Alors que l'échec de The Elder Scrolls Online est encore sur toutes les lèvres, NCSoft revient en occident, deux ans après Guild Wars 2.
Avec
Guild Wars 2 qui montre tout de même quelques signes de faiblesses,
NCSoft se devait d'avoir un MMO digne de ce nom en occident. C'est donc naturellement qu'ils ont signé avec
Carbine Studios il y a de cela de très nombreuses années. Pourtant, rien ne prédestine alors
Wildstar à devenir ce qu'il est aujourd'hui : il ne s'appuie pas sur une licence connue, et à surtout la lourde tâche de débarquer bien après de retentissants échecs. Pour autant, ses développeurs ne sont pas des novices. Beaucoup ont travaillé pour Blizzard, et notamment au sein des équipes dédiées à
World of Warcraft, le jeu en ligne à succès du studio américain. Mais résumer
Wildstar en un WoW-like serait bien trop facile tant il offre à la fois un melting-pot de tout ce qui se fait de bien dans le genre, mais aussi ses propres qualités. Ce qui frappe le plus après une bonne vingtaine de niveaux, c'est sans aucun doute le contenu qui pleut littéralement sous nos yeux. Pour tout dire, on a pas vu un MMO aussi complet à son lancement (ou en tout cas aussi rempli) depuis sans doute le titre de
Blizzard.
Si notre intéressé a mis autant de temps à sortir, ce n'est pas pour peaufiner son moteur graphique, ou pour gentiment faire jouer le buzz, c'est bien pour proposer aux joueurs un contenu énorme, dès le départ, et pas un simple leveling pour nous laisser en plan une fois le niveau maximum atteint. Quel que soit le niveau que vous avez, il y a forcément quelque chose à faire. À la création du personnage, vous avez le choix entre différentes classes principales, plutôt classique, et d'autres secondaires. Les deux se montent en parallèle, mais la deuxième à ses propres quêtes, qui ne sont pas liées à votre niveau, mais bien à votre degré d'exploration d'une zone. Dans le cas du personnage qui a servi pour ce test, il s'agit donc d'un Ingénieur/Explorateur. En clair, l'ingénieur peut devenir un soutien de choix, mais il est aussi possible de devenir un tank. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est que l'on peut modifier sa façon de jouer à tout moment. Les pouvoirs que vous remportez et les points de talents qui vont avec ne sont pas figés dans le temps : ils peuvent être modifiés à la volée. Tout dépend donc de votre équipement.
Quant à la classe d'explorateur, vous recevez au fil de vos pérégrinations des objectifs à accomplir et séparés en différents types. Parfois, vous devrez planter un drapeau pou « contrôler une zone », d'autres fois, il faudra simplement trouver des objets enfouis dans le sol. Explorateur n'est pas la seule classe secondaire (ou Vocation), il y a par exemple Soldat qui vous demandera de tuer différents adversaires. Les deux classes ne partagent pas non plus la barre d'expérience, ce qui fait qu'on se retrouve très souvent en situation de pause d'un côté ou de l'autre. Parfois, vous préférerez mettre de côté l'exploration pour vous recentrer sur l'ascension au niveau maximum (50), tandis qu'un autre jour, vous préférerez partir vers l'inconnu. Mais contrairement à
The Elder Scrolls où le sentiment de ne pas avancer était perceptible, ce n'est pas le cas dans
Wildstar. En fait, on s'amuse, quelle que soit l'action que l'on accomplit, et même si le leveling est du coup plus lent que dans d'autres MMO, il n'en demeure pas moins passionnant. S'il ne fallait d'ailleurs retenir qu'une chose, ce serait bien celle-là.
