Après deux moutures de très bonne facture sorties sur playstation 2, et avant la sortie du très attendu Onimusha 3 sur cette même console, Capcom nous fait la surprise de sortir un nouvel opus de cette série à succès sur Gameboy advance. Alors que les précédentes versions de ce jeu étaient de type « survival horror », campées entre du Resident Evil et du Devil May Cry, l’on pouvait alors s’attendre à un jeu d’aventure en temps réel, utilisant une vue en mode 7, avec blast de monstres à tout va…
Mais il n’en est point. Nous nous retrouvons donc ici, avec un Onimusha Tactics : RPG principalement basé sur la stratégie. Mais quel genre de surprise est-ce donc ?
Un contexte historique.
Parmi les grands noms de l’histoire japonaise, il doit y en avoir certains qui ont les oreilles qui sifflent dans l’au-delà…plus précisément,Oda Nobunaga et Hashiba Hideyoshi, ces derniers étant souvent mis en référé pour représenter les big boss de certains jeux, et de certains mangas par la même occasion. Donc, une fois n’étant pas coutume, ils se retrouvent tous deux, une nouvelle fois dans cet Onimusha, en tête de liste des « méchant pas bô » genmas (démons) à devoir zigouiller. Nobunaga étant le roi de ces derniers, et Hideyoshi, son bras droit le plus dévoué. Vous incarnez Onimaru, descendant du clan Oni (signifiant aussi démon ). Votre clan c’est toujours opposé aux genmas, et aujourd’hui plus que jamais, lorsque vous recevez le gantelet du clan Oni, qui est la seule arme efficace contre les genmas. En effet, ces derniers sont immortels, et ce gantelet transmis de génération en génération, permet d‘absorber la force maléfique des genmas morts, afin qu’ils ne puissent plus revivre.
Equipé de ce gantelet aux grands pouvoirs, et possédant du sang du clan Oni dans les veines, vous êtes alors le nouvel Onimusha. C’est dans ce contexte simpliste au possible que vous partez de votre petit village, accompagné de vôtre sœur et de quelques compagnons.
Le libre choix, tu n’auras pas…
Dès le départ ça commence plutôt mal aux premières vues du jeu. Du moins, dans son déroulement. Ici, pas de choix possible, seuls les phases de combat existent.
Ces dernières sont ponctuées par des morceaux d’histoire, un bref passage sur la carte qui ne sert qu’à sauvegarder, et….c’est tout. La première question que l’on se pose alors, c’est de savoir comment l’on pourra acheter de nouveaux objets (armes, armures), si le déplacement libre sur la carte n’existe pas. La réponse à cette question ne se fait pas trop attendre, car en effet vous apprenez assez vite que lorsque vous tuez des genmas, ils perdent des gemmes de feu, de glace, des cristaux et bien d’autres choses encore. Ces items combinés en utilisant le pouvoir du gantelet Oni, permettent de créer d’autres objets bien plus utiles, comme des armes, des herbes de guérison, des armures etc.…voilà un problème de régler, mais qui ne fait qu’accentuer la linéarité du gameplay. Autres problème qui se pose et qui est pourtant très important dans ce type de jeu, à savoir, comment gagner de l’expérience et des levels si l’on ne peut pas se balader à loisir sur la carte pour pouvoir s’entraîner ? C’est pourtant l’une des choses les plus importantes dans ces types de jeux que sont les rpg. Mais là aussi une réponse se fera entendre, mais il faudra tout de même avancer dans le jeu avant de la découvrir. Toujours via un item trouvé, une fois sur la carte, s’ajoutera une option vous permettant désormais d’avoir accès à un coin du monde des ténèbres pour vous entraîner…C’est gentillet, mais pas très utile, étant donné que vous devrez à chaque fois vous battre en commençant par les monstres du plus bas niveau…il en résulte un score minable du point de vue de l’expérience, et une frustration extrême de s’être tapé 10 combats pour rien. Pour rien ? En fait pas exactement. Car vous aurez tout de même blasté un bon nombre de genmas, vous aurez donc une jauge d’esprit des ténèbres plutôt élevée sur vôtre gantelet. Et c’est ici qu’arrive une option intéressante, qui permet à Onimaru de faire passer des levels aux armes et armures qu’il a construit, en utilisant les ténébreux esprits retenus dans l’artefact Oni. Ce qui permet donc de faire augmenter la défense et l’attaque de vos compagnons, tout n’est pas perdu.
Les combats…y’a que ça !!
Des combats, tjrs des combats et rien d’autre...ils ont intérêt à être béton me direz vous, et bien il n’en est rien. En effet, c’est basique au possible et surtout aucune information sur le coup que l’on va porter n’est affichée. Donc ici, pas de pourcentage de réussite d’un coup, ou de plans pour attaquer par derrière pour que ça fonctionne mieux…en général, ça rate pas, et quand ça rate, on ne sait pas pourquoi….déconcertant. Il arrivera cependant des combats dans lesquels la stratégie sera assez importante ; ce sera par exemple le cas lorsque vous devrez battre 2 boss en simultané situé chacun à l’opposé l’un de l’autre. En continuant dans cette lignée, tout n’est donc pas mauvais dans ce jeu : les thèmes musicaux sont plutôt réussis, les bruitages de bonne facture, des graphismes pouvant paraître grossiers, mais pourtant bien colorés, et des avatars de personnages très réussis, qui semblent avoir été fait à l’aquarelle tellement c’est beau et fin. Et n’oublions pas un certain humour très nippon donné à l’ensemble du jeu qui est fort agréable et surprenant.
Avec de nombreux défauts de gameplay, ce jeu semblait parti sur la mauvaise pente. Il est cependant sauvé par un scénario intéressant, que l’on a plaisir à suivre jusqu’au bout. Vous l’aurez compris, ici pas grand-chose ne semble avoir été misé sur la forme, mais plutôt sur le fond, où l’on se retrouve à éprouver un attachement pour chaque personnage rencontré…l’histoire suit son court, et vous ne faites que la suivre tout du long, mais est-ce si grave dans ce genre de jeu ?
8/10