Amis des véritables jeux où l’on est le héros, des énigmes et des enquêtes, voici que David Cage, revient sur le devant de la scène, avec un jeu à la hauteur de tout fan de roman policier qui se respecte.
Attendue depuis presque trois ans, l’arlésienne de
Quantic Dream arrive enfin dans nos chaumières.
Fahrenheit, ce jeu dont les informations sur le scénario n’ont jamais dépassé les 10 premières minutes de la démo, se révèle enfin au grand jour. Tout commence dans un flou des plus étranges, un immense manteau de neige blanc recouvre New York et la plonge dans une ambiance post apocalyptique. C’est avec cette scène que va débuter votre aventure ; vous allez vous trouver dans la peau d’un homme, aux pensées étranges, qui ne semble plus vraiment être maître de ses actes, des actes qui vont le pousser à commettre l’irréparable. Fou ? Psychopathe ? Déséquilibré ? Serial Killer ? Quelle est la véritable personnalité de ce qui va être le personnage fort de l’action de
Fahrenheit ? Dans le nouveau chef d’œuvre de Mr. David Cage, vous ne serez plus obligé de contrôler toujours la même personne pour résoudre l’affaire bien spéciale qui s’offre à vous, mais vous allez devoir incarner de nombreux personnages clés durant toute l’aventure.
L’aventure, la vraie
Dans ce jeu de rôle/aventure, le système de questions réponses vous demandera d’être très vif. Selon que vous jouiez sur PC ou sur console, vos manettes ou clavier vont vraiment servir comme jamais ils ne l’ont encore fait. Lors d’un choix de réflexions ou de réponses pour les personnages visibles à l’écran, ce n’est pas toujours celui que vous contrôlez qui aura la parole, un temps de réponse vous sera donné. Il est bon d’être très attentif à ce que vous allez voir et d’être très rapide, sachant que chaque choix que vous aurez à faire, changera la réponse ou, encore une fois, la pensée de votre interlocuteur, et aura bien sûr une incidence plus ou moins forte sur le scénario. Hélas, après plusieurs parties terminées, nous pouvons constater qu’au final le scénario ne change pas trop. Mais ne vous y trompez pas, les actions prises pendant le jeu, changeront les façons de voir le scénario et proposeront par moment, des cinématiques différentes ou des tournures qui vous aideront à mieux comprendre ce qui se passe autour de vous. Il est essentiel pour bien comprendre le scénario et profiter au maximum du titre, de finir le jeu plusieurs fois. C’est d’ailleurs le concept même du jeu qui le veut. Si vous pensez trouver un jeu à faire en une seule fois, sans trop y revenir par la suite, de peur de trouver une lassitude à refaire les mêmes actions, patientez encore un peu. Je ne vais pas vous dire de passer votre chemin, car même si le concept risque de ne pas vous plaire suffisamment pour y revenir, le
gameplay et la profondeur de jeu offerts par
Fahrenheit sont exceptionnels pour les productions actuelles, et je vous donnerai comme unique conseil d’attendre quelques mois pour une éventuelle baisse de prix.
Venons en maintenant au
gameplay. Ici, il s’inspire directement des plus grands jeux d’action / aventure en prenant ses marques directement chez le grand Yu Suzuki, créateur de Shenmue. Toutes les scènes et passages d’action du jeu sont entièrement gérés en QTE (Quick Time Events) façon Shenmue, vous l’aurez deviné. Les combinaisons que vous aurez à reproduire à l’écran seront donc nombreuses et variées. Les QTE demandés nécessiteront une bonne dextérité, et surtout un très bon timing, pour tout ce qui est des phases de martelage des touches gauche et droite. Si par le passé vous avez pu jouer à
Track and Field International, vous partez avec une base non négligeable, mais ne vous reposez pas sur vos acquis, vous pourrez être très vite surpris par la difficulté de certains passages.
Une ambiance réussie qui masque une technique faiblarde
L’ambiance est le point important d’un jeu comme
Fahrenheit, qui mise tout son scénario sur le fantastique. Vous êtes en hiver, dans ce que certains appellent la capitale du Monde, New York City, alors qu’une vague de froid et une tempête de neige sans précédent sont en train de s’abattre sur la grosse pomme. Comme dit un peu plus haut, l’univers dans lequel vous allez mener votre enquête n’a vraiment rien de rassurant. Les lieux choisis, les décors, s’accordant parfaitement avec la bande sonore, vont vous plonger dans cette ambiance très froide qui parviendra à vous faire froid dans le dos. Un jeu à jouer de préférence le soir, seul chez soi. Les pièces et lieux, dont vous allez fouler le sol, vous mèneront bien souvent à la rencontre de personnages aux allures peu communes, ce qui n’ira pas pour vous conforter dans l’idée de leur faire confiance. David Cage et l’ensemble de son équipe de développement ont soigné l’ensemble des personnages, pour que chacun possède son propre charisme. Un beau travail, qui va vous mener, à de nombreuses reprises, dans l’incertitude quant à la confiance qu’ils peuvent ou non, vous inspirer.
Jusqu’à présent, les paragraphes n’ont apporté qu’éloge sur éloge, portant à croire que le nouveau jeu de
Quantic Dream est parfait à tous points de vue. Malheureusement, ce parcours sans faute va manquer un coche, et pas l’un des moindres. Le jeu est techniquement en dessous de tout ce qui peut se trouver actuellement, graphiquement, on pourrait se croire très facilement sur les jeux de première génération sur Playstation 2. En soi, ce n’est pas très grave, mais force est de constater que la basse résolution des graphismes dans leur ensemble nuit à l’immersion du joueur dans l’ambiance du jeu. La mise en scène n’est pas fameuse. Si au début on peut s’attendre à quelque chose de grand, il s’avère que certaines scènes, surtout celles en QTE, n’ont pas été aussi soignées que les cinématiques et cela s’en ressent vraiment. Une tache qui gâche par moment, le plaisir de jeu. C’est vraiment la seule ombre au tableau et cela aura pour seul résultat, pour rester dans l’esprit du jeu, de laisser par moment un goût amer…