Les studios Troïka Games apportent aux rôlistes PC une nouvelle expérience avec cet épisode intitulé Vampire The Masquerade : Bloodlines. Basé sur le célèbre jeu de rôle papier de White Wolf, ce titre nous plonge en plein cœur de Los Angeles, de nos jours, et nous propose d’incarner l’un des représentants des sept clans de vampires existants, tout un programme…
L’univers de
Vampire The Masquerade : Bloodlines n’est donc pas celui de l’héroïc-fantasy, comme on aurait pu le penser, mais bel et bien celui d’un monde réaliste, et plus particulièrement celui de Los Angeles, de nos jours. Directement inspirés de l’univers de White Wolf, les vampires ne sont en rien un mythe, tout comme les autres créatures de la nuit. Le joueur pourra incarner un personnage d’un des sept clans présentés, tous vivant sous le régime de la Mascarade…
Les sept clans de la Camarilla
Le personnage que l’on incarne s’est rendu dans un night-club mal famé, sur Sunset Strip, où il y a rencontré la personne qui a changé sa vie, pour toujours. Tout est flou dans sa tête et il ne sait pas comment il a échoué dans ce motel minable. Il ne s’est rendu compte de rien jusqu’au moment où ça s’est passé. Le baiser. D’abord une douleur aiguë, puis une sensation de plaisir. Une fois cette sensation dissipée, le personnage a ressenti autre chose. Un liquide qui coulait dans sa gorge. Tiède et salé, il a commencé à le revigorer. Et à le transformer. En très peu de temps, il est revenu à la vie… en tant que vampire. Le joueur incarne donc un vampire récemment étreint, un éternel damné, un survivant parmi les millions d’habitants de la cité des anges – Los Angeles. Tout en luttant pour accepter votre nouvelle existence, vous devez vous confronter à la politique et aux complots qui font partie de votre nouvelle culture. Au début du jeu, le joueur doit choisir son appartenance à l’un des sept clans de la Camarilla. Les clans sont des groupes de vampires apparentés par l’étreinte et disposant de disciplines (compétences) et de capacités qui leur sont propres. On trouve d’abord les Brujah ; idéalistes passionnés, ils ont tendance à exprimer leurs idées par les poings, plutôt que par les mots. Viennent ensuite les Gangrel. S’il existe un clan plus proche de la Bête que les autres, c’est sans conteste le clan des sauvages Gangrels. Préférant en général la solitude, ils ont récemment resserré leurs liens avec la Camarilla. Ils entretiennent une relation privilégiée avec les animaux et peuvent eux-mêmes prendre des formes animales. Il y a ensuite les Malkaviens ; désaxés par nature, ils voient le monde sous un œil différent, par rapport aux autres vampires. Leur intuition leur permet de voir les véritables intentions des gens. Cependant, cet atout se manifeste également par une plus grande difficulté à communiquer avec les autres. On peut ensuite trouver les vampires du clan Nosferatu ; hideux et repoussants, ils subissent la malédiction de la difformité. Forcés à se cacher dans les ombres de la nuit, ils ont appris à se tenir à l’écart de la société, tout en s’y adaptant. Viennent ensuite les Toreadors. Ils se considèrent eux-mêmes comme des artistes et des visionnaires. Ils recherchent le raffinement, les créations d’avant-garde et aiment porter des vêtements de haute couture. On trouve aussi les Tremeres. Ce sont des sorciers du sang, redoutés par les autres clans de la Camarilla. A l’aide de leur magie du sang, appelée Thaumaturgie, les Tremeres gardent leurs secrets religieusement et ne font guère confiance aux étrangers. Le joueur peut enfin choisir le clan des Ventrues ; leaders de la Camarilla, ils font respecter la Mascarade. Disposant de véritables fortunes, ils ont développé des goûts de luxe. S’ils ne peuvent s’abaisser à se nourrir de rats, cela leur permet en tout cas de se faire plus aisément accepter par la Camarilla.
Tout l’univers du jeu est régi par une loi, assez contraignante en fin de compte, appelée la Mascarade. Il s’agit en fait d’un système visant à masquer l’existence des Vampires, en leur interdisant toute manifestation surnaturelle extravagante : on ne peut pas se nourrir en public, on n’utilise pas ses pouvoirs vampiriques devant n’importe quel quidam, en clair, on se conforme aux lois humaines et on évite de tuer, les innocents du moins. Le monde de
Bloodlines est composé de trois types de zones : la Mascarade, l’Elysium et la zone de combat. Dans une zone régie par les lois de la Mascarade, notre personnage ne doit pas enfreindre le code, sinon, il recevra une sanction, c'est-à-dire un avertissement. Au bout de cinq infractions, le joueur recevra le terrible « Game Over » en guise de récompense. Dans la zone de combat, tout est permis. Il va sans dire que c’est la zone la plus agréable à jouer. Enfin, il nous est impossible d’attaquer, de se servir d’une arme ou d’un pouvoir vampirique dans l’Elysium.
