Le créateur de l’étrange Seaman est de retour pour le compte de Nintendo et de sa GameCube. Découvrez avec ce titre, une stratégie d’un genre nouveau, qui se présente sous l’aspect d’un jeu de flipper, le tout contrôlé par commande vocale.
C’est sur fond de Japon féodal que le scénario d’Odama va se dérouler. Vous êtes le descendant du seigneur Yamanouchi Nobutada, qui est victime d’une trahison d’un de ses plus proches fidèles. Suite à cela, il décide d’en finir dignement plutôt que par les mains de son nouvel ennemi. Son fils, Yamanouchi Kagetora, décide de lui faire vengeance en réunissant la cloche Ninten, symbolisant la voix des dieux, avec la puissante boule d’Odama, qui est le grand trésor de la dynastie des Yamanouchi depuis bien longtemps ; le but étant de faire pénétrer la cloche des divins dans la forteresse de l’ennemi. Il est fort remarquable de constater que pour un titre aussi conceptuel, le scénario soit aussi soigné et intègre sans difficulté dans le jeu, ces deux gros éléments peu communs.
Ne perdez pas la boule
Si en regardant uniquement les quelques
screens ici et là sur les différentes news, on pourrait croire qu’Odama est un simple jeu de flipper, ce serait commettre une énorme erreur. Car, si les plateaux de combat en ont la morphologie, le
gameplay en est tout autre. Vous êtes bel et bien face à un jeu de stratégie, avec toutes les caractéristiques habituelles, sur un « background » de jeu de flipper. Autant dire que parvenir à maîtriser le jeu est loin d’être une tâche aisée. Un
gameplay audacieux et plein de créativité, soigneusement élaboré pour que le tout puisse être cohérent. Il est quasiment aussi difficile d’expliquer ce
gameplay que d’y jouer finalement.
Odama est un mélange, donc, de flipper, de stratégie, avec un arrière-goût de
Pikmin. Vous êtes à la tête de toute une armée qui n’obéira qu’à vos ordres tant que le moral des troupes sera de la partie. A l’aide de la manette, vous allez bouger le plateau afin de faire voyager la boule
Odama, ainsi que l’empêcher d’en sortir à l’aide des gâchettes. Grâce à cette boule, vous devrez réussir à forcer les barrages ennemis, mais surtout penser à détruire les fortifications adverses. Attention tout de même, puisque cette dernière ne fait pas de distinction entre les assaillants et vos hommes. Là où cela se complique, c’est que votre armée n’est pas illimitée ; vous disposez dès le début du jeu d’un nombre unique de soldats, qui doivent survivre en grand nombre pour pouvoir espérer venger votre honneur. La boule aura toutefois la possibilité de récupérer des items qui lui permettront d’utiliser quelques pouvoirs, comme celui très utile qui consiste à attirer les ennemis. Un pouvoir qui a pour but d’attirer, tel un aimant, tous les soldats peu amicaux sur votre boule.
Vous savez peut-être déjà qu’Odama est vendu dans une grosse boîte contenant également un micro. A quoi ce dernier peut-il bien servir, me demanderez-vous en toute logique ? Tout simplement à donner vos ordres de manière plus réaliste et immersive qu’en utilisant une quelconque touche de la manette. Des indications très utiles pour que vos hommes puissent à la fois pénétrer dans la fortification ennemie, et éviter la boule. Vous devrez donc indiquer vos différents ordres à votre milice, tout en respectant un choix logique d’événements selon ce qui est possible d’être accompli. Si vous donnez les ordres n’importe comment, vos troupes se trouveront agacées par votre manque de savoir faire et verront leur moral baisser. Plus cette jauge est basse, moins vos mots auront de sens et vous aurez beau crier, personne ne vous écoutera.
Un challenge créatif
Il faut bien garder à l’esprit la multitude d’événements qui se déroulent à l’écran, car tout gérer dans
Odama est bien loin d’être une tâche facile ; même si les textures peuvent paraître bien fades au premier abord, les plateaux sont remplis d’une multitude de détails. Les soldats ennemis seront toujours aussi nombreux, vous faisant face avec rage. Ajoutez à cela les éléments du décor entièrement destructibles au passage de la boule
Odama et pour terminer, rajoutez par-dessus, une interface simpliste, mais qui prendra une bonne partie de l’écran, une fois que les ordres seront lancés et que vos soldats ne sauront plus où ils en sont. Dans son ensemble, le jeu est soigné et l’univers du Japon féodal est retranscrit à merveille, et le joueur n’a aucun mal à s’immerger dans cette ambiance si particulière. La bande sonore qui l’accompagne est soignée, permettant ainsi de profiter au maximum de l’action qui se déroule sur les plateaux de jeu.
Cependant, derrière tout cela se cachent quelques points faibles : peu de niveaux, une dizaine, ce qui ne rime pas forcément avec courte durée de vie, puisque la résistance de l’ennemi est rude et que terminer le jeu une première fois sera une tâche bien difficile à accomplir. Malgré le fait de pouvoir improviser soi-même un mode coopération dans le mode principal, avec un joueur au pad et l’autre au micro, on regrettera l’absence d’un véritable mode multijoueur. L’idée est donc bien présente et le titre mérite que l’on s’y attarde pour sa fraîcheur et son originalité, tellement rares de nos jours, mais hélas, le contenu est bien trop maigre pour que l’on puisse y revenir pour autre chose que pulvériser ses propres exploits.