On ne peut pas dire que le beat’em all arrive à se faire une place de nos jours depuis son passage en 3D. Beat Down : Fist of Vengeance ou l’exécrable Spikeout Battle Street en sont les meilleurs exemples. Cependant, les développeurs de chez Rockstar Games ont quand même tenté leur chance avec The Warriors, un jeu basé sur le film de Walter Hill, sorti en 1979.
Reprenant en grande partie la trame du film, l’histoire débute le jour d’un rassemblement organisé par Cyrus, le chef du gang des Gramercy Riffs qui demande à toutes les bandes de la ville de se réunir. A cette réunion, aucune arme n’est tolérée, aucune bagarre ne doit avoir lieu, nous sommes dans une période de trêve et tout le monde doit la respecter. Après avoir quelque peu déblatéré sur ses nouvelles idées et sur l’avenir, la réunion tourne au cauchemar et à la catastrophe puisque Cyrus est assassiné. Les Warriors, invités de dernières minutes, sont accusés de cet acte et se mettent tous les autres gangs sur leur dos. Avant de savoir si les Warriors arriveront en vie jusqu’à Coney Island, le lieu où ils résident, on revient 6 mois avant le rassemblement, avec l’arrivée de Rembrandt, un expert en graff qui essaye d’intégrer l’équipe, dont le chef, Cleon, lui propose de montrer ce qu’il a dans le slip.
Jusqu’au jour du rassemblement
Rockstar Games nous avait prévenus dès le début de son annonce.
The Warriors ne serait pas un beat’em all comme les autres. Et dès les premières minutes, on constate qu’effectivement, le jeu nous propose une panoplie de coups tout simplement impressionnante. Le joueur peut tabasser n’importe qui, même ses collègues, utiliser des armes comme des couteaux, sabres, cocktails molotov ou canettes, réaliser quelques enchaînements afin de ne laisser aucune chance à l’adversaire. De plus, il est possible de choper l’individu pour le projeter dans le décor, le menotter, le balancer sur des rails, le punir au sol en lui assénant des coups de poing au visage, lui écraser la tête par terre, interagir avec le décor en l’éjectant dans les vitrines des magasins ou en réalisant une projection à deux. De nombreuses possibilités que l’on découvre en avançant au fur et à mesure dans le jeu et qui améliorent considérablement la façon de se battre d’autant plus que le joueur incarnera la plupart des membres du gang des Warriors, qui disposent chacun de coups différents.
Dans le quartier général des Warriors situé à Coney Island, vous pourrez vous balader dans les rues pour y découvrir quelques missions annexes. Ne changeant guère des missions de l’histoire principale, cela permet avant tout d’augmenter la durée de vie du jeu puis de défendre son territoire. Entre les bagarres contre les autres gangs qui pillent les boutiques du coin, qui viennent titiller les clodos ou qui sèment la pagaille dans les rues, il faudra encore une fois leur rentrer dans le lard pour les faire dégager de votre secteur. Les brutes trouveront dans ces missions le moyen de bien se défouler. D’ailleurs, si certains d’entre vous estime que les Warriors frappent comme des mauviettes, il sera possible d’augmenter leurs capacités physiques. Vous aurez donc la possibilité de frapper un sac de sable, de faire des tractions, abdos et pompes, ceci permettant d’améliorer la force de frappe, résistance et endurance des personnages.
Les Warriors essaieront de se faire connaître dans un New York ou chaque quartier est dominé par un gang différent et leur objectif sera bien évidemment de se créer une réputation afin d’être craint par tout le monde. Les missions se résument un peu à la même chose, mais pour ne pas tomber dans une certaine lassitude,
Rockstar Games a eu la bonne idée de les varier. En effet, si la plupart du temps on se castagne la tronche avec d’autres bandes, il faudra aussi savoir être discret pour s’infiltrer dans des quartiers mal famés ou échapper à la police qui vous ne fera pas de cadeau. D’autres missions vous proposeront également d’exercer votre talent de dessinateur en taguant l’insigne de l’équipe sur les murs ou sur les rames de métro, de dévaliser des magasins. En les braquant, cela vous permettra de gagner de l’argent qui servira à acheter des bombes de peintures, des armes, du flash (drogue qui remonte la vie). Les moyens pour voler de l’argent sont variés puisqu’il est tout à fait possible d’agresser un passant et lui soutirer son pognon, ou encore de briser une vitre de voiture pour y piquer l’autoradio. Les Warriors seront également mis dans des situations qui n’ont rien à voir avec des séquences de combat. En effet, il faudra de temps à autre s’enfuir pour échapper à un gang. Pas grand-chose à faire dans ces cas-là, vous n’aurez qu’un seul choix : courir. Cependant lorsque vous essaierez de semer vos poursuivants, de nombreux obstacles seront sur votre route et il faudra sauter rapidement par-dessus les grillages ou forcer le passage lorsque des caisses vous bloqueront la route et éventuellement crocheter une serrure le plus vite possible.
Les guerriers de la nuit
Piégé par le chef du clan des Destroyers, Cleon s’installe à Coney Island et recrute de nombreux gars pour créer un nouveau gang, les Warriors. Pour découvrir comment le clan s’est formé et comment les membres ont intégré l’équipe, vous aurez la possibilité d’en savoir plus à travers les missions flashback que vous gagnerez en terminant les missions de l’histoire principale. En plus de cela, d’autres bonus seront débloqués tels que de nouveaux personnages à utiliser dans le mode Baston, un mode sympa, mais qui ne propose pas grand-chose d’intéressant ou du moins d’excitant. En revanche, lorsque vous terminez le jeu, une petite borne arcade vous propose un nouveau jeu du même style que Double Dragon à l’époque. Ce petit jeu consiste à avancer dans des niveaux (5 au total) dans lesquels vous devez vous bastonner contre les gangs et les Boss du jeu que vous avez pu apercevoir dans
The Warriors. Une très bonne idée de la part des développeurs.
Sinon, sur le plan graphique,
The Warriors utilise un moteur amélioré de
Grand Theft Auto : San Andreas et d’un point de vue de la mise en scène, le titre de
Rockstar Games reste fidèle au film de Walter Hill, du moins dans la deuxième partie après le rassemblement. L’ambiance est malsaine, les rues sont envahies par des clochards, des putes sont au coin des rues, des petits groupes se réchauffent près des bidons en flamme, avec ces environnements, les développeurs nous ramènent 40 ans en arrière. Les décors sont sales, où traîne un peu n’importe quoi sur le sol, même si ce n’est pas dévasté comme dans un temps de guerre, on a l’impression que c’est ce que
Rockstar Games essaye de retranscrire. En ce qui concerne le reste,
The Warriors nous propose des thèmes musicaux des années 70, repris également du film, des effets sonores et un doublage de qualité. Pour un premier essai, les développeurs s’en tirent plutôt bien et pour une fois, cette adaptation est une réussite. Avec un
gameplay assez impressionnant,
The Warriors s’impose certainement comme le meilleur beat’em all en 3D qu’on ait pu voir jusqu’à présent.