C’est sans renfort de matraquage médiatique qu’est paru récemment Enthusia Professional Racing. Un pari audacieux de la part de l’éditeur Konami, puisqu’outre réaliser sa première simulation automobile, l’éditeur empiète sur le terrain de prédilection d’un certain Gran Turismo 4… Here comes a new challenger ?
Adulé pour sa série footballistique
Pro Evolution Soccer,
Konami se lance courageusement dans un créneau prometteur, mais ô combien difficile, la simulation automobile. Avec
Enthusia Professional Racing, l’éditeur ambitionne de nous faire découvrir le frisson de la vitesse d’une manière nouvelle en mettant principalement en avant le déjà fameux Visual Gravity System, qui permet de voir en temps réel les transferts de masse et les G que peut ressentir un pilote de compétition.
ABS, ESP, GPS… VGS ?
Une fois l’intro terminée, le jeu vous propose plusieurs options, dont certaines extrêmement communes comme les courses libres, les contre-la-montre, ou encore le mode deux joueurs. A noter que le jeu propose d’emblée un didacticiel pour chaque menu, vous expliquant ainsi en détail les différentes options que propose le soft. Le didacticiel interviendra à chaque fois que vous rencontrerez un menu inédit et vous pourrez faire appel à lui à n’importe quel moment par simple pression sur la touche Triangle. À ces menus s’ajoutent notamment les modes Driving Revolution et Enthusia Life. Sous ces noms quelque peu pompeux, il faut l’admettre, se cachent tout simplement les modes entraînement et carrière. Ainsi, en mode Driving Revolution, vous apprendrez à utiliser à bon escient le VGS par le biais de petits exercices vous demandant de passer à travers des portes à une allure modérée, vous permettant ainsi de conserver une trajectoire idéale pour décrocher un temps record. Les premiers exercices sont évidemment d’une simplicité déconcertante, mais ce mode vous réservera des challenges ardus pour peu que vous n’ayez pas déjà basculé dans le mode le plus intéressant du jeu, le mode Enthusia Life. Après avoir choisi un bolide (une voiture de série, rien de plus, ne vous excitez pas), vous pourrez prendre part à diverses courses réparties en 7 catégories. Avant chaque course, vous aurez la possibilité de visionner le taux d’expérience que vous pourrez engranger en cas de victoire et vous remarquerez vite qu’il est parfois plus rentable de terminer une course difficile en seconde ou troisième position, plutôt que de s’imposer sur une course plus simple. Logique me direz vous, mais un peu déroutant tout de même.
En course, pour pallier à l’absence de dégâts, les développeurs ont inclus le système de points Enthusia qui diminuent au fil de vos erreurs sur la piste (touchette, sortie de piste….). Une fois vos points épuisés, vous n’aurez d’autre choix que de laisser le pilote se reposer afin de remonter un peu la jauge. Attention toutefois, la progression s’effectuant en semaines, un repos vous fera perdre une semaine, sachant que le classement est basé sur 12 semaines, louper ainsi les courses vous fera rapidement dégringoler. A chaque fin de course, une roulette déterminera lé véhicule que vous débloquerez parmi la liste des véhicules que vous venez d’affronter. Vous pouvez changer de voiture quand bon vous semble, mais ne perdez pas de vue que votre fidélité sera récompensée. En effet, les points d’expérience que vous engrangerez au fil des victoires vous permettront de monter en niveau. Ainsi, le pilote gagnera des points Enthusia et une meilleure récupération après chaque course ou chaque changement de véhicule, tandis que la voiture utilisée grimpera également en niveau pour gagner en performances moteur, en adhérence ou encore réduire le poids total. Un mode d’évolution somme toute original et intéressant, qui récompensera les pilotes les plus fidèles à leurs montures, mais qui déroutera cependant les aficionados de tuning et autres modifications en tout genre. Le déroulement du mode carrière est donc fort intéressant même si l’on ne pourra que regretter un déroulement des courses un chouia trop linéaire. Sur la piste, le titre de
Konami étonne de par le réalisme de sa conduite, sublimée par le VGS mais outre un pilotage intéressant, le joueur jouit-il également d’un beau spectacle ?
Une technique quelque peu lacunaire
Konami a malgré tout réalisé un très bon travail puisque les différents véhicules sont correctement modélisés et les différentes courses proposent toutes des tracés intéressants et quelques détails qui égayent efficacement le parcours, malgré quelques textures parfois bien pauvres. Les ombres portées tout comme la gestion des reflets sur les véhicules sont bien retranscrites. L’intelligence artificielle des adversaires surclasse aisément celle de
Gran Turismo 4, puisque loin de suivre une ligne prédéfinie sans se soucier de vos trajectoires, les adversaires vous mettront la pression, et n’hésiteront pas à profiter de la moindre erreur de votre part pour faire l’intérieur dans une épingle mal négociée. On pourra toutefois regretter leur aptitude à ne quasiment jamais sortir de la piste ou commettre la moindre faute de pilotage. Outre le VGS visible à l’écran, en vue intérieure, les développeurs ont également incrusté une espèce d’encart, reproduisant les mouvements du véhicule. Heureusement, vous pouvez cacher cette étrangeté grisâtre par simple pression sur la touche Cercle. L’impression de vitesse est pour sa part excellente, et sublimée par un effet de
blur lorsque vous atteignez une allure considérable, en vue intérieure bien évidemment. De plus, on notera l’effet particulièrement réussi du ralenti précédant les quelques secondes avant un impact frontal à haute vitesse. Effet garanti. A noter que les freinages appuyés et les accélérations trop brutales laisseront de belles traces de gomme sur la piste. Les
replays de fin de course sont quant à eux agréablement mis en scène, même s’ils ne parviennent pas égaler le dynamisme de ceux proposés par
Gran Turismo 4. Malheureusement, et pour en terminer avec l’aspect graphique, on ne pourra que regretter un
aliasing prononcé et persistant sur certains tracés. Les sons sont pour leur part assez moyens, mais la palme de la médiocrité sonore revient indéniablement aux différentes musiques, totalement décalées, à la limite de la parodie.