement ce qui a été fait et aller un cran au-delà. Natal permet cela. On a par ailleurs surtout parlé de reconnaissance des mouvements jusqu'alors, mais la reconnaissance vocale, c'est d'une richesse inouïe. Natal utilise un micro multi-couches qui va déceler une voix à l'intérieur d'un son ambiant et une voix c'est une signature. Natal, c'est donc la reconnaissance d'une voix, d'une personne, et d'un corps, d'un mouvement, puisque quand vous arrivez devant Natal, il reconnaît non seulement 40 articulations mais aussi le gabarit qui va autour, ce qui ne peut appartenir qu'à une seule personne.
Et j'imagine que tout cela débarquera à la fin de l'année prochaine ?
L'ambition, même si elle n'a pas encore été officielle, est d'être du bon côté de Noël l'an prochain, oui. Mais ça ne nous appartient pas entièrement puisque aujourd'hui, pratiquement tous les développeurs de jeux vidéo ont des kits et développent sur Natal. On va donc se caler sur leur calendrier et pousser les meilleures innovations avec eux l'an prochain. Une chose est sûre, si on doit acheter une console à Noël cette année, il vaut mieux faire le bon choix et ne pas se priver de Natal dans un an.
Toujours pour 2010, j'imagine que l'ambition de Microsoft reste de repasser devant la PS3 en France ?
Au moment où l'on parle, la base installée de la Xbox 360 correspond à 95% de celle de la PS3. On fait jeu égal ou presque, ce qui pour nous est extrêmement satisfaisant en France, même si on a l'ambition de repasser devant. On était l'an dernier pendant huit mois devant notre concurrent direct. Ils sont repassés devant nous durant l'été, et depuis un mois [l'interview a été realisé le 18 nov ndlr], on a récupéré 12 points de parts de marché... La grosse bataille se situe dans les trois mois à venir, mais je pense qu'on a sans doute chacun - mais nous en particulier - quelques bons atouts dans notre jeu. Mondialement, cette génération est à l'avantage de Microsoft, de même qu'en Europe, tandis qu'en France, on fait jeu égal. Rappelez-vous, il y a cinq ans, on était dans un ratio de quatre pour un sur la génération précédente...
Dernière question bonus : comment expliquez-vous que la PS3 a été élue meilleure machine de l'année 2009 devant la Xbox 360 lors de nos Gamekult Awards ?
Je pense que médiatiquement, ils ont beaucoup investi. Ils y étaient un peu contraints en même temps puisqu'on avait pris l'ascendant quelques mois auparavant. Je pense qu'ils ont très bien géré leur transition produit. Maintenant, pour être un peu plus critique, la réalité, c'est que le produit n'a pas changé, que l'offre de jeux reste inférieur à ce que l'on propose, et que le Xbox Live est très largement supérieur au PlayStation Network. Donc, ce qui est discriminant en réalité, c'est le travail autour de la perception de la marque, et là, je salue le travail admirable qui a été fait en matière de marketing. Mais je veux croire que les clients sont de plus en plus rationnels et font de mieux en mieux la part des choses entre ce qui est de l'ordre de la perception des choses et la réalité de l'offre. Notre travail, c'est du coup de travailler sur cela, nous améliorer en matière de marketing et on peut toujours y parvenir, sans toutefois perdre de vue que, s'il y a un bien un endroit où l'on doit investir d'abord et avant tout, c'est sur les contenus et sur l'expérience. C'est ça qui nous fera gagner sur la durée. Tout cet argent qui a été investi pour une transformation du hardware est autant de ressources qui n'ont pas pu être investies dans le développement de jeux, notamment de voiture, et qui nous a ouvert une opportunité sur Forza Motorsport 3. Ça reste un métier de contenu, d'expérience, on ne peut pas gagner toutes les batailles. C'est sur la durée qu'il faut s'inscrire. Ce sont des écosystèmes sur lesquels on investit plusieurs milliards sur 10 ans, il faut être agile, se chausser de baskets légères et si on se remet en cause à intervalles réguliers, on gagne à coup sûr.
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publié le 21/12/2009 à 18:57 par
funkenstein
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commentaires (32)
on va bouger son boule en dansant, chantant et tuant des teletubbies jaunes fluos en 2010 histoire d'etre encore plus original que d'habitude
George Fornay reste humble, il ne tire pas sur les autres ouvertement, il dit même du bien de Nintendo, il est calme et ne monte pas sur ses grands cheveaux, pourtant Dieu sait que je ne le porte pas dans mon coeur depuis la période Dreamcast, mais avec la PS3 il est d'une zenitude assez exemplaire, et ce quelque soit les ventes de la machine, quelles soient bonne ou mauvaise
Il aurait pu aussi ne rien dire, ne pas citer les conccurents est également une technique marketing très connus, je suis même d'ailleurs étonné d'entendre Fornay citer Microsoft et Nintendo.
Nintendo à toujours été un conccurent pour Sony, voir même le plus important.
Maintenant la phrase est peut-être aussi sortie de son contexte vu comme c'est gros, c'est pas parce qu'il trouve que la Wii et la cible visé sont différente de la PS3 par hasard ?