Deux ans après leurs premières aventures sur GBA, les deux célèbres plombiers nous reviennent à travers un nouvel opus DS toujours aussi fun et blindé d'humour.
Paru sur GameBoy Advance il y a déjà 2 ans,
Mario & Luigi : Superstar Saga avait su rallier à sa cause de nombreux fans de la série
Paper Mario, mais également toucher un nouveau public, conquis par ce mélange audacieux de plates-formes et de RPG. Loin du romantisme et des relations amoureuses maintes fois relatées dans la série
Final Fantasy, le jeu mélangeait habilement phases de plates-formes, phases de réflexion, mais également des combats au tour par tour dynamiques et terriblement entraînants, avec évidemment un système d’évolution des personnages via l’accumulation de points d’expérience. Un titre superbe, accrocheur et diablement fun, que seule une infime partie de joueurs a eu le courage de terminer tant la difficulté frôlait parfois l’insurmontable. Aujourd’hui, c’est sur
Nintendo DS que nous retrouvons nos deux plombiers, affublés pour le coup de leurs doubles juvéniles : Baby Mario et Baby Luigi. Prêt pour un grand voyage dans le temps ?
Deux fois plus de tout
Faisant directement suite au premier opus, les habitués retrouveront sans peine les réflexes d’antan. Pour les néophytes, sachez que l’on dirige les deux personnages simultanément avec la croix de direction, tandis que le bouton A servira à ordonner une action à Mario, et le bouton B à Luigi, tandis que le bouton R permettra de switcher entre les différentes actions disponibles. On peut donc parfaitement faire sauter Mario indépendamment de Luigi et vice-versa, ce qui sera bien utile dans la résolution de certaines énigmes, ou encore l’accomplissement de certaines phases de plates-formes. Grande nouveauté de cet opus DS, la présence de Baby Mario et Baby Luigi à vos côtés. Il va donc non seulement falloir diriger les deux compères, mais également les deux juniors, qui, la plupart du temps, resteront sur le dos des deux plombiers. Toutefois, il sera parfois nécessaire de les dissocier de leurs homologues adultes, et ce sont alors les boutons X et Y qui serviront à leur ordonner une action. L’essentiel de l’action se déroule sur l’écran inférieur (l’écran supérieur servant la plupart du temps à afficher la map du lieu visité ou bien des perspectives de caméra différentes), mais lors de certains passages, vous devrez diriger les deux Babies sur l’écran du haut, afin d’ouvrir un passage aux deux seniors restés sur l’écran du bas. Des énigmes assez simples dans l’ensemble, bien senties et plutôt diversifiées. Il vous faudra activer des mécanismes, passer sous des portillons pour aller taper l’interrupteur d’un coup de marteau et ainsi ouvrir une porte, voire encore remplir Baby Mario d’eau et lui flanquer un bon coup de marteau pour éteindre une flamme vous bloquant le passage. Au fur et à mesure de votre épopée, vous obtiendrez de nouveaux pouvoirs comme se rouler en boule, rentrer dans le sol, expédier les deux juniors à une hauteur vertigineuse ou encore s’aplatir comme des pancakes pour passer à travers de minuscules fentes. Une entraide essentielle qui rappellera parfois les meilleurs moments d’un certain
The Legend of Zelda : Four Swords Adventures sur
Nintendo GameCube.
Point de vue scénario, une fois n’est pas coutume, c’est en effectuant un voyage dans le passé que la princesse Peach a été enlevée par une entité extraterrestre aussi énigmatique qu’effrayante : les Shroobs. Nos deux amis plombiers se voient alors contraints de sauter dans une brèche temporelle pour revenir dans le passé et explorer divers mondes comme l’Ile de Yoshi, le Village Holli Jôlli, Koopaseum ou encore le désert Gritzy. C’est donc dans le passé qu’ils feront la connaissance de leurs doubles, qui ne les lâcheront plus jusqu’au bout de l’aventure. La trame scénaristique contraint alors de voyager sans cesse entre le présent et le passé, l’occasion pour les deux frangins de remettre un peu d’ordre dans le Royaume Champignon, et pour nous, de découvrir des personnages souvent drôles et attachants comme Baby Peach (une vraie petite peste), le Professeur K.Tastroff à ses débuts, ou encore le très nerveux Baby Bowser. Vos actions dans le passé modifieront souvent le futur, mais il serait dommage de ma part de vous en dévoiler davantage à ce sujet.
Mignon, coloré, et kitsch à souhait !
