Attendu depuis des mois par une horde de fans avides de mettre la main sur la dernière simulation de football made in Konami, Pro Evolution Soccer 6 arrive enfin en Europe, mais risque d'en déstabiliser plus d'un. Explications.
Bien que la série
FIFA tente chaque année de faire la joie des amoureux du ballon rond avec toujours plus de contenu, un
gameplay sans cesse remis en question et une ambiance absolument phénoménale, force est d'admettre que malgré ses efforts, cette dernière ne parvient toujours pas à bousculer la suprématie de la saga Pro Evolution Soccer, que ce soit dans les scores de vente ou dans le cœur des joueurs. Malgré un contenu moins exhaustif, un habillage plus sobre et une réalisation moins aboutie, le titre de
Konami a su se forger une réputation solide de par un
gameplay accrocheur, hyper complet et terriblement réaliste qui n'a jamais déçu. Premier épisode de la saga à voir le jour sur Xbox 360, on attend évidemment beaucoup de cet opus next-gen, et l'implication des développeurs semblaient être bien réelle, contrairement à d'autres qui ne proposent que de vulgaires portages sans intérêt. Pourtant, depuis sa première apparition en version jouable à Leipzig, cette itération 360 n'a cessé de faire couler beaucoup d'encre avec notamment des modes de jeu en moins, une réalisation pas franchement glorieuse et une base de données plutôt étonnante. Les équipes de développement ont-elles su appliquer les modifications nécessaires au cours de ces derniers mois pour faire de ce
Pro Evolution Soccer 6 la première véritable simulation de football nouvelle génération ? Réponse.
Pour quelques licences de plus…
Avant d'analyser le cœur du jeu, à savoir le
gameplay, il est bon de se plonger quelques instants dans les entrailles de ce nouvel opus, histoire de découvrir les nouveautés apportées par ce dernier. Si les précédents opus ont toujours pris le soin de snober la ligue 1 en affublant les clubs français de noms ridicules (Rhône, Bourgogne…), cet opus répare enfin l'injustice et les aficionados de Téléfoot seront heureux de découvrir tous les représentants du Championnat de France, avec évidemment logos et maillots officiels. Une grande première qui suffira très certainement à elle seule à faire craquer bon nombre de joueurs pour ce nouvel opus. Outre la Série A, la Liga espagnole, la division hollandaise ou encore le championnat anglais, on découvre avec plaisir la présence de quelques clubs prestigieux comme la Juventus (désormais en Série B), le Bayern, le Celtic Glasgow, les Rangers, le Benfica Lisbonne, le FC Porto, Galatasaray, Anderlecht, Boca Junior, Fenerbahce ou encore l'AEK Athènes. Côté sélections nationales, on dira adieu à la Chine, à l'Egypte, au Vénézuela ou encore au Maroc pour saluer comme il se doit l'arrivée de nations comme l'Angola, le Ghana ou encore la surprenante sélection de Trinité et Tobago. La France, l'Italie, l'Angleterre, l'Espagne, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Suède disposent pour leur part de leurs équipements officiels respectifs. Sans atteindre le gigantisme d'un
FIFA, la série PES s'accapare au fil des épisodes des licences les plus prestigieuses et c'est un véritable plaisir que de pouvoir incarner sa formation favorite sans pour autant avoir à passer plusieurs heures à rétablir le nom (et parfois le visage) de chaque joueur et le logo ou encore les maillots de chaque équipe. Un excellent point.
Malheureusement, contrairement à la version PS2, cet opus 360 se voit amputé de deux modes de jeu à savoir le Challenge International et le Match à Sélection Aléatoire. Pas de grandes pertes certes, mais on reste tout de même sceptique quant à ce qui nous attend une fois sur le terrain. Le jeu propose donc du classique avec évidemment le mode Match qui permet de faire s'affronter deux équipes au choix, le mode Ligue des Masters a pour sa part subi quelques modifications et offre désormais davantage d'options notamment en ce qui concerne les transferts. On passera rapidement sur les désormais fidèles modes Ligue et Coupe pour noter seulement un léger changement du côté du mode Entraînement, un peu plus étoffé qu'auparavant, et qui propose désormais d'accomplir divers challenges, en plus de l'entraînement libre. On notera également la présence d'un mode
Xbox Live, mais autant vous avertir tout de suite que trouver une session de jeu valable relève purement et simplement du miracle, même si l'on opte pour Partie Rapide. Le mieux, pour éviter de poireauter durant des heures devant l'écran de recherche d'adversaires, reste évidemment d'opter pour un match entre amis via
Xbox Live, mais les joueurs avides de classement devront pour leur part faire preuve de patience, les matchs entre amis n'étant pas classés. Pour terminer sur la forme de ce
Pro Evolution Soccer 6, on notera la présence très marquée de la firme Reebok, avec évidemment de nombreux ballons à sélectionner et une compétition spécialement dédiée à la célèbre marque.
Zizou is back !
