Everquest Online Adventures n’est pas un jeu à traiter de façon anodine pour la bonne raison qu’il constitue le tout premier MMORPG sur une console de jeu ! C’est la Playstation 2 qui à l’honneur d’accueillir cette premiere tentative console d’un genre mainte fois éprouvé sur les PC grignoteurs de vie sociale. Certes nous autres consoleux n’étions pas pour autant totalement vierges de jeu en réseau addictif au possible, je pense très fort à Phantasy Star Online de Sega. Everquest, saga mémorable issue du PC, n’était pas le titre qu’attendaient spécialement les joueurs consoles, préférants lorgner du côté d’un Final Fantasy XI où d’un True Fantasy Live Online (malheureusement aujourd’hui annulé) aux lignes et aux courbes bien plus fédératrices et aguichantes. Everquest Online Adventures lui, est bel et bien là depuis la fin de l’année 2003. Saura t-il réunir à sa cause suffisement de joueurs pour y constituer la communauté d’aventuriers qu’il mérite ?
Mais il est moche ton jeu !
Même en étant très attiré par le principe du jeu en réseau, il était difficile de cacher une certaine retenue quant à ce qu’on a bien voulu nous montrer d’
Everquest sur Playstation 2. Pour faire simple, que ça soit en vidéo ou en photos, se posait devant nous un jeu d’une réalisation préhistorique. Personnages grossiers au possible, textures sans vie et monotones, effets speciaux incapables de couper le souffle d’un asthmatique en phase terminale... De quoi faire fuir bon nombre de joueurs en mal d’univers enchanteurs. C’est donc résolu qu’on entame une partie d’
Everquest. Et pourtant, ce tragique constat sera relativisé tout au long de la découverte des lieux autour de votre point de départ, au point même de se demander comment les développeurs se sont débrouillés pour réussir à dévaloriser leur jeu au lieu de lui rendre grace, à travers les médias diffusés sur le net. Soyons clairs,
Everquest Online Adventures n’est pas beau en regard de ce qui se fait actuellement (n’esperez même pas le regarder droit dans les yeux après avoir vu
Lineage II sur PC), mais par moments il arrive qu’on soit presque emerveillé devant l’immensité du monde qui s’offre à vous. Emerveillé aussi par la distance d’affichage, rarement vu sur console. Emerveillé par la poésie et la douceur ambiante de certaines contrées.
Everquest a beau être peu chic sur un plan purement technique, l’étendue de son univers et de sa richesse méritent le détour. Sans doute les habitués du genre ricaneront, mais pour tout les consoleux dont il s’agit de la premiere experience “MMORPGienne“, l’admiration est de rigueur. Pour appuyer ce constat, sachez que les musiques, bien que peu nombreuses, accompagnent vos pérégrinations avec justesse. Des thèmes très épiques, fort réussis dans leur orchestration.
Est inclue gracieusement dans la boîte du jeu, une carte du continent de Tunaria, lieu de vos explorations, avec ses différentes régions. A chacune d’elle correspond le point de départ d’une race (Elfe, Humain, Nain, Orc...) notez que les races dites “light” ne peuvent pas décemment pas se rendre dans une région habitée par des “dark”. Par exemple, un Elfe ne pourras pas pénétrer au sein des fortifications de ses compères Elfes Noirs. En sus du choix d’une race et de quelques attributs physiques (le système de personalisation est affreusement limité) il vous faudra choisir une classe. Nombreuses, celles ci vont du Nécromancien, à l’Erudit, en passant par le Barbare et le Voleur.
Les Aventuriers de Tunaria
J’ai peut être oublié de mentionner quelque chose, bien qu’en fait cela soit logique, mais
Everquest Online Adventures est uniquement jouable
Online ! Aucun mode de jeu solo hors ligne ne vous est proposé, ne serait-ce que pour faire un peu de
level up en solitaire. Le bon côté en tout cas c’est que le premier mois de jeu est totalement gratuit ! Cette période d’essai de 30 jours est un excellent moyen de se rendre compte si on accroche suffisamment pour décider de rempiler pour d’autres mois, chacun étant facturé 12€. Bien que le jeu soit sorti une semaine plus tôt au Royaume Uni, si vous achetez le jeu en France vous n’aurez pas le choix du serveur, du moins durant ma période de test, seul un serveur français du nom de The Nest était disponible. Cela permet au moins de réunir tout les premiers baroudeurs à tenter l’aventure. Et effectivement, pendant son premier mois de commercialisation, force est d’admettre que le serveur, compte tenu de son immensité, était loin d’être désert ! Certes on dépasse rarement les 10 joueurs dans une même zone, mais il est rare de n’avoir personne à qui s’adresser dans un faubourg, même aux heures les plus tardives. Parc immense de Playstation 2 oblige.
