Level-5 c'est un peu l'enfant prodige du jeu vidéo japonais lors de la décennie précédente, surtout en matière de RPG. Alors quand les développeurs des derniers Dragon Quest, de
Rogue Galaxy ou encore de Dark Chronicles, nous annonce la mise en chantier du premier jeu de rôle exclusif à la Playstation 3, quoi de plus normal de commencer à rêver à tout et n'importe quoi. Finalement il va falloir descendre de son petit nuage, car
White Knight Chronicles est loin d'être le chef d'œuvre tant attendu.
Sur cette génération de console, la Playstation 3 est en mal de RPG. Sa grande sœur la PS2 et même sa cousine la PSP ont été et sont encore des machines contenant un catalogue riche en ce type de jeu, bon et mauvais, mais avec notamment des perles du genre.
Level-5 avait annoncé il y a maintenant près de 4 ans son premier projet pour la Playstation 3, sorti depuis en 2008 au Japon. Il aura fallu un peu plus d'un an pour que ce titre traverse les continent et arrive en Europe. Si
White Knight Chronicles n'est pas foncièrement mauvais, il n'est pas spécialement bon non plus, il est tout juste jouable et ne plaira qu'à une minorité de joueurs.
Ses principaux défauts sont d'un côté un univers riche mais doté d'une histoire sans fin et de l'autre un gameplay se cherchant entre RPG solo ou MMORPG, puisant d'ailleurs quelques idées dans
Final Fantasy XII. Avant de revenir sur la prise en main et la façon d'aborder le titre, passons en revu la trame scénaristique de l'aventure. C'est sur fond d'univers moyenâgeux et d'heroic-fantasy que l'histoire se déroule. Vous allez prendre le contrôle de Leonard qui rentre d'une excursion militaire peu brillante. Sur le chemin du retour, vous allez assister impuissant à la chute de votre royaume et la prise par l'ennemi de la princesse Cisna qui ne semble pas être indifférente au cœur de notre jeune héros. N'écoutant pas votre raison mais plutôt la rage qui vous animera à présent, vous allez libérer la force magique et mystérieuse enfermée dans une armure légendaire faisant de vous le nouveau Chevalier Blanc. Voilà comment toute l'histoire commence, de la plus basique façon diront certains et je les comprends. Cependant la mise en scène de l'histoire tout au long de votre quête est plutôt réussie et offre sont lot de rebondissements, jusqu'à une fin de jeu, abrupte et sans réponse à vos courageux efforts. Normal finalement puisque le titre a été annoncé comme faisant partie d'une trilogie et le scénario s'est vu donc scindé en trois parties bien distinctes.
Le scénario va poser les premières bases du gameplay, à savoir la possibilité à certains moments de se transformer en Chevalier Blanc. Ceci dit, vous ne serez pas le seul à pouvoir vous servir de cette transformation de taille. D'autres personnages importants, amis comme ennemis, que vous allez rencontrer tout au long de l'aventure pourront aussi user de cette force. C'est en vous liant avec un « Incorruptus » par le biais d'un gantelet sacré que l'opération pourra se faire et vous allez ainsi récupérer toute sa force et sa magie. A voir comme l'interprétation d'une invocation unique et personnelle dans le monde de
White Knight Chronicles. Déjà dans sa partie solo, le jeu prend les bases d'un MMORPG et n'attend pas le jeu en ligne pour les utiliser. Les combats sur les plaines vastes et ouvertes des continents que vous allez fouler ne sont pas sans rappeler ceux de
Final Fantasy XI et XII.