Mais au-delà de ces considérations purement quantitatives, c'est sur le
gameplay qu'il faut se pencher, afin de savoir si le titre pourra remplacer
Pro Evolution Soccer 5 dans nos cœurs. La première chose qui frappe lorsque l'on s'essaie au dernier-né de
Konami c'est la vitesse générale du jeu, un poil plus lente que ce que l'on a pu voir par le passé. Bien que le soft ait conservé toute sa pêche, les déplacements se font moins rapides et les contrôles de balle sont plus délicats à effectuer, tout comme les dribbles. Une bonne nouvelle, qui rajoute une touche de réalisme agréable au titre. Réalisme également du côté du maniement des joueurs. Pour la première fois dans une simulation de football, contrôlez notre Zizou national (toujours en équipe de France pour notre plus grand bonheur) devient un vrai plaisir, tant ses gestes et sa manière de jouer ressemblent à ce que le virtuose avait l'habitude de faire sur les pelouses réelles, outre les coups de tête dans la poitrine d'italiens désobligeants. Evidemment, ce constat ne s'arrête pas à l'ex-numéro 10 de l'équipe de France, mais s'applique à la majorité des joueurs connus. Henry, Ribéry, Viera, Pirlo, Beckham, Drogba, Materazzi, j'en passe et des meilleurs, réagissent tous sur le terrain avec un incroyable réalisme. L'arbitre, point noir du dernier opus, s'est aussi vu sévèrement remonter les bretelles et ne sanctionne plus à tout va sans oser distribuer de cartons. Celui-ci ne stoppe le jeu que pour des fautes valables et les tacles par derrière sont désormais à coup sûr sanctionner au moins par un carton jaune. Toujours au rayon des nouveautés plaisantes, notons la possibilité de jouer certains coups francs rapidement, histoire de mettre dans le vent les défenses mal organisées.
Les défenses justement, voici le gros défaut de ce
Pro Evolution Soccer 6. L'année dernière, le cinquième épisode de la série avait su imposer un
gameplay magnifiquement équilibré, où défense et attaque s'offraient un duel de haute volée à chaque partie. Ce temps-là est révolu, puisque
Konami a choisi pour ce nouvel opus d'avantager les attaquants au détriment des défenseurs. Ces derniers se placent moins bien, paniquent très souvent lorsque la situation devient bouillante, ont de sérieux soucis à dérober la balle à leur adversaire en un contre un, et ont souvent tendance à s'écarter lorsqu'un attaquant court balle au pied. Terriblement déconcertant, et pas franchement cohérent vis-à-vis d'un jeu qui se veut être la simulation de football la plus aboutie. Pour ne rien vous cacher, nos premières parties se sont soldées par des scores fleuves dignes d'un
FIFA de l'ancienne époque… Heureusement, le constat s'est amélioré par la suite au fur et à mesure que nous avons compris la nouvelle orientation du
gameplay. Défendre dans
Pro Evolution Soccer 6 est devenu nettement plus difficile certes, mais pas insurmontable, puisqu'il faudra désormais savoir anticiper les gestes du porteur de balle. Les duels entre attaquants et défenseurs en ressortent ainsi plus tranchants, plus stressants, presque plus « arcade ». Ca y est, le mot est lâché.
Pas en forme ?
En ce qui concerne la réalisation,
Pro Evolution Soccer 6 ne surprend guère, pire, il finit inévitablement par décevoir. En effet, outre une réalisation globale un poil plus léchée que sur PS2, on note toutefois quelques défauts notables comme une pelouse particulièrement hideuse, ce qui est flagrant sur les ralentis, mais surtout des visages étrangement modélisés, si bien que certains joueurs comme Cannavaro, Inzaghi ou même Juninho sont nettement plus réalistes et vivants sur PS2. De même, on notera quelques boulettes notables dans la modélisation des joueurs avec par exemple le défenseur lyonnais Cris qui, non content de ne ressembler aucunement à l'original, est devenu noir de peau. Etrange. Au registre des défauts, on notera également des statistiques d'équipes bien aléatoires, ainsi, malgré ses titres de champion de France et ses victoires face aux plus grandes équipes européennes, l'OL est loin d'être l'une des meilleures équipes d'Europe dans le jeu, si bien que le PSG, Marseille, ou encore les trois quart des clubs italiens surpassent allègrement le club français. Vous ne serez certainement pas surpris d'apprendre que les commentaires de Christian Jeanpierre et de Jean-Luc Arribart sont toujours aussi inaudibles, et qu'il est plus agréable d'écouter un disque de Lorie remixé par DJ Bobo plutôt que d'entendre leur inepties honteuses et insensées. L'ambiance sonore générale est toutefois plus satisfaisante dans cet opus 360, avec des chants plus marqués et une réaction du public nettement plus présente. Les animations sont quant à elles plus nombreuses et plus étoffés que sur PS2, et c'est avec grand plaisir que l'on constate que de nouveaux gris-gris ont fait leur apparition.