Comme LittleBigPlanet en son temps, c'est une autre grosse licence de la PlayStation 3 qui arrive sur la petite portable de Sony. Verdict après quelques jours en sa compagnie.
Présenté en grande pompe à l'E3 2009 comme le
LittleBigPlanet (encore lui) des jeux de courses, Sony avait beaucoup misé sur cette toute nouvelle licence censée donc agrandir le public restreint de sa console de salon en apportant dans ses bagages le fameux pass « grand public » qui lui manquait. Coup de théâtre il y a quelques semaines, une version portable est annoncée afin de faire plaisir aux plus nomades d'entre vous. Après un
LittleBigPlanet PSP vidé de ses options multijoueurs pour ne garder qu'une aventure solo et le système de création et de partage en ligne, l'appréhension de ne se retrouver qu'avec un simple jeu de courses ne nous enchantait guère.
Fort heureusement, ça n'est pas le cas et cette sortie simultanée s'accompagne également d'un contenu semblable d'une version à l'autre. Mais comme il faut bien passer au jeu, parlons-en en détail.
ModNation Racers est un classique jeu de courses où vous devrez participer à différentes coupes afin de vous forger une réputation. Ce n'est pas très original, mais en même temps, ce n'est pas ce qu'on lui demande. On a souvent taxé le titre de n'être qu'un Mario Kart-like, et c'est effectivement une copie conforme à la différence près où vous ne disposez pas des mascottes de
Nintendo.
Exit donc Yoshi, Luigi et autres Peach. Pour autant, les circuits seront tout aussi colorés que son illustre ainé et vous pourrez là encore, attraper des bonus via des petits cubes disséminés sur la piste. Ces caisses peuvent vous permettre d'avoir accès à divers éléments bien utiles comme la possibilité de disposer d'un boost, ou bien d'envoyer un missile téléguidé sur l'adversaire qui vient tout juste de vous doubler.
Le fun est au rendez-vous, mais allié à un gameplay pas toujours bien maitrisé. S'il vous faudra quelques courses pour vous y mettre réellement, la monture PSP a subi un léger lifting par rapport à sa grande sœur PS3 (notamment en raison du manque de gâchette sur la console) et la jouabilité manque de confort. C'est triste à dire, mais on commence rapidement à avoir mal aux mains dès lors que vous vous jetterez dans la fosse aux lions. L'éditeur de niveau est aussi moins maniable -comme dans
LittleBigPlanet-, et demande de l'entrainement avant de parfaitement le maitriser même si rien n'est fait pour rendre l'expérience intuitive et satisfaisante. On a toujours cette étrange impression d'avoir à faire à un portage vite fait/mal fait.
Mais l'intérêt réel de
ModNation Racers se situe dans sa personnalisation à outrance. Vous pourrez en effet customiser tout et n'importe quoi basé sur trois rubriques. Vous pourrez ainsi imaginer votre avatar, votre voiture ou encore votre circuit. Autant vous le dire, les éléments sont très nombreux et certains vous demanderont des succès pour se débloquer, et si le gameplay n'est pas évident, ça ne veut pas dire pour autant que la création d'un personnage n'est pas plaisante. Surtout que grâce à toutes les options disponibles, il est impossible de trouver votre double. Malheureusement, tous ces éléments graphiques mis bout à bout demandent à l'UMD beaucoup d'efforts. À tel point que certains menus rament, et que les temps de chargements sont particulièrement nombreux et surtout… très longs. Outre ce cruel manque de rythme, les graphismes ne sont pas vraiment à la fête avec des textures pauvres et un aliasing beaucoup trop prononcé pour être raisonnable. Même la fluidité de certaines courses est à revoir. Le mode online souffre des mêmes problèmes, ce qui entraine un temps de latence révoltant, surtout pour un jeu issu de l'un des studios du constructeur de la console.
Contrairement à LittleBigPlanet qui a réussi à s'imposer assez facilement dans le domaine du jeu d'aventure, ModNation Racers loupe le coche et s'explose en vol à cause d'un portage scandaleux. Malgré tout, le mode online permettant de décupler la durée de vie rattrape quelques-uns des défauts cités plus haut… ou pas, à vous de voir.