Après une (trop) longue absence dans nos vertes contrées, la série Everybody's Golf nous revient enfin à travers une première version portable tout juste éblouissante
La série
Everybody's Golf (
Minna No Golf) connaît depuis ses tous premiers balbutiements un succès sans précédent au Japon. Pourtant, après quelques opus parus sur la première Playstation, les fans européens de la série durent inévitablement se jeter sur l’import afin de pouvoir jouir des excellents opus PS2 absents en Europe (à noter que le 4e épisode devrait toutefois arriver courant septembre sur PS2). Ainsi, lors de l’annonce d’un opus sur PSP, les fans européens commençaient déjà à réviser leurs bases de japonais pour pouvoir taper confortablement la balle blanche sur la portable de
Sony. Pourtant, nul besoin de connaître la langue nippone par cœur, en effet
Everybody's Golf fait bel et bien parti du line up européen de la console, dans une version tout juste indispensable, et intégralement traduite en français s'il vous plaît.
Du golf pour tous
Une fois le jeu lancé, il est grand temps de se jeter dans la gigantesque aventure que propose
Everybody's Golf. Evidemment, si de prime abord vous n’aurez droit qu’à une quantité très réduite de personnages et de terrains, la quantité de ceux-ci évoluera au fur et à mesure de vos progrès dans le mode Challenge. Ainsi, après avoir choisi un golfeur selon les compétences que vous jugez indispensables à tout Tiger Woods en herbe (Puissance, Précision, Impact…), vous pourrez changer son look, son club ou encore la balle choisie. Les changements influeront évidemment sur l’aspect du personnage, mais également sur les aptitudes de celui-ci. Ainsi, certains clubs vous feront par exemple gagner un zeste de puissance, mais vous feront perdre en contrepartie un chouia de précision. A vous donc de modeler votre golfeur à votre image. Bien sur, si des items assez classiques sont proposés au départ, il ne tiendra qu’à vous de débloquer des accessoires branchés, voire totalement déjantés, comme des perruques, des lunettes, des accessoires (nez de clown, queue de renard ou encore bracelets à pics), des costumes (cowboy, bonne sœur, joueur de baseball…) et bien entendu de nouveaux clubs et balles.
En outre, le fait d’utiliser continuellement un même personnage vous fera développer des affinités avec celui-ci. Suite à vos succès et défaites, le niveau d’affinité augmentera et permettra à la longue de pouvoir utiliser des coups spéciaux comme les précieux coups d’approche, les fameux back spin et top spin, ou encore d’ajouter un coup puissant supplémentaire à votre golfeur. Les coups puissants s’enclenchent par une simple pression sur le bouton Cercle, vous permettant ainsi d’envoyer la balle à quelques dizaines de mètres plus loin qu’un coup classique. Le panel de personnages proposés est très hétéroclite, allant du jeune homme branché au vieillard paisible, en passant par le jeune magicien ou la riche héritière. Bref, chacun trouvera un personnage à son image, d’autant plus que l’aspect personnalisation est extrêmement poussé et permet des mélanges assez exotiques finalement avec des tonnes et des tonnes d’accessoires à débloquer.
Plus beau que moi tu meurs
D’un point de vue strictement technique, les développeurs de
Clap Hanz nous proposent un jeu d’une beauté transcendante, augurant du meilleur quant à la prochaine vague de productions PSP. Les golfeurs sont charismatiques et agréablement détaillés, les terrains de golfs sont diversifiés, passant ainsi d’un décor verdoyant dans les Alpes, à la chaleur et la difficulté un désert aride. Le plus bluffant reste pourtant l’animation, que ce soit au niveau des mouvements des personnages ou la physique de la balle, tout est animé à la perfection et l’on a parfois réellement du mal à se persuader que l’on joue sur console portable. Comme dans tout bon jeu de golf qui se respecte, il vous faudra jouer avec les va-et-vient du vent, les différentes conditions climatiques et la topographie du green, illustrée avec des lignes blanches mouvantes d’une précision sans commune mesure. Si de prime abord le jeu peut sembler relativement aisé de par un choix de clubs automatique (que l’on peut évidemment changer à sa guise, rassurez-vous), on comprend vite qu’il faudra jouer de précision et de patience (et un peu de chance également) pour pouvoir réaliser des performances records comme des Albatros (-3) ou encore les jouissifs Chip-In Eagle et Birdie. Le CPU prenant même le soin d’enregistrer automatiquement vos plus beaux coups pour vous permettre de les visualiser ensuite à loisir dans une galerie dédiée.
Beau, fun et long. Que demander de plus ?
Le
gameplay est pour sa part un modèle de confort et de plaisir de jeu. On choisit son club par le biais des gâchettes, et après avoir choisi la direction avec la croix directionnelle, il suffit d’appuyer sur Croix pour déclencher le tir, d’appuyer à nouveau au bout de la barre de puissance et de presser une dernière fois la touche Croix, pour ajuster le point d’impact. Le stick analogique permet quant à lui de jeter un rapide coup d’œil aux alentours, une excellente façon d’admirer les splendides décors, mais sa trop grande sensibilité rendra rapidement cette option obsolète. Le bouton triangle vous permettra pour sa part de voyager littéralement sur le terrain avant votre swing, la touche Start quant à elle vous donnera un aperçu de la surface vue de haut. Côté modes de jeu, il vous sera possible d’évoluer en solitaire sur un terrain préalablement débloqué, de défier d’autres joueurs (8 au maximum) par le biais du Wi-Fi de la console, de participer au Putting Challenge (qui comme son nom l’indique, vous propose toute une série de défis basés sur votre habilité sur le green), de participer à un entraînement et bien sur de partir à la conquête du très long mode Challenge dans lequel vous débloquerez les nombreux bonus du jeu en participant à des tournois et des défis. Certains reprocheront peut-être au soft de proposer une durée de vie somme toute artificielle car basée sur l’acquisition perpétuelle de bonus, mais le fun procuré par le
gameplay et l’identité visuelle unique du soft parviennent aisément à pallier ce léger désagrément.
Le style tout particulier de la série a bien évidemment été conservé ici et le soft propose de goûter à un golf délirant, loin de l’austérité d’un
Tiger Woods. Ne vous y trompez pas,
Everybody's Golf cache sous son identité visuelle enfantine un
gameplay très pointu, qui demandera des heures d’entraînement. Sur le terrain, les bruitages sont soutenus par une bulle de dialogue (semblable à une BD), ainsi, KPLUNK, PFFT et autres TOC seront légion dans votre carrière. Les bruitages qui tenteront de vous déconcentrer lors de votre
swing sont évidemment décalés (cris d’oiseaux, de vaches…) et vous pourrez entendre votre
caddie vous féliciter ou vous encourager à maintes reprises. Le jeu gardera également en mémoire tout votre parcours de golfeur dans un journal extrêmement détaillé et vous pourrez ainsi revivre avec une émotion non contenue vos premiers pas dans l’aventure. On retiendra également l’absurdité totale des différents écrans de sauvegardes ou encore la vitesse à laquelle les golfeurs courent rejoindre leur balle en terminant par un dérapage contrôlé après chaque coup. Délirant, long, convivial et techniquement bluffant,
Everybody's Golf se place d’entrée de jeu comme un indispensable de la portable de
Sony.