Attendu comme un véritable messie par toute une communauté de fans,
Mafia II est pourtant le genre typique de jeu qui ne plaira pas à tout le monde, loin de là. Il faut dire, pour beaucoup, le titre incarnait une sorte de rival à la série
Grand Theft Auto, à tord évidemment puisque le titre de
2K Czech est un pur jeu d'action dans sa forme la plus simple, c'est-à-dire avant tout basé sur du gunfights. Certes, la ville d'Empire Bay est bien modélisée dans son ensemble et on peut s'y promener comme on le souhaite mais rien ne vous y oblige, la preuve : ça ne sert à rien. Hormis vous acheter de nouveaux fringues/armes ou manger un petit quelque chose, les promenades n'en ont que le nom, le titre étant dénué de quêtes secondaires comme on peut en trouver dans un
Red Dead Redemption. Un « détail » décevant pour ceux qui n'étaient pas au courant mais maintenant que la mise au point est faite, attaquons nous maintenant à cette nouvelle aventure dans le monde des Familles.
Le titre nous permet d'incarner Vito Scaletta, un italien dans les années 40-50 qui, avide d'ambition, va tout tenter pour se faire un nom parmi les plus grandes mafias. On évitera de spoiler le scénario et ses rebondissements puisqu'il s'agira là de l'intérêt principal de ce second épisode. En effet, à l'instar du dernier
Remedy pour ne citer que lui, le jeu tire sa force de son background finalement assez peu présent dans l'espace vidéoludique, et de l'habile façon dont nous est compté l'histoire, aidé par un très bon doublage, des personnages charismatiques, des musiques parfaitement dans le ton et de prodigieuses et longues cinématiques qui donnent envie de poser la manette et admirer le tout. L'ambiance n'est d'ailleurs pas en reste et les développeurs ont tenu à peaufiner tout ce qui se pourrait nous rapporter à cette époque, du style vestimentaire aux voitures généralement difficiles à prendre en main en passant par les magazines « de charme » qu'on pourra d'ailleurs collectionner en fouinant un peu partout. Oh oui, de ce coté, on en a clairement pour son argent et c'est dommage que le reste ait un peu plus de mal à suivre.
Vous l'avez donc compris plus haut, se promener en ville est une perte de temps dans
Mafia II, et on n'a donc aucun remord à aller de missions en missions pendant la dizaine d'heures demandées pour atteindre les crédits de fin. La plupart ne se démarqueront que trop peu des autres titres du genre mais on prendra toujours plaisir dans les échanges de tirs, avec les habituels plaquages contre les murs, complétés de temps à autres par des phases aux corps-à-corps au dessus de la moyenne sans nous faire atteindre le nirvana, et des passages un peu plus typés infiltration malheureusement trop scriptés. L'ensemble étant parfois terni par des checkpoints mal placés et des caméras qui en font un peu trop à leur tête, surtout en intérieur, l'envie nous prend rapidement de rusher jusqu'à la fin de la mission pour se délecter de la nouvelle cinématique et ainsi de suite. Signalons tout de même que la ville n'a tout de même pas été modélisée pour rien et qu'on aura donc droit à de longs trajets permettant de placer quelques courses-poursuites et une forte présence des forces de l'ordre qui seront aussi faciles à énerver (comme avec un simple excès de vitesse) qu'à semer.
Difficile de ne pas être déçu pour ce nouveau 2K Czech. Tout comme un certain Alan Wake, ce second Mafia réussi à nous offrir une aventure au scénario travaillé, aux graphismes réussis et à l'ambiance impeccable, au point d'en redemander un peu plus, ce qui est bien légitime avec seulement une dizaine d'heures au compteur et l'absence totale de multijoueurs. Mais c'est surtout le gameplay en dent de scie et l'absence de quêtes secondaires qui risquent de diviser le peuple, jusqu'à se demander s'il ne faut pas attendre une baisse de prix avant de tenter le coup.