Starkiller n'est plus : place à son clone dans une suite qui ne risque pas de faire plaisir à tout le monde, et surtout pas aux fans de la saga.
Après avoir surpris son monde dans un premier opus plutôt sympathique (à défaut d'être véritablement original), il va s'en dire que sa suite était attendue au tournant. Dévoilé l'an dernier et mis sur le haut du panier des jeux à posséder en 2010,
Star Wars : Le Pouvoir de la Force II n'est pourtant pas le hit que l'on était en droit d'attendre, surtout après la sortie de tires cette année comme
Darksiders,
Bayonetta ou encore
God of War III. Quoi qu'il en soit, ce second épisode met en scène Starkiller, ou plutôt son clone, qui décide une nouvelle fois de défier son maitre - Dark Vador - pour retrouver Juno, sa chère et tendre. Entre temps, il va tout de même essayer d'aider la rébellion, et en particulier le Général Kota.
Comment ne pas être surpris par un tel scénario ? Bien évidemment, l'on peut se dire qu'un apprenti secret pour Vador pourrait être une réalité, après tout, on ne sait que peu de choses de cette période de transition entre les deux trilogies cinématographiques, mais lorsque la trame principale de sa suite nous emmène dans des endroits inattendus et d'un rare non-sens scénaristique, on se demande bien vers qui se dirige
Le Pouvoir de la Force II. Car l'action commence alors que vous êtes enfermé sur Camino, la planète qui contient une base servant à reproduire les clones de la République. Cette dernière, constamment sous la pluie, offre surtout la possibilité à notre héros d'en apprendre davantage sur son passé. Est-il vraiment un clone ? C'est la question que l'on se pose durant la majeure partie du jeu, mais à notre grande dam, et alors que l'on espérait avoir un minimum de réponses sur ce jedi/sith rebelle, l'intrigue va plutôt se concentrer sur la recherche de sa bien-aimée…
Prévisible au possible dans sa trame, il n'y a que la mise en scène qui pourra un minimum intéresser les fans. Et pour cause, le jeu enchaine de très bonne scènes d'action comme la descente des toits de Camino, le combat contre le Gorog ou encore le retour sur la planète des clones à bord d'un vaisseau qui va s'échouer sur la base offre lieu à des moments plus que mémorables. L'ambiance Star Wars est bien là, dans les bruitages comme dans la bande-son qui offre des thèmes variés, la plupart empruntés des films, mais qui possède quelques inédits. Quel plaisir de s'acharner sur un ennemi en entendant les tirs de pistolets ou de droïdes arriver sur nous. Mais voilà, à trop se reposer sur une licence, on en vient à oublier de construire le reste.
Ce beat'em all n'a en effet toujours rien d'original. En l'occurrence, si Star Wars n'avait pas été là, il aurait été difficile d'être gentil avec le titre. Car avec cette suite, les développeurs ont opéré des changements drastiques… dans le mauvais sens du terme. La simplification du gameplay à outrance fait par exemple parti des victimes.
Exit les combos au sabre, place à quelques attaques à customiser que l'on utilise à de très rares occasions, l'utilisation des deux sabres (que l'on peut personnaliser avec des couleurs différentes donnant lieu à des bonus différents) étant la meilleure solution à toutes occasions. Véritables stars du précédent épisode, les QTE sont ici réduits à peau de chagrin. Pas très variés, ils se révèlent certes indispensables pour terminer rapidement un ennemi puissant, mais le fait de toujours effectuer les mêmes attaques pour en venir à cette phase automatisée n'est guère encourageant. La barre de vie est également plus grande ce qui vous empêchera de mourir. Les trois-quarts du temps, si vous perdez la vie, ce sera à cause d'un bug ou d'une chute malencontreuse. On a vu mieux.
Cet étrange changement de direction réduit considérablement la durée de vie. En normal, où le challenge est inexistant, vous atteindrez le combat final en cinq petites heures. Privilégiez donc le mode difficile tant le jeu rate le coche en termes de difficulté. Le seul véritable boss, le Gorog, a beau être gigantesque, il vous suffira de répéter une simple attaque pour en venir à bout. Seule la barre de vie particulièrement lente à faire descendre augmentera artificiellement la durée de vie, et il en va de même pour le combat contre Vador. Au-delà donc de la longueur de certains combats, le jeu ne devrait vous poser aucun problème là où le premier épisode se révélait bien plus intéressant.
Graphiquement enfin,
Star Wars : Le Pouvoir de la Force II réutilise le moteur de son prédécesseur en l'améliorant. On l'a dit, certaines scènes sont impressionnantes et le combat contre le Gorog épique, mais le level-design souffre d'une trop grande répétitivité. On se retrouve très souvent dans le même genre de couloir. L'univers Star Wars est bien respecté, mais on aurait sans doute aimé plus de diversité, seulement 3 planètes sont ainsi représentées. Dans le détail, c'est sur PC que le jeu est forcément un peu plus joli grâce à un anti aliasing et une synchronisation verticale (non-présente sur les cinématiques cependant) qui sublime quelque peu les phases de jeu et ce, malgré quelques freezes et pertes de framerate. Les scènes pluvieuses sont du plus bel effet, tout comme les chutes dans le vide qui sont sans aucun doute les plus vertigineuses et intenses à jouer. Sur console en revanche, le titre perd ses freeze, mais gagne en aliasing. Le moteur graphique souffre beaucoup plus de son manque d'évolution sur Xbox 360 et PS3 mais il a au moins le mérite d'avoir été mieux optimisé.
Cruelle déception que ce Star Wars : Le Pouvoir de la Force II. On aurait pu espérer un jeu d'action/aventure redoutablement efficace en cette fin d'année, mais il n'en est rien. Malgré tout, difficile de sanctionner trop sévèrement le titre de LucasArts Entertainment tant l'ambiance musicale et graphique sont là. Encore une fois, et bien que le premier opus avait d'autres qualités, comme des combos plus évolués que dans sa suite, la licence sauve les meubles et c'est déjà pas mal.