Ce test est une mise à jour de notre test import de Winning Eleven 9.
C’est devenu un rituel, chaque fin d’année, tout joueur digne de ce nom s’en va acquérir son Pro Evolution Soccer, avant même d’avoir pu lire les premières critiques de la presse. Pro Evolution Soccer 5 ne déroge pas à la règle : tous ceux qui se sont déjà jetés sur le jeu ont eu bien raison, le soft conserve son statut de meilleure simulation footballistique.
Sorti quelque peu en retard par rapport à son concurrent direct
FIFA 06,
Pro Evolution Soccer 5 se veut être « l’ultime évolution », à en croire les publicités diffusées un peu partout dans l’hexagone. Il aura donc fallu attendre cinq ans pour que le cru de
Konami devienne mature, cinq longues années pendant lesquelles les joueurs du monde entier ont fait de Pro Evolution Soccer leur religion. Le messie revient aujourd’hui avec son lot de nouveautés fantastiques, censées clouer définitivement le bec à ceux qui avaient pu critiquer négativement le quatrième opus. Alors oui, les détracteurs de la série pourront toujours reprocher au titre l’absence de certaines licences, de maillots officiels ou de commentaires dignes de ce nom, mais qu’on se le dise,
Pro Evolution Soccer 5 propose un
gameplay tellement énorme qu’il est impossible de porter le moindre blasphème à son égard. Verdict.
C’est comme si on y était
N’allez pas croire que le titre du paragraphe fait référence à des graphismes époustouflants, car ce n’est pas le cas. Comprenez par là que le moteur graphique est juste identique à la version précédente. Cependant, quelques améliorations ont été apportées au niveau de la modélisation de certains joueurs qui sont encore plus criants de réalisme. Maintenant, il existe plusieurs entrées sur le terrain, en plus de la traditionnelle. On peut voir par exemple tous les joueurs se serrer la main et se tapoter l’épaule avant de rejoindre leurs compagnons pour la photo. Il ne manque plus que l’hymne national pour nous combler. Les stades sont également beaucoup plus jolis, la caméra éloignée nous permet de voir les alentours du terrain comme les pistes d’athlétisme ou les poteaux de transformation de rugby. De même, de grands drapeaux à l’effigie des équipes, ainsi qu’un gigantesque maillot jaillissent dans le public en 2D. Oui, le public est toujours aussi moche, néanmoins il est possible de le voir en 3D lors de
cut-scenes, une nouveauté dans ce
Pro Evolution Soccer 5. Durant les matchs, les supporters sont plus bruyants, ils crient, chantent (le célèbre « Qui ne saute pas n’est pas Lyonnais » a d’ailleurs fait son apparition) puis exultent lorsqu’un but est marqué. L’ambiance grimpe donc d’un cran et le soft n’a plu à avoir honte face à
FIFA à ce niveau-là. Superbe.
On notera aussi des
cut-scenes beaucoup plus présentes lors des changements de joueurs contrairement à la version précédente. Par exemple, les footballeurs se tapent dans la main pour laisser leur place, d’autres entrent sur le terrain directement, car leur collègue sort sur civière. Et en parlant de civière, il est cette fois vivement conseillé de sortir un joueur blessé (croix jaune). On se souvient en effet que dans les autres
Pro Evolution Soccer, un joueur blessé pouvait encore courir voire même marquer des buts. Ici, le joueur ne pourra plus courir et se fatiguera encore plus vite. De même, certains tacles ou fautes non sifflées pourront entraîner des douleurs à la cuisse (claquage) et le joueur devra sortir (on le voit régulièrement chez le CPU). L’arbitre est également plus présent sur le terrain et dispose de nouvelles animations. De nombreux gestes lui ont été attribués et vous pourrez remarquer qu’à chaque faute, l’arbitre fait un signe du bras pour indiquer à quelle équipe est désigné le coup franc. On signalera aussi des joueurs qui ramassent le ballon pour faire perdre du temps, d’autres qui relèveront l’adversaire pour éviter de prendre un carton et bien d’autres séquences que nous n’avons certainement pas encore eu l’occasion de voir.
Konami nous propose donc avec ce
Pro Evolution Soccer 5 de nombreuses nouvelles animations et
cut-scenes rendant les matchs encore plus réalistes et surtout plus vivants.
