World Racing… voici une série qui a démarré en février 2003. Need for Speed Underground était alors encore en développement, les simulations de rallye étaient alors à l’honneur avec un certain Colin McRae qui allait entamer sa troisième aventure. Alors que Synetic a réussi son pari avec le premier épisode, qu’en est-il de cette seconde version ? Une chose est sûre, les jeux de course se suivent… mais ne se ressemblent pas !
Les Allemands sont réputés pour nous construire de bien belles berlines, et qui plus est, celles-ci se révèlent relativement puissantes. Nul besoin donc de citer Mercedes ou encore BMW. Mais nos amis les Germains sont aussi connus pour leurs jeux vidéo. Si, si !
Synetic, le développeur, a su plaire à certains fans de course avec le fameux
World Racing qui alliait de bons graphismes à une jouabilité arcade sympathique. Ayant acquis une certaine confiance, le studio s’est donc affairé à une seconde version, répondant plus que logiquement au nom de
World Racing 2. Mais alors, marche-t-il sur les traces de son aîné, ou bien s’est-il perdu en cours de route ?
Un concept original mais…
World Racing 2 démarre sur les chapeaux de roues, puisqu’une introduction assez rythmée avec la bande-son qui va bien, vous accueille et vous met immédiatement en condition. Avant de commencer votre longue et fastidieuse épopée, le devoir vous est imposé de créer votre avatar. Vous aurez donc la possibilité d’incarner soit une femme, soit un homme, chacun des deux sexes proposant plusieurs personnages à choisir. Bien entendu, votre pseudonyme est également à fournir, et votre style de plaque d’immatriculation à choisir. Vous êtes fier d’être français ? Gardez notre bonne vieille plaque ! Vous êtes plutôt du style ricain ? Flambez sur les routes ensoleillées avec votre plaque made in California ! En démarrant par le menu principal, le mode carrière, vous devrez faire vos preuves en quelques courses, sur lesquelles vous ferez d’ailleurs vos premières armes. Les modèles pour l’instant disponibles sont des caisses un peu vieillottes, comme les premiers véhicules de chez Mercedes. Quelques missions vous sont imposées : en plus de terminer en pôle position dans le temps imparti, vous devrez réduire les dégâts au maximum, un pourcentage de dommages vous étant alloué. Alors exit le style bourrin, roulez prudent… mais vite !
Une fois ces quelques objectifs mineurs remportés, les choses sérieuses commencent ! Vous êtes embauché au sein de la rédaction d’un magazine, et avez la lourde tâche d’essayer des voitures sur routes ouvertes, au beau milieu de la circulation, et vous prendre pour Dominique Chapatte ! C’est pas le rêve tout ça ? C’est en tout cas assez original pour qu’on s’y attarde un temps. Choisissez donc votre bolide, et affrontez dans un premier temps le chronomètre, en faisant bien entendu très attention aux modèles prêtés par les constructeurs. Volkswagen ne vous pardonnera pas cet écart, et vous perdrez par la même occasion votre boulot, et il serait assez dommage de clore votre aventure ici, admettez-le. Encore plus original, votre magazine hésitera pour la notation de deux caisses, et vous demandera de faire un petit comparatif de dernière minute. C’est donc le moment de se tirer la bourre avec un de vos collègues… et de gagner. Après ça, vous deviendrez le plus grand des champions, mais à la seule condition de ne pas être blasé par la conduite arcade du titre… plus brouillonne qu’arcade d’ailleurs !
… un jeu bâclé !
Abordons donc le thème fatidique de la jouabilité. Ici, guère de simulation, point de transferts de masses, aucun retour de force. Ça se pilote facilement, un peu trop peut-être. Il n’y a aucun réalisme niveau conduite (tant mieux c’est de l’arcade), et beaucoup d’incohérences qu’on aurait aimé ne pas voir. En effet, si vous êtes un puriste, vous regretterez de voir qu’en mode de conduite automatique, le pilote rétrograde… dans une côte ! Tout simplement illogique et rageant ! Entendre le moteur perdre de sa puissance alors qu’il doit fournir ici un effort beaucoup plus intense que n’importe où dans le jeu tient tout bonnement du scandale. La voiture part en dérapage à la moindre pression sur le frein et part en tête à queue lorsque vous actionnez le frein à main. On sent que les véhicules n’ont pas de patate et que l’intelligence artificielle joue avec nous, tout comme dans
Burnout. Explication : alors que vous venez de vous planter lamentablement dans le décor, les adversaires vous distancent, et les rattraper semble relever de l’impossible, vu la vitesse à laquelle ces derniers roulent. Mais comme par magie, vous réussissez à les rejoindre en quelques minutes, si ce n’est quelques secondes. En revanche, vous aurez beau les mettre dans le vent, la moindre erreur de votre part les fera revenir à la charge. Voilà un défaut majeur qui vient s’ajouter aux problèmes liés à la boîte de vitesse. Il faut admettre que pour un jeu de course automobile, aussi orienté arcade soit-il, cela commence à peser lourd dans la balance. Mais au-delà de ces quelques défauts,
World Racing 2 recèle aussi de quelques qualités. Tenez, prenons par exemple les graphismes d’une beauté exemplaire. Les modèles, circuits et environnements sont modélisés avec une fidélité déconcertante. C’est donc ce qui attire en tout premier sur le soft de
Synetic. Il ne souffre au passage d’aucun ralentissement, ni clipping ou fâcheux aliasing, mais seulement de quelques bugs assez rares dans l’ensemble. C’est donc du très bon de ce côté-ci. Qu’en est-il en revanche des sonorités ? Alors que les moteurs sont plus ou moins réalistes, les sons liés aux dérapages sont plus risibles que crédibles. Honnêtement, et sans trop en faire, on a l’impression d’entendre un crapaud croasser lors des virages un peu trop serrés. Assez gênant. Quant à la durée de vie de ce titre, malgré des objectifs originaux dans l’esprit,
World Racing 2 ne se terminera qu’en quelques heures, si bien entendu vous avez le courage d’arriver au bout du titre.