Une fois n’est pas coutume, c’est Shadow qui tient le premier rôle dans cette nouvelle production de la Sonic Team. Pour le pire… et pour le pire seulement.
Après un
Sonic Heroes plus qu’anecdotique, la
Sonic Team a eu la (fausse) bonne idée de développer un nouveau soft mettant en avant le très charismatique (et non moins énigmatique) Shadow. Le jeu vous permettra de connaître les véritables origines du personnage, que lui-même ignore encore. Une véritable quête d’identité qui vous demandera de faire le sempiternel choix entre bien et le mal, dans un soft d’aventures/plates formes en 3D à fins multiples. Un programme alléchant c’est certain, mais qui se révèle au final digne des toutes premières (et mauvaises) productions 128 bits. Explications.
Vous incarnez donc Shadow dans un environnement forcément plus sombre que ce qu’a pu nous proposer Sonic dans le passé. Ici, point de palmiers, d’île paradisiaque ou d’ennemis multicolores, mais plutôt des villes en ruines, des soldats armés et un héros tiraillé entre le bon et le mauvais côté, capable de tout pour savoir qui il est vraiment. Un premier constat s’impose : c’est moche. Très moche même diront certains. Les textures sont tout simplement ignobles, la fluidité est loin d’être au rendez-vous, et les décors visités sont d’un classicisme sans précédent. A cela s’ajoute également la maniabilité atroce de Shadow, qui glisse littéralement sur le sol, et avec lequel on peine à anéantir le moindre ennemi. A l’instar de Sonic, l’antihéros peut foncer sur ses ennemis pour les pulvériser, ou bien user de ses poings pour les mettre au sol. De même, Shadow pourra user d’un panel d’armes relativement conséquent et ainsi user d’un pistolet, d’une mitraillette ou encore d’un sabre.
Niveau modes de jeu, le soft vous propose un mode histoire classique ainsi qu’un mode deux joueurs en écran splitté totalement anecdotique et inutile, qui vous proposera de vous battre en duel avec un ami dans trois arènes différentes. Le mode histoire en revanche propose une progression composée de divers embranchements, et le trajet que vous suivrez sera différent en fonction des actions que vous réaliserez dans le jeu. Un déroulement plutôt intéressant, même si cela permet de finir le soft en une paire d’heures. Toutefois, il conviendra de recommencer les niveaux afin de débloquer de nouveaux parcours (et quelques bonus) si l’on veut découvrir les 10 séquences de fins différentes que propose le jeu. Outre les mouvements de bases (sauter, courir, taper…) Shadow dispose également de deux attaques spéciales, symbolisées par des jauges rouges et bleues. Pour remplir la jauge rouge, il faudra terrasser des humains, alors que pour remplir la bleue, ce sont les ennemis mutants qu’il faudra anéantir. Cela permettra à la longue de déclencher une explosion dévastatrice ou bien de se transformer en Super Shadow l’espace de quelques secondes. Ajoutons à cela la possibilité de conduire différents véhicules et nous avons fait le tour de ce que propose l’ami Shadow. Sympa, mais pas franchement excitant.
Le gros problème de ce
Shadow the Hedgehog provient donc de sa réalisation pitoyable, indigne des capacités des machines 128 bits, qui cumule toutes les tares que l’on aimerait un jour voir disparaître : ralentissements, clipping, saccades… Le tout, couplé à un
gameplay totalement bancal et pas maniable pour un sou, avec lequel on doit sans cesse batailler pour parvenir à ses fins. De même, le
character design est complètement loupé, et les ennemis ne disposent d’absolument aucune forme de charisme, et rivalisent tous de ridicule et de mauvais goût. On pourrait parler encore longtemps des temps de chargements longuets, des
cut scene risibles, des bugs à profusion, de la caméra capricieuse…mais cela ne serait que porter trop d’attention à un soft qui ne le mérite décidément pas.