Entre Seven et From Hell, le dernier titre de MC2 France vous met dans la peau de Victoria McPherson, pour une enquête façon point’n’click des plus sordides.
MC2 France n'en est pas vraiment à son coup d'essai en ce qui concerne les point'n’click, pour preuve, les quelques titres que sont
Syberia ou encore Post Mortem. Cependant, il s'avère que
Still Life, passé totalement inaperçu jusqu'alors, ne ressemble pas du tout à ses grands frères, tant l'univers créé est à des années lumières des aventures précédemment imaginées dans les studios de l'éditeur. Imaginez une ambiance glauque entre Seven et From Hell et vous vous retrouverez à peu près aussi près de l'enfer que l'ange déchu lui-même se désespère de l'être à longueur de journée. C'est dans cette situation précise que nous allons donc retrouver Victoria McPherson, notre envoyée spéciale dans une enquête qui lui laissera très certainement des marques indélébiles, en tout cas, nous ne nous en sommes pas relevés...
Chicago, Noël 2004, en tant que jeune agent du FBI, j'ai malheureusement eu l'honneur de récupérer cette triste enquête sur le tueur en série qui frappe depuis quelque temps déjà dans les rues sombres de notre belle ville du Nord américain. Si vous lisez ces lettres, c'est que vous avez très certainement visionné la séquence d'intro de ma sinistre aventure aux culs de sacs aussi nombreux que prévisibles. Il est vrai que vous avez certainement été impressionnés par l'ambiance pesante magistralement organisée par je ne sais quel développeur en trop-plein de bonheur quotidien, je suis le centre d'un tableau qui nous met en scène, moi et mon père, à deux époques différentes et à quelques milliers de kilomètres de distance entre la vieille Europe et mon beau pays plein de guirlandes lumineuses, ternies par des lumières un peu lourdes pour n'importe quelle personne normalement constituée. Mais je suis une actrice de fiction et en tant que telle, je me dois de ne rien faire voir de mes doutes aux personnes ayant en main la sainte mannette qui me donne vie une fois par jour après une longue et harassante journée de travail.
La vie, c'est comme une boîte de chocolats...
Dans
Still Life, parler aux gens c'est un petit peu mon quotidien. Pour résoudre mon enquête, et peut-être un jour quitter cet univers sombre et tristounet pour atterrir derrière Yoshi aux commandes d'un Kart coloré, je me dois de me déplacer de manière raide et empruntée sur les jolies lignes droites qu'ont placé pour moi ça et là, les développeurs de chez
Microïds Canada, et poser des questions aux quelques personnages présents et disponibles dans ce décor d'une pauvreté sinistre. L'avantage tout de même c'est que je peux leur poser différents types de question en fonction de mes attentes. S'il me faut aller vite et obtenir des infos cruciales pour mon enquête, je reste 'boulot-boulot'. En revanche, si je souhaite approfondir un peu mon analyse des différents personnages et leurs interconnexions, il me faudra entrer dans des discussions un peu plus 'subjectives'. Gros point fort de mon aventure, ce système ingénieux apporte un petit plus à mon enquête et me rapproche des quelques épisodes que mon alter ego réel a déjà pu visionner le samedi soir sur TF1 en deuxième partie de soirée.
De son côté, mon grand père semble avoir lui aussi le plus grand mal à résoudre cette enquête qu'il avait déjà entreprise dans Post Mortem. A Prague, en 1920, il faut dire que les moyens disponibles à cette époque n'étaient pas vraiment les mêmes qu'aujourd’hui. Et surtout, s'il avait déjà résolu l'affaire en 1920, je ne serais pas là aujourd'hui à trémousser mon petit derrière en quête d'un personnage enfin disposé à me révéler le moindre petit détail. En tout cas, c'est vraiment étrange, son tueur de 1920 ressemble vraiment beaucoup à mon tueur de 2004. Mais voyons Victoria, tout ça n'est pas possible, 84 ans se sont déroulés entre ces différents crimes, je ne peux pas imaginer qu'il puisse s'agir du même tueur.
Une fois sur deux on tombe sur un truc bizarre à l'intérieur
Sur un plan graphique, je me trouve plutôt bien foutue. Même si l'ensemble de mon univers est un petit peu rigide et sans grand signe de vie, les décors qui m'entourent sont bien réalisés, l'ambiance sombre et pesante nous met en tout cas moi et mon joueur dans le bain dès le début de la partie. Ahh si ! Par contre, je ne vous avais pas prévenus, mais je suis parfois un peu stupide, si un autre personnage de mon jeu ne me dit pas de faire quelque chose, je ne peux pas le faire, j'ai dû un jour avoir quelques mèches blondes qui ont laissé des traces irrémédiables sur mon quotient intellectuel d'aujourd'hui. Par contre, mon grand-père a eu un peu plus de chance le jour de la remise des décors, les siens sont de toute beauté et l'ensemble de son aventure est un petit cran au dessus de la mienne. Mais il a de l'expérience mon grand-père, il a déjà joué dans un jeu vidéo lui...