Les monstres sont visibles et c'est le joueur qui va décider ou non de lancer un combat, sauf bien évidemment s'il est repéré par un ennemi avant. Si votre groupe peut être composé de trois personnages, c'est un seul d'entre eux que vous allez pouvoir gérer durant l'affrontement. Un combat partagé entre action en temps réel et phases en tour par tour. Un système qui rompt le rythme action et rend les combat souvent longs et mous. En effet, entre chaque action donnée ou par la machine, un temps d'attente viendra ralentir l'intensité du combat, un temps d'attente obligatoire aussi pour user des parades, puisqu'il est impossible pour le personnage contrôlé de bloquer l'ennemi. On fait donc avec et on accumule combats après combats suffisamment de MP afin de déclencher son invocation de Chevalier Blanc en espérant que cette partie du combat va devenir intéressante. Mais tous cela n'est qu'illusion et le combat de titans auquel on était en droit d'attendre va basculer dans le parfait remède aux insomniaques. Les diverses attaques sont lentes, très lentes, trop lentes. Peut être ce fut un choix pour nuancer avec la puissance de ces dernières, mais cela n'a que pour but d'entacher une nouvelle fois le rythme du jeu déjà un peu trop mollasson.
Comme dans tous bons jeux du genre, vous allez devoir enchainer les combats pour gagner un maximum d'expérience, de MP et d'AP. La chasse aux mobs est ouverte et gérer ses AP n'est pas une mince affaire. En effet à chaque action effectuée vous allez en consommer et pour les récupérer vous allez devoir tout naturellement tuer de nombreux monstres. Afin de bien préparer votre stratégie et ne pas être pris de court, vous pourrez avant chaque combat, via le menu spécifique, organiser vos actions. Une barre y est présente, comprenant 21 emplacements pour y placer vos divers icones à user durant votre combat et préparer ainsi à l'avance vos techniques pour que cela vous rapportent plus d'expérience tout au long de votre progression. Pour les invocations ce sont vos MP que vous allez utiliser pour chaque coup porté et quand ces derniers sont à zéro vous reprendrez tout naturellement votre forme humaine et devrez terminer la scène avec une puissance largement inférieure à celle de l'invocation. Soyez donc prudent et réfléchissez dans vos choix.
La force du titre de
Level-5, réside dans les nombreuses possibilités de personnalisation du personnage, élément la encore repris des MMORPG, qu'il s'agisse de la création de votre personnages jusqu'aux différents talents que vous allez pouvoir développer. Là encore soyez attentif à l'ensemble de votre équipe et aux capacités que vous voulez voir augmenter lors des passages de niveaux. Associé aux armes ou à la magie, chaque personnage peut avoir une orientation différente des autres et révéler une utilité toute particulière lors des combats. Bien que vous n'allez diriger qu'un seul personnage lors des passages d'action, vous pouvez bien évidemment choisir qui de votre équipe vous allez pouvoir manipuler. L'évolution des autres est aussi importante, car elle aura une répercussion dans le choix automatique que l'ordinateur va leur imposer. Assurez vous donc qu'ils suivent leurs propres voies et de ne pas vous retrouvez avec une équipe plutôt barbare que tactique et qui vous rendrait finalement la tâche plus difficile et longue. Prendre le temps de faire évoluer sa guilde prolongera la durée de vie d'un titre assez court pour son genre. Entre 30 et 35h de jeu pour la quête en solo, un peu plus si vous jouez en ligne. A noter que le jeu en ligne n'est pas non plus une rencontre massive de joueur, mais se limite à 4 personnages, dans des parties découpées du monde que l'on traverse en solo.
Ce White Knight Chronicles se fourvoie dans deux genres, RPG et MMORPG, sans trouver pour autant ses marques ou proposer un juste équilibre des deux. Le titre fait penser par moment à la construction de Final Fantasy XII, avec aussi quelques notions de Final Fantasy XI et autres jeux du genre, mais bien trop faibles pour être prenantes. Il peut plaire certes aux spécialistes de haut level du genre à qui le farming ne fait pas peur. Notons aussi que derrière une patte artistique alléchante se cache une interface difficile à apprivoiser et une limite injustifié d'items par personnage, une vingtaine, qui rend difficile certains déplacement entre les villages et villes. La bande sonore quant à elle est de bonne qualité, dommage que le thème principal japonais ne soit pas disponible, au profit d'une musique plus occidentale, tout comme les voix japonaises qui ne sont plus présentes. Bref, les possesseurs de PS3 même en manque de RPG devront être prudents avant d'acquérir ce titre qui reste à essayer avant d'être acheté plein pot.