Bonjour à tous,
En ce 14 Mars 2012, la fin du Jeu Vidéo tel que nous l'avons toujours connu à sonnée, Journey vient de l’anéantir.
Journey. L’anti-thèse même de ce que peut être un Jeu Vidéo dans tout ce qu’il représente.
C’est une expérience irracontable que ce titre crée par Thatgamecompany.
Irracontable car il y aura autant de façon de vivre cette expérience qu’il y aura de joueur. Ni plus ni moins.
Oui, pour la première fois dans un jeu vidéo, Journey nous propose non pas de jouer, mais de ressentir, de vivre, d’expérimenter.
Anti-thèse du Jeu Vidéo, ô combien chronophage et abêtissant pour la plupart, Journey se termine en 1h30 pour offrir une réflexion sur sa propre vie et faire « écho » à l’incarnation même que nous vivons.
Anti-thèse du Jeu Vidéo lui même car dans ce jeu il n’y a aucune énergie, aucun indicateur, aucun indice de ce que l’on doit faire, juste « nous », le personnage qui allons devoir nous familiariser avec ce « corps » virtuel, ses possibilités et son langage sous forme de « sons ».
Précèdant une étoile filante, le personnage que nous incarnons se réveille d’une longue méditation, dans un désert. Le temps de comprendre ce que nous faisons là, notre regard est happé, comme un papillon par la lumière, vers une montagne très lointaine où trône une puissante lumière à son sommet. Une envie irrésistible de vouloir l’atteindre nous envahis alors.
En cours de chemin, dans le quart d’heure qui suit, le joueur fera la connaissance d’un autre joueur, exactement plongé dans la même condition que lui, dont le seul moyen de communiquer entre eux sont ces fameux « sons » que l’on peut emmètre plus ou moins fort. Deux parfaits inconnus qui se donnent pour but d’atteindre la montagne au loin.
Aussi perdus et inexpérimenté l’un que l’autre dans le chemin à emprunter, ils comprennent déjà qu’ils seront liés jusqu'à la fin pour effectuer un voyage inoubliable.
Le jeu est porté par une bande sonore laissant place aux bruits de la nature, le vent, les chutes de sables et de magnifiques musiques jouées par l’orchestre symphonique de Macédoine.
/////////////////////////// SPOIL ///////////////////////////////////
Les personnages se voient récupérer au cours du jeu, en méditant à certains endroits clés du parcours, leur mémoires, comme s’ils commençait à comprendre que, peut être, ils n’en sont pas à leurs premières vies…
La question de l’incarnation se pose…
Et plus ils recouvrent leurs « esprits » plus les dangers se font graves jusqu’au moment inéluctable d’arriver au pied de la montagne : Les 2 compagnons comprennent que c’est là que leur véritable « épreuve » commence.
Car malgré qu’ils aient échappés à de terribles dangers jusqu’alors, ont traversés des désert, des tempêtes de sables, des villes engloutis dans les dunes, joué à cache- cache avec des entités de pierres terrifiantes, trouver leur chemin dans des cavernes sombres, sortir d'une cité fantôme colossale et qu'ils se sont entraidés et motivés pour toujours aller plus loin... pourtant ce qui les attends sur la montagne est sans commune mesure.
Ils ont été prévenus, dans un « rêve ».
Alors qu'ils méditaient l’un a coté de l’autre à mi-chemin, une apparition leur à fait comprendre qu'elle sait tout des épreuves qu'ils ont enduré jusqu'alors mais que gravir la montagne sera d'une toute autre difficulté, d'une extrême difficulté. La question de la mort se lit dans les yeux des 2 compères.
Mais la majestueuse et bienveillante entité blanche leur montre, en retraçant leur aventure d'une splendide peinture, qu’a eux 2, en restant l’un avec l’autre, ils ont déjà réussi des prouesses.
Alors… l’espoir est de mise.
//////////////////////////////// FIN DU SPOIL ///////////////////////////////////
Journey est une ôde à l’incarnation même, une ôde à la vie, une ôde à l’unité, une ôde à l’entraide entre 2 âmes perdues dans un même endroit et qui vont s’aider, se motiver pour arriver au but, quelque soit les difficultés, quelque soit les tempêtes, quelque soit le danger. Jusqu’au dernier souffle, jusqu'à la dernière vibration d’énergie en eux, pour arriver, à atteindre ensemble, car l’un ne peut y arriver sans l’autre, la lumière au sommet de la montagne...
Et l’on en sort le souffle coupé, la boule à la gorge, le cœur battant en se disant que c’est ici, aujourd’hui que le Jeu Vidéo à trouvé son vrai visage. C’est ici que Journey montre que tout le chemin qu’a fait le Jeu Vidéo jusqu’alors n’a servi que pour lui. Que toutes les technologies inventées, les images et les sons créent jusqu’alors, trouvent leur justification dans Journey. On aurait presque envie d'affirmer que le Jeu Vidéo n’a été crée que pour accueillir Journey.
En ce 14 Mars 2012, la fin du Jeu Vidéo tel que nous l'avons toujours connu à sonnée, Journey vient de l’anéantir, Journey vient de balayer 20 ans de Jeu Vidéo, d’un revers de main, en une poignée de minutes, en quelques images, en quelques musiques, et sur quelques lignes d’un scénario, simple au demeurant, il vient réconcilier définitivement les cœurs des joueurs même les plus endurcis. Ils les arrachent à leur "habitude" vidéoludique, souvent pas très finaudes, pour les poser face à eux même et à l'Autre, dans ce qu'il y a de plus noble.
Émotionnellement Journey réussi en 1H30 à marquer à vie le joueur, ce que que n'a pas réussi à faire 20 ans de Jeu Vidéo derrière lui.
Journey leurs ouvres les yeux sur eux même, sur leurs cœurs, sur son prochain, vient les réveiller d’une manière cinglante et inoubliable, avec la puissance d’une parole sage et leur dévoile ce qu’aurait du être le Jeu Vidéo au départ : un moyen pour réfléchir sur soi-même, en soi-même ainsi que sur le monde et la vie qui nous entoure et faire comprendre notre but et notre véritable chemin ici bas.