Vis ma vie de Vampire
En terme de
gameplay,
Vampire The Masquerade : Bloodlines est très mitigé. Commençons donc par les points forts. Lors de la création de son avatar, le joueur doit lui attribuer des points de compétence parmi les diverses aptitudes et disciplines disponibles. Tout au long de l’aventure, il obtiendra des points d’expérience qu’il pourra distribuer comme bon lui semble, soit pour créer un personnage imbattable dans une discipline ou, au contraire, faire un personnage polyvalent. La façon de jouer sera alors différente ; un vampire spécialisé dans l’infiltration se la jouera Solid Snake, alors qu’un vampire bourrin préférera la violence directe. Il est donc bon de mûrement réfléchir au choix de clan afin de créer le vampire que l’on souhaite diriger. Pour ceux qui ne connaîtraient rien aux spécialités des différents clans, les développeurs ont ajouté une option ingénieuse : le joueur répond à des questions simples afin de savoir quel clan de vampires nous correspond le mieux. Différentes aptitudes sont intéressantes et bien gérées comme le crochetage des serrures ou encore le piratage informatique servant à déverrouiller toutes sortes de portes et autres coffres. L’univers est très accrocheur et les décors représentés sont plutôt beaux, dans la majeure partie du temps.
Passons maintenant aux défauts. La première chose qui m’a personnellement énervée dès les premières minutes de jeu est le système d’icône d’interaction avec l’environnement. En effet, lorsque l’on peut interagir avec un objet (ordinateur, morceau de papier, coffre, porte, personnage…), une icône apparaît à l’écran, indiquant que l’on doit appuyer sur la touche « utiliser ». Et bien cette fameuse icône apparaît quand bon lui chante. Par exemple, on vient de tuer un vampire qui tenait à la main une arme. On a bien sûr envie de lui prendre cette arme, seulement le hic, c’est qu’il faut absolument se baisser pour que l’icône apparaisse, sinon le personnage ne voit rien. Si vous pouvez trouver cela excusable ou non gênant, je peux vous assurer que c’est frustrant, agaçant et qu’il vous arrivera de louper beaucoup de choses ou de tourner en rond avant de voir cette icône apparaître enfin. Autre point noir, et non des moindres, les combats. Ils sont tout simplement déplorables. Un personnage ne dispose que d’un pauvre enchaînement de coups des plus basiques et on ne sent en rien sa force de vampire. Les pouvoirs vampiriques sont tous plus laids les uns que les autres et sont, en grande partie, dénués d’intérêt. En tant que vampire, on aurait pu s’attendre à savourer l’utilisation de nos aptitudes ou de nos compétences, alors qu’ici on s’amuse finalement plus lorsqu’on trouve une batte de baseball ou un vulgaire flingue… C’est vraiment dommage. Allez, je vais quand même parler des nombreux bugs présents dans le jeu. C’est une horreur, ça faisait longtemps que je n’avais vu un jeu aussi bourré de bugs et d’imperfections. Le vampire que l’on dirige doit constamment faire attention à sa jauge d’humanité. Par exemple, lorsque l’on tue un humain après l’avoir presque vidé de son sang, on perd un point d’humanité. Le vampire ne doit surtout pas perdre toute son humanité, sinon il se retrouvera en véritable Bête, et, frustrant, le jeu est fini. Il est néanmoins possible de ne pas y prêter attention et d’acheter des points d’humanité pour se rattraper.
Heureusement, ces gros défauts sont digérés par un univers auquel on s’attache rapidement, le surnaturel prend le dessus et on y prend goût. L’intrigue générale plonge le joueur dans le monde des ténèbres et c’est un pur régal. Le système de missions est simple mais efficace : il faut parler à un maximum de personnages afin d’obtenir des quêtes à remplir, en grande partie plutôt intéressantes. En ce qui concerne les dialogues, ces derniers sont bien gérés, le joueur a toujours le choix entre plusieurs types de réponses. Il est également possible de les influencer, à l’aide de compétences comme la séduction et le charisme, pour mieux délier les langues. Enfin, je dois bien avouer que c’est assez jouissif de sauter à la gorge d’un pauvre SDF pour lui sucer le sang, mais pensez à vous arrêter avant qu’il ne meure, sinon ce sera la cata… Pas bon le sang de mort…