Oscillant sans cesse entre le bon et le moyen, Just Cause permet néanmoins de passer quelques heures de jeu agréables en compagnie de Rico Rodriguez, un agent très spécial qui n'a pas franchement froid aux yeux.
Si des titres comme
Grand Theft Auto : San Andreas,
Mercenaries ou plus récemment
Saints Row offrent une liberté d'action énorme, dans un environnement qui dépasse quasiment la raison la majeure partie du temps, le joueur lambda pouvait finir par se lasser de ces sempiternels décors urbains où bitume, véhicules, grisaille et autres signalisations routières pouvaient finir par lasser. Conscients du créneau à boucher, les développeurs d'
Avalanche Software nous proposent donc
Just Cause, un jeu dans lequel il va falloir venir en aide au peuple de San Esperito, une île tropicale de 1024 m2, en proie à un despote du nom de Salvador Mendoza. Et c'est en effectuant diverses missions pour la guérilla locale, en libérant des villages, ou bien encore en éliminant des personnalités hauts placées du gouvernement en place que San Esperito redeviendra ce petit havre de paix qu'il était, ce petit cadre de vie paradisiaque, où le soleil chauffe les plages de sable fin, et où les femmes sont nues et muettes.
Bouge sur le bon rub a dub style !
Just Cause nous permet donc d'incarner l'homme Rico, un agent particulièrement spectaculaire, qui n'hésitera pas à faire usage à maintes reprises de son parachute, un accessoire finalement indispensable pour abréger les déplacements sur cette île gigantesque. En effet, un petit coup d'œil dans le menu Map permettra immédiatement de se rendre compte du gigantisme de l'aire de jeu, ne laissant augurer que du meilleur quant à la progression et aux innombrables possibilités de jeu que l'on devrait y découvrir. De nombreuses icônes permettent de se situer sur la map, ainsi, si l'objectif principal est défini par un point d'exclamation cerné de noir, de nombreuses autres icônes permettent notamment de repérer une planque précédemment acquise, un village libéré, des indicateurs de missions secondaires, de courses, ou encore d'objets à récupérer.
Malheureusement, on se rend rapidement compte que, malgré les énormes possibilités que semblaient en grade de nous offrir San Esperito, les diverses missions finissent inlassablement par se ressembler puisque lorsque l'on ne nous demandera pas d'éliminer un général ennemi généralement semblable à un nabot syphilitique de la pire espèce (qui a dit El Tyrannos ?), il faudra ramener en lieu sûr un véhicule, faire la nique à quelques hélicoptères et autres bateaux nous pourchassant ou encore libérer un village (300 villages au total tout de même) en éliminant tous les ennemis s'y trouvant, avant de hisser notre drapeau ou bien d'en finir avec un boss un peu plus costaud que la moyenne. Une petite lassitude vient donc rapidement poindre le bout de son nez au bout de quelques heures de jeu seulement, car si aider les guérilleros locaux permet de gagner leur confiance, celle-ci ne servira qu'à obtenir de nouvelles planques, ou encore des nouveaux véhicules. Mouais. A ce niveau, l'excellent
Mercenaries s'avère nettement plus complet, et utilise de manière nettement plus réussie cette entente entre les différentes armées.
Doubouc au pouvoir ! Doubouc au pouvoir !
Point de vue
gameplay, même si ce cher Rico se meut de manière assez disgracieuse, on appréciera le fait de pouvoir user de tous ses talents d'acrobates pour sauter sur un véhicule avant d'en prendre possession en expulsant le malheureux conducteur d'un coup de pied rageur, ou encore la possibilité de passer en ‘position de cascade' pour tirer sur une cible ou bien déployer son parachute et ainsi passer au-delà d'une colline ou d'un cours d'eau et profiter au passage du paysage somptueux, tout en échappant à la horde de policiers véreux et agressifs qui nous collaient au basque. En effet, San Esperito n'est pas exempt de forces de l'ordre et ceux-ci ne cesseront de vous harceler si tant que vous ayez eu le malheur de dérober un véhicule ou commis une quelconque effraction devant leurs yeux. S'ensuivra alors une traque sans relâche avec des policiers qui n'hésiteront jamais à se ruer sur vous, à ouvrir le feu de manière ininterrompue, à faire appel à un hélicoptère ou encore créer des barrages résolument explosifs. On regrettera toutefois une IA pas toujours au top, tant il arrive souvent de voir une voiture de police foncer bêtement dans un arbre ou dans un ravin.
Côté arsenal, Rico dispose de tout un tas d'armes en tout genre, upgradables au fur et à mesure de la progression dans le jeu. On citera évidemment le duo de pistolets aux munitions infinies, mais on trouvera également de-ci, de-là, quelques sympathiques mitraillettes et autres grenades. Disposant d'un système de visée assistée, on parvient sans mal à se défaire des quelques soldats qui nous barrent la route, et on peste un peu face à la simplicité du soft, si bien qu'il semble très difficile de perdre une vie dans
Just Cause. Le joueur peut également opter pour un système de visée manuelle, on pressant le stick analogique droit, la caméra se plaçant dès lors derrière l'épaule de notre héros, pour un rendu proche d'un
Resident Evil 4.
Just Cause offre donc une pléthore de possibilités dans son
gameplay et l'on se plaît à agripper un véhicule pour s'éjecter dans les airs avec pour ambition de s'accrocher à l'hélicoptère qui nous survole pour en prendre possession, avant de prendre de la hauteur et d'effectuer un valeureux saut de l'ange sans oublier d'ouvrir son parachute à quelques mètres du sol. Sensations garanties.
Malheureusement, si le soft nous offre parfois des paysages absolument sublimes, avec des couchers de soleil saisissants, une eau plus vraie que nature et une végétation dense et luxuriante, on ne peut passer outre quelques bugs d'affichage plutôt conséquents comme d'innombrables bugs de collisions, des arbustes en suspension, des animations ridicules, des éléments de décor que l'on traverse en toute impunité, etc. Capable du meilleur, comme du pire,
Just Cause offre toutefois la possibilité d'évoluer dans un environnement rafraîchissant, et même si son ramage ne se rapporte forcément pas à son plumage, on prend un certain plaisir à passer quelques heures avec ce cher Rico, ne serait-ce que par le dépaysement apporté par les terres arides et sauvages de San Esperito.