La série des Makai Mura fait partie de ces rares licences Capcom qui n'ont pas souffert d'une surexploitation abusive et c'est donc toujours avec joie que nous accueillons les nouveaux épisodes, 2D de surcroît. Bienvenue dans un monde de souffrance.
Fait aussi étonnant qu'amusant, pour peu que vous interrogiez un joueur occasionnel ayant goûté aux joies de la Snes, il n'aura absolument aucune idée de ce que peut être la série des
Ghouls'N Ghosts ou autres
Makai Mura. Par contre, si vous lui évoquez l'histoire d'un pauvre chevalier barbu qui se retrouve en caleçon toutes les cinq minutes, l'incompréhension laissera place à la rigolade, procurée par les inoubliables moments passés en compagnie du brave Arthur. Bref, malgré un titre pas facile à retenir quand on est môme, la série de
Capcom aura su marquer de nombreux joueurs et aura également été la cause de quelques destructions de manettes contre les murs. Quelques siècles plus tard, rien n'a changé...
Old Spirit
Retour aux sources pour la série après quelques épisodes 3D (Maximo) d'une grande réussite et qui gardaient l'essence de la série. Après une introduction en images de synthèse d'une laideur incomparable dévoilant un scénario tonitruant (princesse, enlèvement, sauvetage), le jeu démarre comme la version Super Nes avec une mini map montrant plus ou moins la progression jusqu'au fameux combat final contre le grand vilain pas beau. Le jeu est donc séparé en niveaux, eux-mêmes découpés en plusieurs parties, dont certains uniquement consacrés à un gros boss au design parfois à revoir, là où l'opus Snes ne manquait pas d'idée. Dès les premiers pas, on retrouve ses marques et c'est d'ailleurs peu dire vu que le premier niveau est une sorte de remake éloigné de l'épisode original, musique inclue, avec ses zombies arrivant de manière incessante, sans parler des nombreux nouveaux ennemis ne vous laissant plus une seule seconde de répit. Sol, eau, air, buissons... La moindre parcelle de terrain est susceptible de camoufler un danger imminent et les réflexes seront plus que jamais mis à l'épreuve à travers ce sublime fouillis régnant à l'écran, mais très vite, une question nous vient à l'esprit : mais où est notre double saut adoré ??
Rassurez-vous, cette fameuse manipulation est bien entendu incluse dans le jeu, il vous faudra juste patienter un peu avant d'en faire son acquisition et force est de constater qu'il est toujours aussi difficilement gérable et que les chutes seront incroyablement nombreuses. Juste histoire de reprendre le coup de main. Toujours dans cet esprit de reprises des ingrédients d'origine, signalons le retour des upgrades d'équipements dissimulés judicieusement dans chaque recoin et dont la durée de vie aura gardé son coté éphémère, car rappelons tout d'abord que le preux chevalier ne peut porter qu'une seule arme et que la moindre acquisition d'une nouvelle, même de manière accidentelle, conduira irrémédiablement à la perte de l'ancienne. Couteau, lance, fléchettes, fouet, torche... A vous de choisir selon vos goûts et selon la situation. Quelques surprises au niveau des boucliers et armures, mais n'oubliez pas que pour ces dernières, quelques coups (voire un seul dans le mode de difficulté le plus élevé), signifieront un retour immédiat au caleçon et à la mort en cas de nouvelle blessure.
La mort et puis après...
Pas besoin d'avoir un niveau d'intelligence supérieur pour comprendre que ce qui fait la force, et la durée de vie, dans cette série est la difficulté parfois abusive, nous obligeant à recommencer les niveaux un certain nombre de fois jusqu'à reprendre le vieux principe du 'par coeur' pour éviter de tout recommencer bêtement, surtout en fonction du mode adopté. Dans les deux premiers (facile et normal), perdre une vie ne vous empêchera de continuer là où vous en étiez jusqu'à épuisement du stock, mais en mode Ultimate, on reprend le système de la version Super Nes : une mort = recommencer le stage (sauf en cas de checkpoint). Tout dépend de votre état d'esprit, en sachant que détruire une manette revient moins cher que faire de même avec une PSP, mais il est d'ores et déjà conseillé de finir le soft dans l'un des deux premiers avant d'attaquer le véritable cauchemar. Détail important, à l'instar d'un New
Super Mario Bros. qui effaçait toute présence de difficulté dès l'instant où vous aviez récolté une fleur de feu,
Ultimate Ghosts'N Goblins se montrera bien plus docile si vous possédez la lame avalante, puisque cette dernière a le bonheur de poursuivre les ennemis, quel que soit leur position sur l'écran. Une aubaine, surtout face à certains boss un peu trop rapides.
Quoi qu'il en soit, la durée de vie est très bonne pour un jeu du genre, car même si les tentatives seront nombreuses avant de passer le moindre niveau, le titre propose une
replay value imposante et obligatoire pour terminer entièrement le jeu. En effet, vous remarquerez très rapidement la présence d'objets, passages ou détails dans les décors, au départ pas forcément explicites, mais dont la signification se dévoilera en progressant dans l'aventure. Pour commencer, il sera conseillé de tous faire pour récolter les spectres (un par stage) qui vous permettront justement de pouvoir revenir dans les précédents lieux visités pour fouiller consciencieusement les environs une fois le bouclier volant entre les mains. La raison ? L'obtention de la pelletée d'anneaux dissimulée un peu partout. L'utilité ? L'ouverture de la porte du véritable boss final une fois le nombre suffisant acquis. De quoi passer du temps sur votre machine, mais il n'est pas à cacher que ce genre de jeu n'est absolument pas à mettre entre toutes les mains : difficulté, trop
old school,
gameplay parfois laborieux... Aurez-vous les nerfs assez solides ?