Comme son aîné,
Mario & Luigi : Partners in Time propose un rendu visuel en 2D relativement bien détaillé. Les sprites utilisés sont assez larges, et l’on distingue parfaitement les mimiques souvent très drôles des différents protagonistes, jouables ou non. Gardant globalement le même design que l’opus GBA, cette mouture DS nous offre toutefois quelques effets plutôt réussis, notamment lors de l’anéantissement de certains boss, ou bien lors des voyages dans le temps. Le soft ne souffre d’aucun bug notable, ni la moindre espèce de ralentissement. On notera toutefois un angle de caméra pas toujours idéal pour parfaitement juger la distance d’un saut par exemple, mais rien de bien alarmant. Niveau sonore, le constat est plus mitigé puisque si certains thèmes récurrents sont toujours aussi accrocheurs, la musique accompagnant les combats est tout simplement mauvaise et parvient rapidement à lasser. Dommage, car c’est justement celle-ci que l’on viendra à entendre la majeure partie du temps. Les personnages s’expriment avec un charabia aussi drôle qu’incompréhensible, tout comme les Extraterrestres, ce qui rajoute encore un peu d’humour à l’ensemble. Outre l’expérience engrangée à chaque fin de combat, il sera également possible d’acquérir de nouvelles tenues et de nouveaux badges dans certains magasins, de manière à augmenter certaines capacités de nos héros. Comme dans tout bon RPG, les attributs sont classiques : Puissance, HP, Défense, Vitesse…et vous pourrez user de toute une gamme de légumes bien connus (Champignons, Piments…) pour redonner des forces à vos troupes hors combat, ou bien en plein milieu de la bataille.
Identique à la version GBA, le système de combat mettra votre patience et vos réflexes à rude épreuve. Il ne suffira pas de presser le bouton attaque et d’attendre négligemment que Mario effectue l’action demandée. Non, ici, vous participerez activement au combat, aussi bien en attaque qu’en défense. Pour l’attaque, vous devrez par exemple appuyer sur la touche Saut, ou bien encore Marteau, juste avant que votre personnage ne touche l’adversaire, de manière à infliger davantage de dégâts. Point de magie ici, c’est donc par le biais de certains items bien connus (Fleur, Chomp, Canon, Trampolines ou encore les
Carapaces Vertes) que vous pourrez venir à bout des ennemis les plus coriaces. Comme c’est le cas pour les attaques classiques, vous devrez bien souvent user de vos réflexes lors de ces attaques spéciales. La carapace devra être renvoyée par un coup de pied, la vitesse de celle-ci augmentant peu à peu, le Chomp pour sa part vous demandera de bien visualiser le personnage à l’écran afin d’appuyer sur la touche correspondante, jusqu’à se faire rattraper par le Chomp enragé. Evidemment, la présence de Baby Mario et Baby Luigi démultiplie littéralement les attaques réalisables et il faudra parfaitement maîtriser les touches A, B, X et Y et redoubler de patience pour parvenir à ses fins, et asséner des combos monstrueux. A noter qu’il est tout à fait possible de livrer un combat n’impliquant que Mario et Luigi, ou bien encore uniquement leurs doubles juvéniles. Point de vue défensif, on a affaire au même mécanisme, et il faudra alors user du saut ou du marteau à un moment très précis afin d’éviter l’attaque adverse. Avec un bon timing, on parviendra non seulement à éviter l’attaque, mais également à infliger une contre-attaque des plus jouissives.
En ce qui concerne la durée de vie,
Mario & Luigi : Partners in Time vous occupera aisément entre 15 et 20 heures, selon que vous soyez du genre à rechercher tous les bonus en fouillant les niveaux de fond en comble ou non. La trame est très dirigiste, et même si l’on aura parfois la possibilité de fouiner à droite et à gauche, il faudra inlassablement suivre le chemin indiqué pour faire avancer le scénario. Le tout est très bien expliqué au fur et à mesure, si bien que l’on ne parvient absolument jamais à se perdre, ce qui est un plus non négligeable dans ce genre de soft. L’ambiance dégagée tout au long du jeu est évidemment « gnangnan » à souhait, mais l’on vient très souvent à rire devant certaines situations franchement drôles. A noter que le soft est compatible avec le Rumble Pack livré avec
Metroid Prime Pinball, qui, sans être indispensable, parvient à immerger encore un peu plus le joueur dans l’aventure.
Mario & Luigi : Partners in Time constitue donc un excellent investissement pour tous les joueurs fans de la saga, mais également une bonne initiative pour ceux en mal de RPG sur DS, et qui pourraient trouver là un palliatif de choix, original et blindé d’humour, en attendant les futurs
Final Fantasy et autres mastodontes du genre.