Lente évolution
Si le propre du MMORPG est d’offir une liberté de mouvement sans égale, il existe néanmoins un cheminement qu’il sera bon de suivre pour ne pas errer sans but, et pour évoluer correctement : les quêtes. Quel que soit le choix de votre race et de votre classe, vous aurez à faire vos preuves dans votre cité en remplissant des missions dont la difficulté va crescendo. Il sera d’ailleurs rapidement nécessaire de se forger quelques relations afin de se regrouper entre joueurs. Ceci non seulement pour venir à bout d’une quête trop ardue (un niveau d’experience étant très long à passer) mais aussi éventuellement pour pallier le peu d’entrain que ces quêtes suscitent au bout d’un (trop court) moment... D’un principe basique et d’objectifs parfois trop imprécis naissent une certaine monotonie, que seul les relations inter-humaines peuvent rompre, et puis c’est bien là le réel intérêt d’un jeu en ligne ! Dans l’idée de regroupement, il est notamment prévu un système de guildes. L’idée de se regrouper en clans part parfois d’une bonne intention, mais ici ce système n’a que peu de valeur puisqu’on se peut se désister d’une guilde comme si de rien était et à n’importe quel moment. Plus symbolique que pratique, donc.
En ce qui concerne l’aspect de la communication, sachez tout d’abord que faute de clavier officiel
Sony disponible sous nos latittudes (ni sous nos longitudes d’ailleurs), il est possible de connecter à votre fidèle Playstation 2 n’importe quel clavier pourvu d’un port USB (cela se trouve à 15€ dans les boutiques d’informatiques). Fi de
Head Set donc, et tant mieux, on échappe au grand n’importe quoi cacophonique. Le système de
chat est très pratique et complet, on peut parler aux personnes se trouvant près de soi, à une personne en privé où qu’elle se trouve dans le jeu, crier aux alentours, ou même s’adresser à un groupe (celui avec lequel vous coopérer sur le moment où bien votre guilde).
Des combats peu ludiques
Parlons action maintenant, avec les combats, base de tout désir d’évolution dans un jeu de rôle. Tout d’abord vos ennemis sont classés par cercles de couleurs, lesquelles indiquent le degré de puissance. Du vert (ennemi faible ne rapportant d’ailleurs même pas d’experience) au Rouge (à fuir comme la peste sous peine de subir une défaite courue d’avance) en passant par les intermédaires bleu, blanc et jaune. Le combat engagé, ce qui choque dès le départ (enfin pour quelqu’un qui découvre le genre du moins) c’est la lenteur et l’imprécision des affrontements. Je m’explique, ici votre avatar donne des coups à intervalle d’au moins 3 ou 4 secondes. Si c’est peut etre difficile à se représenter, croyez bien qu’en pratique, non seulement c’est d’un ennui mortel mais l’impossibilité de se mettre en retrait (l’ennemi une fois accosté, vous colle jusqu’au bout) enlève toute dimension tactique au soft. Pour pallier à l’intervalle exigé entre chaque coup, il est possible d’employer des techniques annexes via un menu déroulant (magie, coups de pieds, etc... selon votre race).
En dehors de ça, le jeu jouit de menus très complets, voire complexes au départ. Surtout que ceux ci sont achalandés par les dizaines de marchands/habilleurs/forgerons qui squattent les bourgs. En vrac il est nécessaire de passer chez l’amuseur métallurgique du coin pour réparer ses armes, émoussées par tant de combats, d’aquerir divers talents spéciaux (disponibles en fonction de votre
level). Notez d’ailleurs qu’il est possible, afin de tester un peu tout les styles, de sauvegarder pas moins de huit personnages sur un seul et même compte.
Au final qu’est ce qui ne va pas avec cet
Everquest Online Adventures pourtant déjà plutôt pas mal fréquenté ? Son ambiance “vide”, ses quêtes aléatoires, monotones et sans saveurs, et la sobriété générale qui émane de l’univers font que malgré toute la bonne volonté du monde, il n'est pas gagné d’accrocher au soft. Néanmoins, l’aventure et les rencontres à plusieurs restent fort agréables dans ce MMORPG aux systèmes de communications complets. Il ne fait aucun doute que pour la plupart des occupants de Tunaria, cette aventure fait office d’apéritif à
Final Fantasy XI. Aussi, si vous ne pouvez vous contenir d’explorer un univers féodal sans fin (en attendant une date PAL pour le sacro-saint 11eme épisode de la saga de
Square Enix), rappellez vous qu’
Everquest Online Adventures est dans les bacs, mais qu’il ne constitue en aucun cas une référence. Les aventuriers resisteront ils à l’appel du mois gratuit ?