Amateur de sons groovy qui pulse et de cartoon complètement barré, à la limite du politiquement incorrect, Primus est fait pour vous!

Groupe de funk metal /alternatif américain dirigé par le charismatique Les Claypool (on parle souvent de guitar hero pour désigné les plus grands musiciens de guitare, ici, Claypool est un bass hero), Primus s'est constitué un univers atypique entre influence cartoonesque de chez Tex Avery et militantisme (pas autant que pour Rage against the Machine cependant) qui traite de divers sujet très sérieux avec un ton décalé et des lyrics complètement ouf. L'armée et la justice défaillante des USA s'en prennent un coup (Sgt. Baker, Too Many Puppies), la drogue (Lacquer Head) ou encore le plagiat (Year Of The Parrot) sont aussi évoqués.

Sur Tommy the Cat, issue de ce qui reste probablement le meilleur album du groupe (Sailing the Seas of Cheese sorti en 1991), Primus met en exergue la quintessence de leur style: le tapping (action de tapoter sur les cordes d'une guitare au lieux de les "gratter") de la basse de Claypool balance du groove à plus savoir quoi en foutre tandis que son chant, carrément bargot et s'apparentant plus à de la narration d'histoire comique nous enferme instantanément dans un univers où le haut et le bas se confondent, où on finit la tête à l'envers. Ces accélérations syllabiques qu'on croiraient sortie de la bouche d'un échappé de l'asile, cette basse ronflante en arrière fond, le clip qui nous montre un barman en train de s'exploser la tronche au verre de lait dans un bouge où est censé se réunir un gang de matou peu recommandable... toute cette musique est tarée!

S’il ne saurait prétendre à boxer dans la même catégorie que les Steve Harris, Lemmy, Robert Trujillo et autres bassistes monstrueux par leur rapidité et leur dextérité, Les Claypool demeure un bassiste d’exception, chef de file d'un groupe de zouaves originaire de San Fransisco!

Si l'avant-dernier album des légendaires Scorp' : Humanity Hour 1, avait divisé les fans (comme ce fut le cas avec Pure Instinct en son temps ou encore Crazy World) à cause d'un nombre un peu trop grand de ballade pas forcément toutes très heureuses, qui faisait de l'album un ensemble un poil mou et redondant (quand bien même il y a quelques belle pistes du genre, comme We Will Rise Again), reste tout de même d'autres pistes du même album qui nous font penser que les teutons n'ont pas perdu leur couilles tout à fait.

Parce que bon, quand même! Comme il dirait le Manu.

3 2 1 par exemple, remet les pendules à l’heure avec un hard-rock bien balancé, pêchu voir même grossier et violent au vue du son de guitare qui résonne et qui martèle nos tympans. Un riff bien lourd (que certaines mauvaises langues apparenteront à un riff Néo) augure ce titre, puissant et gras, sans concessions. Le refrain harangue avec son "Are You ready To Rock ?!" fédérateur. Taillé sur mesure pour la scène, on retrouverait presque notre headbang de nos 20 ans avec ces vieux salopards du hard-rock qui sont en activité depuis 1965, les bougres (sauf qu'à l'heure où j'écris ces lignes, ils sont à la retraite bien méritée, mais faite comme si ) !

Un véritable souffle d'air frais et d'authenticité devant cette galette généralement trop garnie de musiques lissées au maximum due à la participation de Desmond Child (Aerosmith, Alice Cooper) à l'écriture et à la production en lieux et place du désormais mythique chanteur à la voix cristalline Klaus Meine.