Nominé par les japonais dans la catégorie « plus mauvais jeu de l'année 2012 », Time and Eternity (ex-Toki to Towa) débarque donc en occident là où on aurait clairement préféré quelques perles toujours bloquées sur l'archipel.
Mais
Time and Eternity, c'est quoi au juste ? Tout simplement un RPG signé
imageepoch proposant un système de combat en temps réel mais pas trop et offrant plein de jolies jeunes filles à forte poitrine, de mecs qui essaient d'être classe et de petites bestioles parfois gentils, parfois vilaines. Le scénario ne manque pas d'originalité (au départ, car ça n'évolue pas ensuite) : en plein milieu de son mariage, un mec lambda aux cheveux bleus voit débouler une bande de tueurs... qui le tuent. Évidemment, la promise n'est pas vraiment contente et hurle vengeance en passant en mode Lunch, ce qui concrètement laissera apparaître sa seconde personnalité beaucoup plus rebelle. Un petit tour de passe-passe plus tard, la belle schizophrène se retrouve six mois dans le passé, avec pour but de retrouver les mystérieux assassins, connaître leurs motivations et surtout empêcher que l'incident ne se reproduise.
Vous connaissez la fameuse phrase
« Mais c'est plus beau en mouvement... » ? Ici, c'est totalement l'inverse. Après nous avoir fait baver à l'annonce avec quelques screens, on se rend compte qu'il n'y a pas que Toki/Towa qui est partie dans le passé. Nous aussi, mais très loin. Le jeu s'apparente à une pseudo expérience dont le but est de proposer un jeu 3D avec des sprites 2D très travaillés. Alors coté modélisation, pas grand-chose à redire excepté dans les phases de dialogues en gros plan, car c'est du coté de l'animation qu'il y a un sérieux problème... On découvre là des enchaînements de 5 images/seconde à tout casser, donnant presque l'impression d'avoir affaire à une sorte de jeu flash qui rame. La mention revient évidemment aux déplacements. Concrètement, imaginez un
Paper Mario « mature » en vue de dos avec cette sensation que ce n'est pas le personnage qui avance mais le décors lui-même. Perturbant. A cela s'ajoute des brouettes de blabla pas toujours du plus grand intérêt (au fait, le jeu est uniquement sous-titré en anglais) qui ne donne qu'une envie : voir ce que vaut le gameplay.
Et là encore, c'est un peu la misère alors que le système partait d'une bonne idée. En bref, les combats sont aléatoires (ou presque, une jauge indique quand une session va débuter) et au cœur de ces derniers, il sera possible d'attaquer l'ennemi de front ou à distance, en plaçant quelques gardes et esquives pour limiter les dégâts. Ça rappelle d'ailleurs un peu
Black Rock Shooter, justement du même développeur, à ceci près que le tout est beaucoup moins nerveux, la faute à des animations lentes, trop longues à déclencher, et qui empêche de placer de bonnes esquives à moins de connaître par cœur le pattern des ennemis. Coup de bol : c'est toujours le même. Résultat, on s'ennuie comme jamais, surtout quand on finit par comprendre que les magies sont incroyablement cheatées même contre la plupart des boss, qui utilisent la technique des
Neptunia pour essayer de poser un peu de challenge : une barre de vie abusée. Ceux qui ont osé payer 50€ lutteront donc pour la trentaine d'heures demandées (moitié moins pour la ligne droite). Les autres balanceront le disque au bout de 3h après s'être rendu compte qu'il y a bien mieux à faire sur PS3.
Les plus | Les moins |
+ Voix japonaises
+ Un peu d'humour
+ Rare en magasin donc peut valoir cher plus tard | - Techniquement moisi
- Ultra répétitif
- Ultra classique
- Se permet de ramer
- Pas de traduction
- Du blabla pour rien
- 50€ |
Conclusion : Parti avec quelques idées originales, Time and Eternity n'est rien de plus qu'un des plus mauvais RPG de ces vingt dernières années. La prochaine fois que le studio imageepoch souhaitera expérimenter quelque chose, souhaitons qu'ils optent pour un produit PSN à 10€ maximum.