Incroyablement réaliste
Gros changement dans ce
Pro Evolution Soccer 5, le système de jeu a véritablement évolué et
Pro Evolution Soccer 4, déjà très réaliste, peut aller se rhabiller. Ici, vous disposez d’un grand choix de tactiques et de formations différentes. Par exemple, un 4-3-3 peut être formé d’au moins quinze façons différentes. Après, sur le terrain, nous sommes complètement dans un autre registre. Le jeu est incroyablement réaliste, mais aussi incroyablement difficile. Explications. La première fois, on pourrait être étonné par le système de passes, de prime abord jugé laborieux et imprécis, mais qui nous offre au fur et à mesure des parties tout son potentiel. En effet, fini le jeu à une touche de balle avec de mauvais joueurs, finies les balles en profondeur qui passent sans problème. Non, dorénavant, il faudra jouer minutieusement et collectivement, car les un contre un sont beaucoup plus difficiles à remporter. Il vous faudra donc être très précis, bien contrôler le ballon, ne pas tirer à la va-vite, analyser le positionnement de vos joueurs, ne pas réaliser l’impossible car l’adversaire n’aura aucun mal à couper la trajectoire des passes. Récupérer le ballon ne sera pas une mince affaire, le CPU ayant une protection de balle quasi-irréprochable. A noter que la difficulté du jeu a considérablement été revue à la hausse. Plusieurs dizaines d’heures seront nécessaires pour maîtriser les bases et pouvoir attaquer le mode 5 étoiles, chose qui était nettement plus aisée dans
Pro Evolution Soccer 4. En ce qui concerne les frappes, celles-ci rentrent plus facilement que dans
Winning Eleven 9 et
Pro Evolution Soccer 4. Il ne faudra donc pas hésiter à tenter les tirs à 25 mètres dès lors que vous contrôlez un joueur compétent dans ce domaine. Dans le même registre, nombreux étaient ceux qui pestaient contre les coups francs de
Pro Evolution Soccer 4, très difficiles à maîtriser. Dans
Pro Evolution Soccer 5, n’importe quel Juninho, Beckham ou Zidane n’aura aucun mal à mettre la balle au fond des filets. Comme en vrai en somme.
Pro Evolution Soccer 5 se voit également doté de nouveaux gestes techniques et mouvements qu’il sera nécessaire d’assimiler dans le mode entraînement. Un mode entraînement qui a d’ailleurs « changé » puisqu’il est composé de catégories. On retrouvera l’entraînement immédiat avec la possibilité de s’entraîner aux coups francs ou aux corners par exemple, une autre catégorie qui améliorera les statistiques d’un joueur en réussissant des missions dans un temps imparti, ainsi que deux nouvelles catégories, l’une vous permettant d’apprendre des techniques pour les phases d’attaque et de défense, et une dernière qui est une sorte d’apprentissage du football sur
replays. En défense, il est plus facile de dégager le ballon sans avoir à se retourner, les tacles sont moins glissés et il est préférable de les tenter très près d’un joueur pour ne pas être mis dans le vent par un crochet. L’arbitre sifflant énormément de fautes, il n’hésite pas sur les tirages de maillot, les poussettes dans le dos ou encore les obstructions. Du côté des gardiens de but, eux aussi sont gratifiés de nouveaux gestes comme les grosses claquettes sur les frappes surpuissantes. Les face à face avec le gardien sont par ailleurs assez délicats, et les lobs ne passent plus comme avant.
En attendant Pro Evolution Soccer 6…
Intéressons-nous enfin aux autres modes de jeu. Vous retrouverez les matchs amicaux, toutes les coupes (Asie, Afrique, Amérique…) et championnats (France, Allemagne, Espagne…), la ligue internationale et, bien entendu, la ligue master. Celle-ci n’a pas beaucoup bougé : vous choisissez un club (possibilité d’avoir les joueurs officiels directement) puis le championnat dans lequel vous accéderez lors de votre montée en Division 1. Une fois entré dans le vif du sujet, vous aurez donc un calendrier à respecter et il faudra gérer les matchs et la fatigue des joueurs. Les jours de transfert sont toujours indiqués et vous pourrez choisir d’acheter ou vendre des joueurs à d’autres équipes. L’âge à encore une fois son importance, car certains joueurs partiront à la retraite et d’autres viendront s’ajouter dans la base de données. Si acquisition il y a, ces joueurs devront passer par l’entraînement s’ils veulent voir leurs performances augmenter. Il s’agit là des seules nouveautés de la Ligue Master. En effet, les paramètres d’entraînement et de développement des joueurs sont désormais plus réalistes qu’auparavant. Ajout sympathique, les « matchs commémoratifs » conservent sur la carte mémoire les statistiques des rencontres (victoires, défaites, buts marqués…). Idéal pour se moquer de ses amis. Enfin, le très attendu mode
Online ne déçoit pas. Le
lag est discret, même à quatre, l’interface est sobre, et surtout, les options sont nombreuses : filtres, chat, liste d’amis, moteur de recherche, etc. De quoi défier agréablement le monde entier.
Malheureusement,
Pro Evolution Soccer 5 n’est pas exempt de défauts. Tout d’abord, pestons contre la « mise à jour » des effectifs. A titre d’exemple, Pires est en équipe de France mais pas Cissé, Luyindula est toujours à l’OM, Fred n’est pas à Lyon, etc… Regrettable, d’autant plus que
FIFA 06, sorti trois semaines avant, propose lui une base de données plus à jour. Au niveau du
gameplay, les matchs sont assez hachés, la faute à un arbitre qui siffle le moindre contact. Toujours au registre des défauts, il est frustrant de voir qu’un défenseur lambda a tendance à rattraper un peu trop facilement un Thierry Henry ou un Roberto Carlos, bien que ceci ait été légèrement corrigé par rapport à
Winning Eleven 9, à l’instar de bon nombre d’autres défauts cités dans notre test import de ce dernier. On pourra également pester contre les commentaires abominables de Christian Jeanpierre et Jean-Luc Arribard ainsi que pour certaines musiques, dignes du Top 50 des années 80.