Mais les deux classes d'un personnage ne sont bien sûr pas les deux seules features du jeu. Dans
Wildstar, on vous disait qu'il y avait toujours quelque chose à faire, et comme dans
Kingdom of Amalur, il suffit que vous fassiez quelques mètres pour de nouveau être confronté à des quêtes. Ces dernières sont séparées par récit. Dans une seule zone (qui couvrent entre 5 et 10 niveaux), vous pouvez en avoir jusqu'à une quinzaine. Si tous ne sont pas forcément passionnantes, ils ne déméritent pas, et la mise en scène est très efficace. À ce système de quêtes s'ajoutent également les métiers plus ou moins calqués sur ceux d'autres MMO, mais aussi liés à leurs propres barres d'expérience. Vous en avez deux principaux, et d'autres permanents comme la cuisine et le jardinage qui ne nécessitent pas d'oublier un métier principal pour être monté. Il convient de choisir vos métiers en fonction de votre classe, en n'oubliant pas de les rendre complémentaires : si vous êtes forgerons, alors soyez certain de devenir également mineur.
Wildstar, c'est aussi un gameplay aux petits oignons et basé essentiellement sur des attaques de zone. En clair, lorsque vous lancez une attaque, vous ne visez pas une cible en particulier, mais une zone que l'on peut voir en passant la souris sur le pouvoir que l'on souhaite lancer. Celui-ci prendre plus ou moins de place sur le champ de bataille, mais il convient de s'entraîner sérieusement pour bien maîtriser le système de combat. Durant les premiers niveaux, il ne sera pas rare de toucher plusieurs groupes de monstres par erreur, mais une fois qu'on le maîtrise, c'est aussi simple comme bonjour. Cela rend le jeu très dynamique, surtout en PvP, même si on regrette que l'interface manque parfois de visibilité dans ce genre de cas. Il y a des effets partout, on peut avoir du mal à s'y retrouver, mais notez qu'il n'y a rien de dramatique. Le titre possède en effet un défaut bien plus important que ce simple détail : le manque d'aide pour s'y retrouver face à certaines situations. On en vous explique jamais comment fonctionne les métiers, tout comme les quêtes de vocation, ou encore la recherche de groupe. Il faut faire la démarche seul d'aller dans le tutoriel. Pour un vieux briscard du MMO, la plupart des fonctionnalités du jeu ne poseront aucun problème, mais pour les jeunes joueurs, ça manque encore de clarté.
Mais rassurez-vous, ce problème est compensé par un monde aux nombreuses possibilités. Wildstar adopte une approche visuelle très cartoon, laissant ainsi penser à un
World of Warcraft « next-gen ». Si certaines textures laissent encore à désirer, les décors sont tout simplement superbes, les zones gigantesques, et par ailleurs dénuées de temps de chargement. Chaque récit donne lieu à un nouvel endroit à parcourir. C'est un renouvellement perpétuel, coloré et doté d'une ambiance aux petits oignons. Bien que basé sur une nouvelle licence, le MMO de
Carbine offre un récit aux multiples facettes, dans lequel on va réussir à se plonger facilement, bien aidé par l'humour qui émane des dialogues avec les PNJ. On prend énormément de plaisir à explorer la planète Nexus, baignant au passage dans un univers musical de qualité. Notez cependant que le jeu manque encore un peu d'optimisation. Pour terminer, il est difficile de ne rien oublier : les possibilités offertes par
Wildstar sont énormes, le contenu aussi. On oublierait presque de parler du système d'Housing par exemple : vous disposez de votre lopin de terre que l'on pourra personnaliser comme bon nous semble au gré de nos achats et de nos découvertes. On pourra aussi inviter ses amis à le visiter, et même le défendre face aux envahisseurs.
Les plus | Les moins |
+ Beaucoup de contenu
+ Une histoire bourrée d'humour
+ Des récits motivants
+ L'univers à découvrir pour le CODEX
+ Le doublage français souvent hilarant
+ La musique
+ Graphismes colorés et soignés
+ Interface personnalisable
+ Housing gadget mais terriblement amusant | - Des choses pas forcément évidentes
- Interface surchargée
- Optimisation pas toujours au top |
Conclusion: Wildstar est un MMO complet comme on a rarement eu l'occasion d'en voir depuis la sortie de World of Warcraft. Si la ressemblance avec le jeu de Blizzard est évidente, le titre de Carbine arrive à se démarquer de par ses nombreuses possibilités, mais aussi grâce à un récit de qualité qui donne toujours envie d'aller plus loin. Si certains éléments mériteraient encore un eu de peaufinage, Wildstar n'en demeure pas moins comme le meilleur MMO de ces dernières années, en tout cas à son lancement.